S259 - L’interprétation que l’on donne communément à la lactatémie d’exercice dans le milieu sportif est souvent fautive

Dans cet article, on explique en détail plusieurs éléments pertinents, dont les suivants :

- la différence entre l’acide lactique et lactate;
- le devenir du lactate pendant l’exercice;
- le mythe des « seuils anaérobies »;
- la multitude de protocoles d’évaluation du seuil anaérobie lactique, leur manque? de fidélité et de spécificité.

Il en ressort que plusieurs idées reçues dans le milieu sportif sont fausses. Ainsi, on explique notamment que :

- plus un athlète produit d’acide lactique, plus il est performant, et non pas le contraire;
- l’entraînement aérobie améliore le transport du lactate à travers la membrane musculaire (ce qui pourrait expliquer les modifications des courbes de lactatémie en fonction de l’intensité d’exercice, qui accompagnent l’entraînement aérobie);
- la lactatémie à une intensité donnée d’exercice dépend d’une foule d’éléments tels l’importance de la masse musculaire engagée, le pourcentage de fibres à contraction lente ou rapide, la durée de l’exercice, les réserves musculaires de glycogène, etc.;
- il n’y a aucune relation de cause à effet entre la quantité d’acide lactique présente dans le sang et la fatigue, les crampes et les courbatures;
- l’approche courante voulant que l’on cible des fourchettes d’intensité d’entraînement à partir de l’intensité au seuil anaérobie n’a pas de fondement scientifique.

En plus d’aider les entraîneurs à éviter de mal interpréter un certain nombre de phénomènes en rapport avec l’acide lactique et le lactate, la lecture de cet article complet leur permettra de comprendre qu’il ne sert à rien de chercher des zones cibles d’entraînement à partir de mesures de lactatémies à l’exercice. Une alternative, bien plus simple, consiste tout simplement à appliquer le principe de spécificité de l’entraînement et à mettre l’accent sur des intensités qui se rapprochent de celles des compétitions pour lesquelles l’athlète se prépare.

Source primaire

Cazorla G et al. Lactate et exercice : mythes et réalités. STAPS 2001; 54 :63-76

Rédacteur

Mélanie Lamontagne
kinésiologue spécialiste en exercices thérapeutiques, conseillère déléguée médicale

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Lactate, mythe

Lectures suggérées

Péronnet F. Significations et limites de la lactatémie dans le contrôle de l’entraînement.

Dans Cazorla G, Robert G. Actes du troisième Colloque international de la Guadeloupe 15-17 décembre 1994 : Entraînement-Surentraînement – Désentraînement (Édit. AREAPS): 1995; 209-226.

Sahlin K. Metabolic aspects of fatigue in human skeletal muscle. Med Sport Sci 1992; 34:4-68.

Thibault G, Péronnet F. La mauvaise réputation. Sport et Vie 2005; 92:46-51.

Sports ciblés

Tous les sports où l’on peut être tenté de programmer l’intensité de l’entraînement en se fondant sur la lactatémie d’exercice

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