S868 - L’entraînement polarisé améliore davantage les principaux déterminants de la performance dans les sports d’endurance que les méthodes les plus courantes

Les athlètes d’endurance ont recours à plusieurs méthodes d’entraînement bien connues :
• l’entraînement « en volume » (EV, qui mise sur le temps accumulé),
• l’entraînement à des intensités proches du seuil anaérobie (ESA),
• l’entraînement par intervalles (EPI) qui comprend des fractions d’effort de très haute intensité (EPIHI).

Une approche en vogue depuis peu est l’entraînement polarisé (EP), où l’on mise sur des séances d’EPI à des intensités élevées, tout en accumulant un volume important à des intensités plus faibles que celles avoisinant le seuil anaérobie.

Dans cette recherche menée auprès d’athlètes de haut niveau (VO2max moyen : 62,6 mL/kg/min) de divers sports d’endurance, on a mesuré l’effet de ces quatre méthodes d’entraînement sur les principaux déterminants de la performance dans les sports d’endurance. Durant neuf semaines, 48 coureurs, cyclistes, triathloniens et skieurs de fond ont été assignés aléatoirement à l’un ou l’autre des quatre groupes correspondant à un type d’entraînement.

Résultats

C’est l’entraînement polarisé qui s’est accompagné de la plus grande augmentation du VO2max (+ 6,8 ml/kg/min, soit 11,7 %), de la durée de l’effort au test progressif et maximal (+ 17,4 %) et de la puissance ou vitesse aérobie maximale (+ 5,1 %). Le VO2max a diminué de 4,1 % chez les athlètes du groupe ESA (intensité proche du seuil anaérobie).

La puissance ou la vitesse à une lactatémie de 4 mmol/L a augmenté de 8,1 % avec l’entraînement polarisé et de 5,6 % avec l’EPIHI (fractions d’effort de très haute intensité). Cette dernière méthode a par ailleurs été la seule à provoquer une diminution de poids (- 3,7 %). Enfin, aucun des groupes n’a amélioré l’efficacité mécanique.

Conclusion : pour des athlètes de haut niveau, c’est l’entraînement polarisé qui améliore le plus les principaux déterminants de la performance dans les sports d’endurance.

D’autres recherches font aussi ressortir les avantages de l’entraînement polarisé (Ingham et coll., 2012; Muñoz I et coll., 2014; Neal CM et coll., 2013). L’intérêt particulier de l’étude de Stöggl et Sperlich repose sur le fait qu’elle a été réalisée avec des athlètes de haut niveau. Leur recherche, comme certaines autres, indiquent que l’entraînement à des intensités égales ou proches du seuil anaérobie, une méthode populaire depuis quelques années, ne serait pas approprié. Obtiendrait-on de meilleurs résultats si les séances ciblant des intensités proches du seuil anaérobie étaient effectuées de façon intermittente plutôt que continue? Ça reste à voir.

Source primaire

Stöggl T et B Sperlich (2014) Polarized training has greater impact on key endurance variables than threshold, high intensity, or high volume training. Front Physiol 5:33.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3912323/pdf/fphys-05-00033.pdf

Rédacteur

Xavier Bonacorsi
étudiant en kinésiologie, Université Laval

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Intensité d’entraînement, entraînement au seuil anaérobie, entraînement polarisé, lactatémie, VO2max

Lectures suggérées

Ingham SA et coll. (2012) Training distribution, physiological profile, and performance for a male international 1500-m runner. Int J Sports Physiol Perform 7:193–95.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22634971

Laursen PB et DG Jenkins (2002) The scientific basis for high-intensity interval training: Optimising training programmes and maximising performance in highly trained endurance athletes. Sports Med 32(1):53-73.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11772161

Muñoz I et coll. (2014) Does polarized training improve performance in recreational runners? Int J Sports Physiol Perform 9:265-72.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23752040

Neal CM et coll. (2013) Six weeks of a polarized training-intensity distribution leads to greater physiological and performance adaptations than a threshold model in trained cyclists. J Appl Physiol 114:461-71.
http://jap.physiology.org/content/jap/114/4/461.full.pdf

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