S845 - Le renforcement des muscles extenseurs du genou pourrait améliorer la performance au marathon

La biomécanique des mouvements de la course est bien documentée. On sait également que la fatigue altère les composantes de la foulée, notamment une augmentation du temps de contact au sol et de la longueur de la foulée, ainsi qu’une diminution de la fréquence de la foulée, de la flexion du genou lors du contact et de l’extension de la hanche.

Les chercheurs ont voulu déterminer, d’une part, quels éléments de la biomécanique étaient les plus affectés par la fatigue lors d’un marathon et, d’autre part, s’ils étaient les mêmes chez les coureurs les plus rapides et les plus lents. Lors d’un marathon, ils ont analysé les mouvements de la foulée au km 8 et au km 40 de 179 coureurs, dont les temps de course allaient de 2:20:47 à 5:30:10.

Résultats

• Longueur de la foulée : augmentation de 1,3 %.
• Durée de contact au sol : augmentation de 13,1 %.
• Flexion maximale du genou lors du contact au sol : diminution de 3,2 %.
• Flexion maximale du genou durant l’enjambée : augmentation de 4,3 %.
• Extension maximale de la hanche durant l’enjambée : diminution de 27,9 %.
• Flexion maximale de la hanche durant l’enjambée : augmentation de 7,4 %.

Toutes ces différences significatives furent généralement de même importance chez les coureurs rapides et lents. Seule la diminution de la flexion du genou lors du contact au sol fut plus marquée chez les coureurs lents.

À la lumière de ces résultats, les auteurs supposent que, chez les coureurs rapides, la flexion maximale du genou lors du contact au sol reste sensiblement la même tout au long du marathon grâce à une meilleure condition des muscles extenseurs du genou.

Ils mettent alors de l’avant l’idée que les marathoniens pourraient améliorer leur performance en augmentant l’endurance et la force de leurs muscles extenseurs du genou. Cela leur permettrait d’atténuer la diminution de la flexion du genou au fil des kilomètres.

Une étude avec un protocole d’entraînement des muscles extenseurs du genou pourrait confirmer ou réfuter cette hypothèse. Il faudrait également déterminer si les marathoniens de très haut niveau pourraient aussi tirer avantage d’un tel entraînement.

Source primaire

Chan-Roper M et coll. (2012) Kinematic changes during a marathon for fast and slow runners J Sports Sci Med 11(1):77-82.
www.jssm.org/vol11/n1/11/v11n1-11text.php

Rédacteur

Xavier Bonacorsi
étudiant en kinésiologie, Université Laval

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

endurance, fatigue, biomécanique

Lectures suggérées

Hasegawa H, T Yamauchi et WJ Kraemer (2007) Foot strike patterns of runners at the 15-km point during an elite-level half marathon J Strength Cond Rest 21(3):888-93.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17685722

Padulo J et coll. (2012) Kinematics of running at different slopes and speeds J Strength Cond Res 26(5):1331-9.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22126973

Sports ciblés

Marathon et autres courses de fond

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