S433 - Un haut niveau d'anxiété avant une course de fond n'est pas nécessairement mauvais et une stratégie dissociative peut mener à une contre-performance

ANXIÉTÉ

Selon la théorie du « U » inversé, la performance sportive – par exemple au marathon – est meilleure lorsque le degré d’anxiété avant le départ n’est pas trop élevé. Mais, en fait, des études montrent que beaucoup de marathoniens ont un niveau d’anxiété particulièrement élevé avant la compétition (30 à 45 % de participants selon Raglin et Hanin, 2000). Par ailleurs, il semble que le niveau d’anxiété optimal ne soit pas nécessairement le même pour tous les athlètes. Ainsi, il n’est pas nécessairement approprié d’utiliser des stratégies de réduction de l’anxiété avant les compétitions.

STRESS

Des chercheurs ont trouvé que les coureurs de fond de haut niveau gèrent le stress des compétitions en adoptant une stratégie associative : ils se concentrent sur leurs sensations physiologiques comme la douleur et la fatigue musculaires, le degré d’hydratation, la température corporelle et la respiration. Ils font ainsi le monitorage de l’effort perçu ce qui leur permet de mieux doser l’effort. Inversement, les coureurs de moins bon niveau ont souvent tendance à miser sur une stratégie dissociative. La dissociation peut être accomplie de diverses façons comme par exemple en effectuant des calculs complexes ou en revivant mentalement des expériences passées. La dissociation peut s’accompagner d’un risque accru de blessures et d’une moins bonne performance. Bien que la plupart des coureurs de haut niveau n’utilisent que l’association pendant les compétitions, ils peuvent se mettre en mode dissociatif pendant l’entraînement. À noter que ce ne sont pas tous les athlètes qui parviennent à utiliser la stratégie associative avec le même succès, d’où l’intérêt d’apprendre à bien utiliser cette stratégie.

Source primaire

Raglin JS The psychology of the marathoner: Of one mind and many. Sports Med 37(4-5):404-7, 2007.
www.ncbi.nlm.nih.gov/sites/entrez?Db=pubmed&Cmd=ShowDetailView&TermToSearch=17465620& ordinalpos=1&itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel. Pubmed_RVDocSum

Rédacteur

Sarah Cross
B.Sc. (Kinésiologie), Université McMaster

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

psychologie, anxiété, association, dissociation

Lectures suggérées

Stevinson CD et Biddle SJ Cognitive orientations in marathon running and “hitting the wall.” Br J Sports Med 32(3):229-34, 1998.
www.ncbi.nlm.nih.gov/sites/entrez?Db=pubmed&Cmd=Search&Term=%22Stevinson%20CD%22%5BAuthor%5D&itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel. Pubmed_RVAbstractPlus

Morgan WP et Costill PL Selected psychological characteristics and health behaviors of aging marathon runners: A longitudinal study. Int J Sports Med 17(4):305-12, 1996.
Raglin JS et Hanin YL Competitive anxiety. Dans : Hanin YL, éditeur. Emotions in sport. Champaign (Illinois): Human Kinetics 93-111, 2000.

Sports ciblés

Marathon, les événements d’endurance

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