S746 - Un séjour en haute altitude combiné à des entraînements quotidiens à basse altitude (selon le modèle living high-training low) pourrait améliorer la performance au marathon au niveau de la mer

Des études (mais pas toutes) suggèrent qu’une acclimatation à l’altitude (naturelle ou simulée) peut avoir des effets bénéfiques sur la performance en course de fond et de demi-fond. On suppose par ailleurs que la meilleure stratégie à adopter est le modèle « living high-training low », soit de séjourner en haute altitude et de s’entraîner à basse altitude.

Les auteurs du présent article présentent un résumé de plusieurs études sur le sujet et proposent des recommandations aux marathoniens désirant profiter des effets ergogènes de l’altitude afin d’améliorer leur performance. Les points saillants de cet article sont les suivants.

Un séjour en haute altitude augmente davantage l’hématocrite qu’une acclimatation simulée : des athlètes ayant séjourné de 20 à 24 h par jour à une altitude de 2500 m ont profité d’une augmentation de leur hématocrite de 8 %. Comparativement, l’utilisation d’un environnement à haute teneur en azote simulant une altitude de 2500 m, à raison de 16 h par jour durant 3 semaines ne s’accompagne que d’une augmentation de l’hématocrite de 5 %. Par ailleurs l’utilisation d’une tente hypoxique durant le sommeil, soit de 8 à 10 h par jour durant 3 semaines, n’augmenterait pas significativement l’hématocrite.

Pour qu’un séjour en haute altitude soit vraiment profitable, il doit absolument être accompagné d’une période quotidienne d’entraînement à basse altitude. Une étude révèle que parmi des athlètes ayant profité d’une augmentation de leur hématocrite et de leur VO2max suite à un séjour en haute altitude, seuls ceux qui ont participé à des entraînements quotidiens à basse altitude ont amélioré leur performance au 3000 m (1,5 %) et au 5000 m (3 %).

Si des effets positifs d’une acclimatation à l’altitude sur la performance au marathon n’ont pas encore été observés, les auteurs du présent article ont utilisé des modèles mathématiques basés sur les déterminants de la performance au marathon pour conclure que les marathoniens pourraient améliorer leur performance de 5 % à l’aide de l’approche « living high-training low ».

En conclusion, afin d’optimiser les effets sur la performance au marathon, il faudrait :

- séjourner à une altitude de 2000 à 2500 m durant une période d’au moins 4 semaines,
- prévoir une exposition à l’altitude de 16 h par jour; davantage serait encore mieux,
- prévoir un entraînement quotidien à basse altitude.

Source primaire

Chapman R et BD Levine (2007) Altitude training for the marathon Sports Med 37(4-5):392-5.

Rédacteur

Xavier Bonacorsi
étudiant en kinésiologie, Université Laval

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

altitude, Marathon, living high-training low

Lectures suggérées

Stray-Gundersen J, RF Chapman et BD Levine (2001) “Living high-training low” altitude training improves sea level performance in males and female elite runners J Appl Physiol 91(3):1113-20.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11509506

Wehrlin JP et coll. (2006) Live high-train low for 24 days increases hemoglobin mass and red cell volume in elite endurance athletes J Appl Physiol 100(6):1938-45.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16497842

Sports ciblés

Marathon, athlétisme

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