S788 - Santé osseuse et sports d’endurance : risques et prévention

On sait que les activités avec mise en charge ont des effets bénéfiques sur la santé osseuse. Malgré un volume d’entraînement élevé, les coureurs de fond ont une densité minérale osseuse inférieure à celle des sprinters. Cela suggère que d’autres facteurs sont liés à la santé osseuse des sportifs d’endurance. Cet article présente des stratégies de prévention des fractures pour les cyclistes et les coureurs de fond.

Les fractures de stress figurent parmi les blessures les plus courantes chez les coureurs de fond. Des facteurs extrinsèques (augmentation abrupte de la charge d’entraînement, manque de repos après les longues sorties, chaussures de course usées et course sur une surface dure) aussi bien qu’intrinsèques (faible pourcentage de graisse, peu de masse musculaire, oligoménorrhée ou aménorrhée et faible taux de vitamine D) pourraient en être à l’origine de ces fractures. Il est donc important pour l’entraîneur de planifier une augmentation progressive de la charge d’entraînement ainsi qu’un apport nutritionnel adéquat.

À vélo, la faible mise en charge du squelette pourrait expliquer le fait que la densité minérale osseuse des cyclistes est généralement inférieure à celle des coureurs à pied. Or, des études indiquent que les cyclistes qui font de la musculation ou de l’entraînement complémentaire minimisent les risques de faible densité minérale osseuse, d’où l’intérêt de diversifier les séances d’entraînement.

Par ailleurs, un important apport en calcium pourrait limiter l’élévation en parathormone, hormone associée aux pertes calciques dues à la sudation. Des facteurs hormonaux, tels qu’un faible taux de testostérone, souvent observé chez les cyclistes professionnels masculins, et l’aménorrhée (ou oligoménorrhée) chez les cyclistes féminines fragilisent les os. Aussi un apport nutritionnel adéquat et un suivi médical régulier sont-ils recommandés.

L’entraîneur peut donc miser sur des stratégies de prévention permettant au sportif de maintenir sa santé osseuse, réduisant ainsi les risques de fracture.

Source primaire

Scofield KL et Hecht S (2012) Bone health in endurance athletes: runners, cyclists and swimmers. Curr Sports Med Rep 11(6):328-34.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23147022

Rédacteur

Joanie Caron
B.Sc.,kinésiologie; étudiante à la maîtrise

Éditeur

Guy Thibault, Ph.D.
Direction du sport et de l’activité physique, ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et Institut national du sport du Québec

Mots-clés

Santé osseuse, ostéoporose, fractures, sports d’endurance

Lectures suggérées

Nagle KB et Brooks MA (2011) A systematic review of bone health in cyclists. Sports Health 3(3):235-43.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22164312

Olmedillas H et coll. (2012) Cycling and bone health: A systematic review. BMC Med Dec 20;10:168. doi: 10.1186/1741-7015-10-168.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23256921



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