S39 - Quels facteurs personnels et contextuels influent sur l’anxiété précompétitive en gymnastique féminine ? Quelles stratégies d’ajustement les gymnastes de haut niveau décrivent-elles ?

Des entretiens réalisés auprès de quatre gymnastes ayant disputé les Jeux Olympiques en 1996, décrivent un certain nombre de facteurs personnels (par exemple, le niveau d'expérience, les expectations de résultats, les pensées) et des facteurs environnementaux (par exemple, attentes d'autrui, jugements d'autrui, aura de la compétition) qui influent sur l'anxiété précompétitive de ces athlètes.

La comparaison de gymnastes de haut niveau à des pratiquantes de niveau fédéral montre que les gymnastes de haut niveau présentent un trait d'anxiété compétitive moins élevé que les gymnastes fédérales, et perçoivent, chez leurs parents et entraîneurs, un plus grand degré global de satisfaction et des réactions affectives moins négatives devant l'échec.

Par ailleurs, les gymnastes décrivent un certain nombre de stratégies d’ajustement mises en œuvre lors des compétitions (voir figure 1: https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=688&fichier=S39_figure1.doc ). Ainsi, lors des compétitions à fort enjeu, les gymnastes de haut niveau se fixent des buts autoréférés plus élevés que leurs homologues fédérales, tout en manifestant une anxiété cognitive plus basse et moins de pensées tournées vers leurs émotions.

Cet article souligne l'intérêt d'aider les gymnastes à aborder la compétition avec un sentiment de contrôle élevé, en veillant par exemple à ne présenter que des difficultés bien maîtrisées à l'entraînement, en effectuant des repérages du lieu de compétition avant le début de l'épreuve, ou encore en valorisant des buts autoréférés (par exemple, maîtrise de l'enchaînement), plutôt que d'encourager les buts de comparaison sociale (par exemple, battre les autres).

Il importe également pour l'entraîneur de chercher à établir un équilibre entre les attentes des adultes (lui-même ou les proches) et les expectations des gymnastes. Se montrer trop rarement satisfait, réagir systématiquement de manière négative après un échec, constitue une source supplémentaire de stress pré-compétitif. En orientant la gymnaste vers des objectifs précis, adaptés à son niveau, en lui donnant des repères lui permettant de s'auto-évaluer, l'entraîneur peut l'aider à mieux contrôler la pression exercée par les proches.

Source primaire

Les déterminants de l’anxiété précompétitive en gymnastique féminine : effet du niveau d’expertise et stratégies d’ajustement de l’élite DEBOIS N., FLEURANCE P., & D’ARRIPE-LONGUEVILLE F. Science et Motricité 41, 33-46. (2000).

Rédacteur

Nadine Debois
Enseignant-chercheur (INSEP)
http://labopsycho.campus-insep.com

Éditeur



Mots-clés

anxiété, Athlète de haut niveau, gymnastique sportive, pré compétition, préparation psychologique, sexe féminin, gestion de la compétition

Sports ciblés

Gymnastique Sportive

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