S159 - La performance de haut niveau requiert une planification à long terme, un suivi individuel et beaucoup de travail

Les limites de la performance sont continuellement repoussées grâce à, notamment, une organisation de l’entraînement plus efficace et à une meilleure connaissance de la réponse de l’organisme aux différentes méthodes d’entraînement.

L’objectif de cet article était d’établir un inventaire des facteurs qui doivent être pris en considération lors de la conception de plans d’entraînement destinés à favoriser l’atteinte d’une performance de haut niveau. Facteurs déterminants de la performance de haut niveau La performance sportive repose sur de nombreux facteurs. Certains sont « entraînables », d’autres non (prédisposition génétique, âge).

En général, deux grandes catégories d’athlètes se rencontrent au sein de l’élite sportive internationale :

1) ceux qui sont dotés de prédispositions génétiques hors du commun,
2) ceux ne bénéficiant pas des mêmes prédispositions mais qui ont développé une éthique de travail exceptionnelle et dont le développement sportif est guidé par un système structuré.

PLANIFICATION À LONG TERME

L’atteinte du haut niveau dans un sport donné repose sur environ 10 ans de pratique systématique et planifiée. Cette durée peut toutefois varier selon les sports et les prédispositions individuelles.

Cette période est divisée en trois phases principales, chacune représentant un niveau d’aptitude sportive différent et non un âge chronologique :

1) phase d’entraînement des aptitudes de base et apprentissage technique;
2) phase de spécialisation et de progression jusqu’à un niveau individuel et maximal de performance et;
3) phase de l’atteinte d’un niveau international de compétition.

Une fois le troisième niveau atteint, une période de 6 à 8 ans de compétition à ce niveau peut encore s’avérer nécessaire pour permettre à l’athlète d’exceller au niveau international. Variables et composants de l’entraînement Un plan d’entraînement agence de nombreux éléments, parmi lesquels la nature, le volume, l’intensité et la fréquence des séances, la charge d’entraînement étant la combinaison de ces éléments.

L’intensité de l’entraînement est le facteur principal de l’amélioration, mais un entraînement associant un important volume à une haute intensité est généralement mal toléré et peut favoriser l’apparition du surentraînement.

Au haut niveau, il existe une forte corrélation entre le nombre d’heures d’entraînement annuel et le niveau de performance. Plusieurs athlètes d’endurance peuvent effectuer entre 800 et 1000 heures d’entraînement par année.

La fréquence des séances fait référence au nombre de séances d’entraînement réalisées par période tel qu’un jour ou une semaine. Au haut niveau, il est courant pour les athlètes d’effectuer entre 5 et 14 séances d’entraînement par semaine. La fréquence et la durée des séances varient selon le sport, le niveau de l’athlète et le cycle d’entraînement en cours. Cycles et stratégies d’entraînement Depuis plusieurs années, les programmes d’entraînement des athlètes de haut niveau reposent sur des variations régulières de la charge d’entraînement, sur l’utilisation de charges d’entraînement adaptées à la capacité des athlètes et sur l’incorporation systématique de périodes de récupération. De telles variations sont indispensables afin de promouvoir les adaptations physiologiques et neuromusculaires propices à l’amélioration de la performance et prévenir l’apparition du surentraînement.

L’année sportive est généralement divisée en phases auxquelles sont associées un objectif d’entraînement ou de performance particulier. Les phases sont souvent structurées en macro, meso et microcycles. La durée de chaque cycle est habituellement déterminée en fonction du calendrier de compétition et du type d’objectif d’entraînement, un microcycle faisant habituellement référence à une période d’une semaine. La réponse à l’entraînement Un suivi régulier de la réponse individuelle à l’entraînement est nécessaire, tout particulièrement durant les phases où la charge d’entraînement est particulièrement élevée. Un tel suivi est impératif car chaque athlète s’adapte et réagit différemment. Ce suivi permet à l’entraîneur d’apprécier les effets du plan d’entraînement et de prendre des décisions éclairées sur les modifications éventuelles à apporter au plan initial.

Une évaluation formelle et une évaluation systématique de l’efficacité du plan doivent être réalisées à la fin de chaque macrocycle.

CONCLUSION

L’atteinte et le maintien d’un haut niveau de performance reposent sur la planification soigneuse et systématique des périodes d’entraînement et de récupération, sur la mesure régulière de la réponse individuelle de l’athlète à la charge d’entraînement imposée par le plan et sur l’évaluation systématique de l’efficacité du plan à la fin de chaque macrocycle.

Bien que de nombreuses questions relatives à la planification et au suivi de l’entraînement à court, moyen et long termes restent toujours sans réponse et nécessitent de plus amples recherches, cette synthèse offre aux entraîneurs et aux athlètes de nouveaux outils pour optimiser leurs plans d’entraînement.

Source primaire

Smith DJ. A framework for understanding the training process leading to elite performance.Sports Med 2003; 33(15):1103-26.

Rédacteur

François Gazzano
B.Sc., Services des Sports Universitaires, Université de Moncton, Centre Multisport Atlantique et Athletemonitoring.com
www.athletemonitoring.com

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

planification, entraînement à long terme, méthodologie, préparation à la performance

Lectures suggérées

Banister EW, Calvert TW. Planning for future performance: Implications for long term training. Can J Appl Sport Sci 1980; 5(3):170-6. ??Morton RH. Modeling training and overtraining . J Sports Sci 1997; 15(3):335-40.

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