S757 - Pendant une séance d’entraînement par intervalles courts, un départ rapide permet d’augmenter le temps d’effort effectué au dessus de 95 % du VO2max

Comparativement à l’entraînement continu, l’entraînement par intervalles (EPI) permet de cumuler un plus grand volume d’entraînement à une intensité plus élevée et, de ce fait, s’accompagne d’une plus grande amélioration de l’aptitude aérobie. Cependant, la façon dont est effectuée la séance d’EPI peut aussi influer sur le temps passé à intensité élevée. Dans cette étude, on a voulu savoir si un départ plus rapide pouvait s’accompagner d’une augmentation du temps passé à un pourcentage plus élevé du VO2max pendant un entraînement par intervalles courts (EPIC).

Pour ce faire, sept jeunes hommes (âge moyen 22,4 ± 3,1 ans) ont d’abord effectué un test à l’effort progressif sur tapis roulant pour déterminer leur VO2max. Ils ont aussi effectué trois tests intermittents composés d’efforts de 30 secondes entrecoupés par des repos de 15 secondes, où les intervalles d’effort correspondaient respectivement à 100 %, 110 % et 120 % de la vitesse maximale atteinte au terme du test de VO2max. Ces tests ont permis de déterminer, à l’aide de formules, deux variables, soient la vitesse intermittente critique (Intermittent Critical Velocity, en anglais), c’est-à-dire le seuil d’intensité critique au-dessus duquel le VO2max serait atteint pendant un entraînement par intervalles, de même qu’un indicateur des réserves énergétiques (Finite Energy Reserve, en anglais). Par la suite, les sujets ont effectué trois séances d’EPIC sur un tapis roulant composées d’efforts de 30 secondes entrecoupés par des repos de 15 secondes. Dans deux des séances, les intervalles d’efforts devaient être effectués à une intensité constante correspondant respectivement à 105 % et 125 % de la vitesse intermittente critique. Dans l’autre séance, dite à départ rapide, les sujets devaient débuter l’entraînement à une intensité correspondant à 125 % de la vitesse intermittente critique, puis diminuer l’intensité à 105 % après avoir complété le nombre d’intervalles permettant d’épuiser les réserves énergétiques de 50 %.

Le temps d’effort effectué au-dessus de 95 % du VO2max s’est avéré significativement plus élevé pour la séance avec départ rapide que pour les deux séances à intensité constante. Ainsi, on peut faire l’hypothèse suivante : débuter un EPIC par des intervalles d’efforts à intensité très élevée, puis diminuer l’intensité de ces efforts par la suite pourrait s’accompagner d’une amélioration plus importante du VO2max que de faire des intervalles d’effort à intensité constante. Cependant, il faudra d’autres recherches pour confirmer ou infirmer cette hypothèse.

Source primaire

De Aguiar RA et coll. (2012) Fast-start strategy increases the time spent above 95 %VO2max during severe-intensity intermittent running exercise. Eur J Appl Physiol (Sous Presse).
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23053127

Rédacteur

Kathryn Adel
kinésiologue

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Entraînement par intervalles, VO2max

Lectures suggérées

Millet GP et coll. (2003) Effects of increased intensity of intermittent training in runners with differing VO2 kinetics. Eur J Appl Physiol 90(1-2):50-7. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12811566

Midgley AW et coll. (2006) Is there an optimal training intensity for enhancing the maximal oxygen uptake of distance runners? : Empirical research findings, current opinions, physiological rationale and practical recommendations. Sports Med 36(2):117-32. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16464121

Sports ciblés

Sports d’équipes nécessitant des efforts intermittents, sports d’endurance

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