Si plusieurs études ont démontré les effets positifs de l’entraînement avec vibration sur la force maximale et la puissance musculaire (souvent en observant des améliorations de la détente verticale), peu d’études se sont penchées sur ses effets plus spécifiques. Dans la présente recherche, on a étudié les effets d’un entraînement sur plateforme vibrante sur les composantes cinématiques du sprint, soit la longueur et la fréquence de la foulée, ainsi que sur la performance globale au sprint de 60 m et sur l’endurance de la force explosive.

Vingt-quatre ex-athlètes (12 hommes et 12 femmes) âgés en moyenne de 21,4 ans, présentant un pourcentage de gras corporel de 18,8 % et une vitesse maximale à la course de 8,15 m/s, ont formé deux groupes égaux. La moitié des sujets ont pris part à un protocole d’entraînement sur plateforme vibrante de 6 semaines à raison de trois fois par semaine, tandis que les autres, constituant le groupe témoin, n’ont effectué aucun entraînement. Chaque entraînement durait entre 16 et 30 minutes et était constitué de 3 séries de 8 répétitions de 4 exercices statiques, où chacune des positions devait être maintenue 40 sec (trois premières semaines) ou 60 sec (trois semaines suivantes). La fréquence vibratoire était de 30 Hz et l’amplitude de 2,5 mm.

Après 6 semaines, les sujets qui s’étaient entraînés sur la plateforme ont démontré un résultat amélioré de 3,3 % au test de détente verticale. Le nombre maximal de sauts effectués en 30 secondes a augmenté de 7,8 % (de 28,0 à 30,2) et leur hauteur moyenne est passée de 25,2 à 27,0 cm. Aucun changement significatif ne fut observé chez les sujets du groupe témoin. Au sprint, comme les tableaux ci-dessous le démontrent, des différences significatives ont été enregistrées à presque tous les paliers du sprint.

Tableau 1 : https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=305&fichier=S425_tableau1.docx

Tableau 2 : https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=305&fichier=S425_tableau2.docx

Bien qu’on observe une diminution de 3,9 % de la fréquence de la foulée suite à l’entraînement sur plateforme vibrante, elle s’accompagne d’une augmentation plus importante de la longueur de la foulée (5,6 %), qui se traduit par une augmentation nette de la vitesse de 3,6 %. De plus, en incluant un test sur le nombre maximal de détentes verticales en 30 secondes, cette étude est l’une des premières à conclure qu’un entraînement sur plateforme vibrante s’accompagne d’amélioration de l’endurance de la force explosive.

Cette étude apporte des résultats intéressants quant aux changements sur certains des mécanismes cinématiques du sprint suite à un entraînement sur plateforme vibrante. Il faut toutefois rappeler qu’elle a été effectuée auprès d’ex-athlètes. Il faudra mener d’autres études sur l’entraînement sur plateforme vibrante afin de vérifier si les sprinters de haut niveau peuvent également en tirer avantage.