S240 - Une supplémentation en pyruvate n’améliore pas la performance aérobie

Le pyruvate est un composé à trois carbones que l’on retrouve pratiquement dans toutes les cellules de l’organisme. Le pyruvate est également une substance largement distribuée commercialement, dont le nom ne figure pas sur l’appendice A du code antidopage du mouvement olympique traitant des classes de substances interdites et méthodes interdites en date de Janvier 2001 (http://www.olympic.org/ioc/f/org/medcom/medcom_antidopage_f.html). Certaines études suggèrent qu’une supplémentation en pyruvate (combinée à une supplémentation en dihydroxyacétone phosphate (DHAP)) pourrait avoir un effet bénéfique sur la performance. Toutefois, les doses utilisées dans ces études sont énormes (25 g de pyruvate et 75 g de DHAP) et ne seraient d’aucune utilité pratique vu le coût élevé et les problèmes gastriques éventuels. Des doses beaucoup plus petites sont recommandées dans les préparations commerciales de pyruvate (3-6 g). De l’avis des auteurs, même s’il est inscrit sur les étiquettes qu’il est prouvé scientifiquement que le pyruvate représente une aide ergogène valable, aucune étude n’a encore circonscrit cette question.

Les sujets (8 femmes et 1 homme) ont été soumis à une épreuve sur ergocycle dont l’intensité était de 74-80 % du VO2 max jusqu’à épuisement avant et après une supplémentation de pyruvate à raison de 7 g par jour pendant 7 jours.

Les résultats démontrent que la supplémentation n’a pas augmenté les niveaux sanguin de pyruvate, qu’elle n’a pas modifié les paramètres sanguins mesurés (insuline, peptide C, glucose, lactate, glycérol et acides gras non-estérifiés) et, ultimement, qu’elle n’a pas modifié le temps requis pour atteindre l’épuisement.

Ceci indique donc que la supplémentation de pyruvate seule n’a pas eu d’effet sur la performance réalisée dans les conditions de la présente étude. Cela ne veut pas automatiquement dire que l’utilisation du pyruvate soit inutile, car il n’est pas exclu que le pyruvate puissent interagir avec d’autres substances (DHAP par exemple) et, alors, influencer positivement la performance. Évidemment, ces effets potentiels demeurent à être démontrés.

Source primaire

KMorrison MA et al. Pyruvate ingestion for 7 days does not improve aerobic performance in well-trained individuals. Journal of Applied Physiology 2000; 89:549-56.

Rédacteur

François Désy
Ph. D. Département de kinésiologie, Université de Montréal

Éditeur



Mots-clés

aide ergogène, exercice d’endurance

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Sukala WR. Pyruvate: beyond the marketing hype. Int J Sports Med 1998; 8:241-49.

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