S466 - Les caractéristiques des formules d'affûtage qui s'accompagnent d'un pic particulièrement élevé de performance sont maintenant mieux connues

L’affûtage est la réduction de la charge d’entraînement au cours des derniers jours avant une compétition, que l’on applique dans le but d’optimiser la performance. Le but de cette recherche était de cerner, à l’aide d’une méta-analyse, les caractéristiques de l’affûtage qui s’accompagne de la plus grande amélioration de la performance. Une méta-analyse est une revue systématique de la littérature scientifique où, à l’aide d’outils appropriés, on trouve l’effet relatif de chaque variable indépendante sur la variable dépendante (en l’occurrence, la performance). La recherche effectuée dans six bases de données bibliographiques a fait ressortir 182 rapports de recherche dont 27 satisfaisaient les critères d’inclusion pour les fins de la méta-analyse, dont huit en natation (249 sujets), six en cyclisme (80 sujets) et neuf en course à pied (110 sujets).

Il en ressort que le meilleur affûtage est celui qui a une durée de deux semaines, où le volume d’entraînement est réduit de 41 à 60 % de façon progressive (soit suivant une courbe exponentielle ou linéaire), et ce, sans modification de l’intensité d’entraînement, ni de la fréquence hebdomadaire.

Les affûtages de une, deux ou quatre semaines s’accompagnent d’une amélioration moins prononcée de la performance que ceux de deux semaines. Ceux où le volume d’entraînement n’est réduit que de 20 % ou moins ne mènent pas à une meilleure performance et ceux où il est réduit de 21 à 40 % ou de plus de 60 % donnent de moins bons résultats que ceux où il est réduit de 41 à 60 %.

L’amélioration de la performance découlant d’un bon affûtage est relativement grande, soit à peu près l’équivalent de la différence entre la troisième et la huitième place dans les épreuves de natation aux Jeux olympiques de Sydney.

Il est possible que les effets positifs de l’affûtage soient encore plus prononcés s’il est précédé d’une période particulièrement intense d’entraînement. C’est en tout cas ce que suggèrent des études de simulation, mais aucune étude de terrain ou de laboratoire n’a été effectuée pour vérifier cette hypothèse.

Par ailleurs, il existe des formules d’affûtage que certains entraîneurs préconisent et qui n’ont pas été testées, par exemple un repos suivi d’une reprise de l’entraînement avant la compétition.

Vu la réduction de la dépense énergétique au cours de l’affûtage, il faut s’assurer que le sportif a une alimentation ajustée en conséquence.

En conclusion, bien que tous les schémas d’affûtage n’ont pas été testés, la méta-analyse des principales études menées jusqu’en 2007 révèle qu’il est possible d’avoir un gain relativement important de performance en appliquant un bon plan d’affûtage.

Source primaire

Bosquet L et coll. (2007) Effects of tapering on performance: a meta-analysis. Med Sci Sports Exerc 39(8):1358-65.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17762369?ordinalpos=1&itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel.

Rédacteur

Xavier Bonacorsi
étudiant en kinésiologie, Université Laval

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Affûtage

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Thomas L et T Busso (2005) A theoretical study of taper characteristics to optimize performance. Med Sci Sports Exerc 37(9):1615-21.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16177616?ordinalpos=1&itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel.

Mujika I et S Padilla (2003) Scientific bases for precompetition tapering strategies. Med Sci Sports Exerc 35(7):1182-7.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12840640?ordinalpos=1&itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel.

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