S85 - Le ratio des concentrations urinaires de cortisol et de cortisone ne permettrait pas de détecter le surentraînement

INTRODUCTION

Il a récemment été suggéré que la fluctuation du ratio des concentrations urinaires de cortisol et de cortisone (C/Cn) était un indice qui permettait d’apprécier la tolérance individuelle à l’entraînement et déceler l’apparition du surentraînement.

L’objectif de cette étude était de valider cette hypothèse.

SUJETS ET MÉTHODE

Quatorze nageurs de haut niveau (5 femmes et 9 hommes) ont participé à l’étude. Les athlètes ont été évalués à trois reprises : 1) à la fin d’une période d’entraînement intensif de 4 semaines (EI); 2) à la fin d’une période d’entraînement très réduit de 3 semaines (ER) et; 3) à la fin d’une période d’entraînement modéré de 5 semaines (EM).

A la fin de chaque période d’entraînement, chaque athlète devait compléter un questionnaire comportant 8 questions destinées à évaluer l’état de fatigue et tenter de réaliser la meilleure performance possible au cours d’une épreuve de natation officielle, faisant partie de son plan annuel de compétition. Les nageurs suivaient le programme d’entraînement développé par leur entraîneur. La durée et l’intensité de l’entraînement étaient consignées après chaque séance et moyennées sur une base hebdomadaire. Les concentrations urinaires de cortisol et de cortisone ont été mesurées le jour des compétitions.

RÉSULTATS

Les ratios C/Cn mesurés à la fin des trois périodes d’entraînement étaient significativement différents (EI: 1,1; ER: 0,64 et EM : 0,57). Les ratios C/Cn étaient faiblement corrélés au volume total d’entraînement réalisé par les athlètes ( r = 0,32) ainsi qu’à l’état de fatigue, tel qu’évalué à l’aide du questionnaire (r = 0,35).

La diminution du ratio C/Cn mesuré entre deux compétitions était corrélée avec l’amélioration de la performance (r = - 0,52).

Lors de la période d’entraînement intensif, le ratio C/Cn était négativement corrélé à l’intensité de l’entraînement (r = - 0,67) ainsi qu’à l’état de fatigue mesuré à l’aide du questionnaire ( r = -0,69).

CONCLUSION

Cette étude démontre que la fluctuation du ratio des concentrations urinaires de cortisol et de cortisone varie en fonction du volume d’entraînement mais n’est que faiblement corrélé à l’état de fatigue et à la performance.

Les corrélations entre le ratio C/Cn et l’état de fatigue mesuré à l’aide d’un simple questionnaire sont faibles. Ainsi, compte tenu des modestes corrélations observées entre le ratio C/Cn et les variables associées à la capacité de performance ou à l’état de fatigue – hormis les coûts associés à un tel suivi – il semble que le ratio C/Cn est d’un intérêt limité, en ce qui concerne le suivi de nageurs de haut niveau.

Peut être qu’un échantillon plus grand aurait mené à d’autres résultats.

Source primaire

Atlaoui D et coll. The 24-h urinary cortisol/cortisone ratio for monitoring training in elite swimmers Med Sci Sports Exerc 36(2):218-24, 2004.

Rédacteur

François Gazzano
B.Sc., Services des Sports Universitaires, Université de Moncton, Centre Multisport Atlantique et Athletemonitoring.com
www.athletemonitoring.com

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

cortisol, cortisone, surentraînement

Lectures suggérées

Mackinnon LT et coll. Hormonal, immunological, and hematological responses to intensified training in elite swimmers Med Sci Sports Exerc 29(12):1637-45, 1997.

Mujika I et coll. Hormonal responses to training and its tapering off in competitive swimmers: relationships with performance Eur J Appl Physiol Occup Physiol 74(4):361-6, 1996.

Sports ciblés

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