S693 - L'immersion dans l'eau froide après une séance d'entraînement améliore la récupération

Quel est le moyen le plus efficace pour accélérer la récupération : l’immersion dans l’eau froide, l’immersion dans des bains contraste de température ou aucune immersion? C’est la question sur laquelle on s’est penché dans cette étude, à laquelle ont participé onze athlètes masculins.

Des mesures ont été faites avant, immédiatement après, 24 h après et 48 h après un exercice (4 x 20 min de course intermittente séparée par 5 min de repos, puis test de course navette progressif de 20 m commençant au niveau 7 et poursuivi jusqu’à épuisement complet) d’une intensité de 19 sur une échelle subjective allant jusqu’à 20 : performance au sprint, force des extenseurs de la jambe, force des fléchisseurs de la jambe, force des fléchisseurs de la hanche, concentration d’un marqueur sanguin de dommage musculaire (créatine kinase) et la concentration d’un marqueur inflammatoire (protéine c-réactive). Immédiatement après l’exercice ainsi que 24 h plus tard, les participants s’immergeaient. La procédure pour l’immersion avec contraste de température était d’alterner 2 min d’immersion en eau froide (10°C) et 2 min en eau chaude (40°C) avec 30 s en dehors de l’eau entre les immersions. La procédure pour l’immersion en eau froide était 2 fois 5 min, avec 2,5 min en dehors de l’eau entre les immersions. Le groupe témoin devait rester assis pendant 15 min à la température de la pièce.

RÉSULTATS

Quarante huit heures après l’exercice épuisant :

- La somme des temps de performance aux sprints (10 x 20 m : course de 10 m vers l’avant et de 10 m de reculons) était supérieure aux valeurs préexercice dans les groupes témoin et « bains contrastes » et était inférieure aux valeurs préexercice dans le groupe « bain d’eau froide »;

- Le meilleur temps au sprint était plus grand que celui préexercice chez les groupes témoin et « bains contrastes » alors qu’il était demeuré inchangé chez ceux du groupe « bain d’eau froide »;

- La force isométrique maximale (extension et flexion des jambes) était davantage réduite chez les groupes témoin et « bains contrastes » que chez le groupe « bain d’eau froide »;

- Les concentrations de CK et de CRP n’étaient pas différentes d’une condition expérimentale à l’autre;

- 24 h après l’exercice intense, l’indice subjectif de fatigue musculaire était la plus basse après l’immersion en eau froide.

Ainsi, les entraîneurs auraient intérêt à utiliser l’immersion en eau froide pour favoriser la récupération de leurs athlètes. Il faudrait mener d’autres études avec d’avantage de sujets pour cerner le meilleur protocole d’immersion (température de l’eau, moment et durée d’immersion).

Source primaire

Ingram J (2009) Effect of water immersion methods on post-exercise recovery from simulated team sport exercise. J Sci Med Sport 12(3):417-21.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18547863

Rédacteur

Simon Leclerc
étudiant en kinésiologie, Université Laval

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

récupération

Lectures suggérées

Bailey DM (2007) Influence of cold-water immersion on indices of muscle damage following prolonged intermittent shuttle running. J Sports Sci 25(11):1163-70.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17654228

Peiffer JJ (2009) Effect of cold water immersion after exercise in the heat on muscle function, body temperatures, and vessel diameter. J Sci Med Sport 12(1):91-6.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18083634

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