S184 - Les performances anaérobies ne semblent pas influencée par la phase du cycle menstruel au cours de laquelle elles sont effectuées mais les symptômes du syndrome prémenstruel peuvent affecter les performances anaérobies

Le cycle ovarien peut se diviser en deux phases qui sont respectivement les phases folliculaire (0-14 jours) et lutéale (14-28 jours), les menstruations ayant lieu dans les 3 ou 4 premiers jours de la phase folliculaire et l’ovulation au 14e jour. Les changements hormonaux qui s’opèrent durant ces périodes sont susceptibles d’influencer la performance et nombre d’études ont été dévolues à cette problématique notamment en ce qui concerne les réponses métaboliques et la thermorégulation. Peu d’études ont cependant cerné l’influence du cycle menstruel sur la performance de tests sollicitant principalement le métabolisme énergétique anaérobie et les quelques résultats obtenus sont équivoques, probablement en raison de méthodes déficientes de détermination des phases du cycle. Le but de la présente étude était donc d’évaluer les effets du cycle menstruel sur la performance au cours de tests sollicitant principalement le métabolisme énergétique anaérobie. L’usage de contraceptifs oraux monophasiques étant une pratique courante, les auteurs ont également comparé les réponses de deux groupes de femmes prenant des contraceptifs oraux (CO) ou non (N). Puisque chez celles qui prennent un contraceptif oral (groupe CO), les niveaux d’œstrogènes et de progestérone sont maintenus constants durant 21 jours (les menstruations survenant dans la période de 7 jours suivant l’arrêt de l’administration hormonale), les auteurs ont émis l’hypothèse que si une influence du cycle menstruel sur la performance était vue chez le groupe N, elle serait absente chez le groupe CO. Les sujets ont aussi rempli un questionnaire permettant de déterminer lesquelles d’entre elles souffraient de syndromes prémenstruels. Les performances à des tests anaérobies (puissance maximale sur ergocycle, sauts multiples où l’on mesure le temps de contact au sol, et hauteur maximale de saut) ont été recueillies et les résultats ne démontrent aucune variation des performances mesurées au cours des phases de (1) menstruations : jours 1-4 (2) folliculaire : jours 7-9 et (3) lutéale : jours 19-21, tant chez le groupe CO que le groupe N. La présence ou non de syndromes prémenstruels ne modifie pas cette réalité sauf pour le test de sauts multiples où les femmes présentant des syndromes prémenstruels obtiennent une meilleure performance dans la phase folliculaire que durant les menstruations. Il apparaît donc que les phases du cycle menstruel n’ont peu ou pas d’effets sur la performance au cours de tests sollicitant principalement le métabolisme énergétique anaérobie. Les contre-performances au cours d’épreuves sportives anaérobies ne peuvent donc être attribuées au cycle menstruel. Il semble donc que l’idée de planifier les entraînements à dominante anaérobie selon les phases du cycle menstruel soit sans fondements.

Source primaire

Giacomoni M, Gavarry BO, Altare S, Falgairette G. Influence of the menstrual cycle phase and menstrual symptoms on maximal anaerobic perfromance. Med Sci Sports Exerc 2000; 32(2):486-92.

Rédacteur

François Désy
Ph. D. Département de kinésiologie, Université de Montréal

Éditeur



Mots-clés

Contraceptifs oraux, évaluation, Analyse de la performance

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