S809 - L’entraînement en endurance des muscles respiratoires améliore les performances au 50 m et 200 m en natation chez les jeunes nageurs entraînés

Plusieurs études indiquent que l’entraînement en endurance des muscles respiratoires améliore la performance dans différentes disciplines, dont la course à pied et le cyclisme. En effet, il semble que la fatigue des muscles respiratoires en fin d’épreuve soit associée à une diminution du débit sanguin dans les muscles actifs, ce qui réduit la performance. Alors que l’effet de la fatigue des muscles respiratoires sur la performance sur des distances comprises entre 100 m et 400 m a été étudiée, on s’est rarement penché sur l’effet de l’entraînement en endurance des muscles respiratoires sur la performance sur de courtes distances, tel que le 50 m. La méthode utilisée consiste à respirer dans un embout lié à une chambre à air, dans laquelle se trouve le gaz expiré qui sera inspiré à nouveau ce qui permet de minimiser la chute en CO2. Cette étude avait pour objectif d’examiner l’effet d’un protocole d’entraînement en endurance de ces muscles sur la force et l’endurance des muscles respiratoires, la perception de l’effort, et la performance au 50 m et 200 m style libre.

Vingt athlètes âgés entre 13 et 18 ans ont pris part à l’étude. En plus de leur entraînement (moyenne de 14 heures/semaine), la moitié des participants ont suivi un protocole d’entraînement en endurance des muscles respiratoires (Vergès, 2007) de 30 minutes, à raison de cinq séances par semaine. L’étude à été effectuée au début de la phase de préparation physique générale, suite à la période de transition annuelle.

Avant et après la période d’entraînement en endurance des muscles respiratoires, des tests maximaux sur 50 m et 200 m ont été effectués. Les paramètres associés à la fonction pulmonaire et ventilatoire ont été mesurés.

Après huit semaines, des adaptations pulmonaires ont été observées chez les nageurs soumis au protocole : augmentation de la capacité vitale forcée et de la ventilation maximale volontaire, augmentation de la force des muscles respiratoires à l’inspiration (+40,0 %) et à l’expiration (+30,2 %), et amélioration de l’endurance (+37,5 %). Alors que l’endurance était corrélée avec la performance en natation, la force ne l’était pas.

Les nageurs soumis au protocole d’entraînement en endurance des muscles respiratoires présentaient également une perception de l’effort inférieure et ont amélioré leur temps en compétition sur 50 m et 200 m (3 % et 4 %, respectivement). À noter que les participants du groupe témoin ont aussi abaissé leur temps sur 50 m, mais de façon moins importante que les participants du groupe expérimental.

Ces résultats indiquent que l’entraînement en endurance des muscles respiratoires combiné à l’entraînement en piscine est associé à plusieurs effets bénéfiques, notamment sur la fonction ventilatoire, la perception de l’effort et la performance au 200 m en natation.

Source primaire

Lemaitre F et coll. (2013) Effect of additional respiratory muscle endurance training in young well-trained swimmers. J Sports Sci Med 12 (en attente de publication).
www.jssm.orwww.jssm.org/inpres/2731/2731pdf.pdf

Rédacteur

Joanie Caron
B.Sc.,kinésiologie; étudiante à la maîtrise

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Muscles respiratoires, ventilation, perception de l’effort

Lectures suggérées

Vergès S et coll. (2007) Increased fatigue resistance of respiratory muscles during exercise after respiratory muscle endurance training. Am J Physiol Regul Integr Comp Physiol. 292(3):R1246-53.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17068160

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Natation et sports d’endurance

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