S747 - L’acclimatation à la chaleur améliore la performance dans des épreuves effectuées en environnement chaud ou tempéré

Des recherches indiquent que l’acclimatation à la chaleur améliore la performance dans les sports d’endurance, même lorsqu’ils sont pratiqués dans un environnement tempéré : on remarque une diminution de la consommation d’oxygène (VO2), de l’oxydation du glycogène musculaire et de la lactatémie sanguine, une augmentation du volume plasmatique, et une amélioration de l’efficacité cardiaque.

Dans la présente étude on a voulu déterminer l’effet d’une acclimatation à la chaleur sur la puissance aérobie maximale, la performance au contre-la-montre et le seuil anaérobie, dans des conditions de température fraîche, soit 13°C.

Douze cyclistes entraînés ont pris part à un protocole d’acclimatation à la chaleur d’une durée de 10 jours. Celui-ci fut composé de 10 séances d’entraînement sur ergocycle. Chacune des séances comprenait 2 périodes de 45 min à 50 % du VO2max à une température de 40°C, séparées par une période de repos de 10 min.

Au préalable, on avait mesuré la performance des sujets à des températures de 13°C et de 38°C.

Les résultats révèlent :

- une augmentation du VO2max de 5 % à 13°C et de 8 % à 38°C,
- une amélioration de la performance au contre-la-montre de 6 % à 13°C et de 8 % à 38°C,
- une augmentation du seuil anaérobie de 5 % à 13°C et de 5 % à 38°C,
- une augmentation de l’efficacité cardiaque de 9,1 % à 13°C et de 4,5 % à 38°C.

De plus, un groupe témoin composé de huit sujets de condition physique similaire a pris part au protocole d’entraînement, mais dans des conditions de température fraîche (13°C). Aucun changement de leur performance n’a été noté.

La présente étude indique que l’acclimatation à la chaleur améliore nettement la performance, tant dans des conditions de température fraîche (13°C) qu’élevée (38°C). Comme les auteurs de l’étude le suggèrent, les effets de cette pratique s’apparentent à ceux obtenus lors d’une acclimatation à l’altitude. Une acclimatation à la chaleur est toutefois beaucoup plus simple et moins dispendieuse.

De futures études pourraient définir les paramètres optimaux d’entraînement à la chaleur, comme la température, la durée et l’intensité des entraînements ainsi que la durée de la période d’acclimatation. Les athlètes peuvent dores et déjà miser sur l’acclimatation à la chaleur pour améliorer leurs performances, dans des compétitions effectuées tant en environnement chaud que tempéré.

Source primaire

Santiago S et coll. (2010) Heat acclimation improves exercise performance J Appl Physiol 109(4):1140-7.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20724560

Rédacteur

Xavier Bonacorsi
étudiant en kinésiologie, Université Laval

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

acclimatation, chaleur, VO2max

Lectures suggérées

Aoyagi Y, TM McLellan et RJ Shephard (1998) Effects of endurance training and heat acclimation on psychological strain in exercising men wearing protective clothing Ergonomics 41(3):328-57.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9520629

Cheung SS, TM McLellan et S Tenaglia (2000) The thermophysiology of uncompensable heat stress. Physiological manipulations and individual characteristics Sports Med 29(5):329-59.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10840867

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