S81 - Effet de l’entraînement en musculation sur la performance en sprint

INTRODUCTION

Aujourd’hui, la plupart des athlètes et entraîneurs considèrent que la performance lors d’un sprint de 100 m peut être améliorée par l’entraînement en musculation.

Cet article avait pour objectif de présenter l’état des connaissances dans le domaine de la musculation appliquée au sprint et d’exposer les vertus potentielles des différentes méthodes de musculation couramment utilisées pour tenter d’améliorer la performance.

LE 100 m : UNE ACTIVITÉ PLURIDIMENSIONNELLE

Un 100 m peut être scindé en 3 phases distinctes : 1) une phase d’accélération initiale entre 0 et 10 m; 2) une phase d’atteinte de la vitesse maximale entre 10-36 m et finalement, 3) une phase de maintien de la vitesse maximale entre 36 et 100 m.

La performance dans chacune des phases demande des aptitudes spécifiques et les groupes musculaires sont sollicités différemment selon qu’il s’agit d’une phase ou d’une autre.

Ainsi, si les extenseurs de la hanche, de la jambe et le grand fessier sont les groupes musculaires principalement sollicités dans la phase d’accélération initiale, les ishios-jambiers, les adducteurs et le grand fessier sont ceux qui contribuent le plus à l’atteinte de la vitesse de course maximale.

Il est toutefois important de noter que la plupart des études, à partir desquelles ces conclusions ont été tirées, ont eu pour sujets des sportifs non-sprinters ou des athlètes peu entraînés. De plus amples recherches sont nécessaires pour déterminer si ces conclusions peuvent être appliquées aux sprinters de haut niveau.

MÉTHODES DE MUSCULATION APPLICABLES AU SPRINT

Plusieurs méthodes de musculation sont utilisées pour tenter d’améliorer la performance en sprint. Celles-ci incluent des méthodes de musculation générales (musculation traditionnelle où des résistances plus ou moins importantes sont déplacées à vitesse lente à moyenne), des méthodes où les exercices de musculation sont réalisés à vitesse maximale (pliométrie, etc) et des méthodes où des mouvements spécifiques au sprint sont réalisés (courses en côte, etc).

EFFET DES MÉTHODES DE MUSCULATION SUR LA PERFORMANCE EN SPRINT

En sprint, la vitesse de contraction étant un paramètre d’une importance capitale, l’utilisation de méthodes de musculation visant l’augmentation de la masse musculaire ou de la force maximale doivent impérativement être suivie ou accompagnée de méthodes où la vitesse de contraction est proche de celle rencontrée en sprint (< 100 ms).

À l’heure actuelle, l’entraînement en pliométrie semble être un moyen efficace d’améliorer la vitesse maximale. Toutefois, ce type d’entraînement est une source potentielle de blessures et doit être précédé par une préparation musculaire adéquate, réalisée notamment par l’utilisation préalable de méthodes de musculation traditionnelles.

L’efficacité des méthodes de survitesse (course en descente, course tractée, etc.) sur l’augmentation de la fréquence des foulées et l’efficacité des méthodes utilisant des sprints avec résistance (course en côte, parachutes, etc.) sur l’augmentation de l’amplitude des foulées restent à être confirmées expérimentalement.

CONCLUSION

Compte tenu qu’en sprint, les qualités de force, de puissance et de vitesse sont interconnectées d’une façon hiérarchisée, un programme de musculation destiné à améliorer la performance en sprint doit être individualisé et utiliser l’ensemble des méthodes de musculation susceptibles d’avoir un effet positif sur ces qualités.

Pour développer un tel programme, l’entraîneur doit tenir compte des besoins spécifiques de chaque athlète dans chacune des phases du sprint et utiliser à la fois des méthodes de musculation générales, des méthodes pliométriques et des méthodes de survitesse et de sprint avec résistances.

Source primaire

Delecluse C. Influence of strength training on sprint running performance. Current findings and implications for training. Sports Med 1997; 24(3):147-56.

Rédacteur

François Gazzano
B.Sc., Services des Sports Universitaires, Université de Moncton, Centre Multisport Atlantique et Athletemonitoring.com
www.athletemonitoring.com

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Nutrition, musculation, Protéines, hormones, suppléments, préparation à la performance

Lectures suggérées

Blazevich AJ et Jenkins DJ. Effect of the movement speed of resistance training exercises on sprint and strength performance in concurrently training elite junior sprinters. Journal of Sports Sciences 2002; 20:981-90.

Delecluse C et al. Influence of high-resistance and high-velocity training on sprint performance. Med Sci Sports Exerc 1995; 27(8):1203-9.

Sports ciblés

Athlétisme, sprint et tout sport où l’accélération et la vitesse de course on un rôle important dans la performance

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