S250 - Le questionnaire de la Société française de médecine du sport permettrait de détecter rapidement une mauvaise adaptation à l’entraînement ou une récupération difficile du sportif

Le surentraînement chez les athlètes se manifeste par une combinaison de plusieurs signes et symptômes variant d’un individu à l’autre et il s’accompagne d’une baisse de la performance sportive. Ses mécanismes d’apparition sont complexes et encore mal compris, bien qu’il touche une grande partie des sportifs de haut niveau. Dans le but de détecter le surentraînement sportif, la Société française de médecine du sport (SFMS) a élaboré un questionnaire sémiologique de 54 éléments qui vise à standardiser l’approche clinique. Le questionnaire est utilisé par les médecins du sport et par des entraîneurs pour détecter l’état de surentraînement chez les sportifs :

http://www.sfms.asso.fr/fr/images_db/QS03.pdf

Le questionnaire a été proposé à des sportifs au cours d’un suivi hebdomadaire afin d’en vérifier la sensibilité.

Douze sportifs (7 garçons et 5 filles) de niveau départemental à national, âgés de 20 à 23 ans (volume moyen d’entraînement mensuel de 35 heures) ont été suivis pendant huit semaines. Le questionnaire de surentraînement est constitué : 1) de 54 éléments à réponse binaire (oui/non), permettant de calculer le « score de surentraînement » en sommant les réponses positives, 2) de 7 échelles visuelles analogiques : performance, état physique, fatigue, récupération, état psychologique, force musculaire, endurance, et 3) d’une fiche de renseignements concernant le sportif. Le questionnaire est rempli une fois par semaine (même journée, même heure) durant les deux mois. Les questionnaires sont soumis : 1) au relevé systématique de l’information (volume horaire d’entraînement, troubles du sommeil, prises de médicament, périodes d’examen, etc.), 2) à la mesure des sept échelles visuelles analogiques, et 3) à la somme des éléments cochés positifs. Le nombre d’éléments cochés positifs est mis en perspective par rapport aux scores de performance établis à l’aide des échelles visuelles analogiques.

Les données fournies par le questionnaire permettent d’obtenir un profil de chacun des sportifs examinés sur lequel on peut rapidement identifier un état de méforme. La corrélation entre la courbe d’éléments cochés positifs et celle des scores de performance permet de déceler pour chaque sportif l’apparition d’un état de fatigue. Lorsque la courbe des éléments cochés positifs est haute, la courbe de scores de performance est basse, traduisant un état de fatigue significatif, en revanche, lorsque ces courbes s’inversent, le sportif reconnaît être en grande forme avec un bon niveau de performance physique simultané. En revanche, le questionnaire ne permet pas d’isoler de façon reproductible des éléments d’une semaine à l’autre, les sujets faisant varier fortement les éléments retenus au cours des huit semaines.

L’utilisation du questionnaire de surentraînement de la SFMS, dans le cadre d’un suivi de sportifs sur une courte période d’entraînement, s’avère intéressante et semble permettre la détection précoce d’une mauvaise adaptation à l’entraînement et/ou d’une récupération difficile du sportif. Néanmoins, ce questionnaire permet de mettre en évidence davantage des états de fatigue et de troubles du sommeil, qu’un réel état de surentraînement dont le diagnostic semble beaucoup plus délicat à établir.

Source primaire

Bricout VA. Intérêt du questionnaire de surentraînement de la Société française de médecine du sport.  Science & Sports 2003;18:293-5.

Rédacteur

Fabien Morand
B.Sc., kinésiologue

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

surentraînement, performance, fatigue, récupération

Lectures suggérées

Bricout VA, Guinot M, Favre-Juvin A. Questionnaire de surentraînement de la société française de médecine du sport : relations entre les échelles visuelles analogiques et le score de surentraînement chez les sportifs. Science & Sports 2003; 18:296-8.

Brunelle JF. Le surentraînement : à la recherche d’un outil d’évaluation standardisé utilisable en routine. Science & Sports 2003; 18:282-6.

Fry RW, Morton AR, Keast D. Overtraining in athletes: an update. Sports Med 1991;12:32-65.

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