S495 - Est-ce qu'une exposition intermittente à un environnement hypoxique au repos améliore la performance au 500 m en kayak ?

On sait qu’un environnement en altitude stimule des adaptations souhaitables reliées au transport et à l’utilisation de l’oxygène. Cependant, cette méthode a beaucoup de contraintes et on se demande si des athlètes soumis à des conditions hypoxiques simulées par un appareil portatif contrôlant la concentration en oxygène ambiant (Body O2 ESR-10), apporte les mêmes adaptations et une amélioration de la performance. Il semble qu’un protocole d’entraînement hypoxique de trois semaines, améliore la performance des kayakistes au 500 mètres et augmente l’hématocrite de même que le taux d’hémoglobine.

Pour les fins de l’étude, des kayakistes de niveau national au 500 mètres, ont été soumis à un protocole d’entraînement hypoxique d’une durée totale de trois semaines, qui consiste à alterner cinq minutes dans un milieu hypoxique et cinq minutes de repos, pendant 60 minutes, cinq jours par semaine. Le traitement en hypoxie fut progressif, c’est-à-dire que le taux de saturation en oxygène, de même que la fraction d’oxygène inspirée (F1O2), furent réduites progressivement au cours des trois semaines (90 à 76 % et 12 et 10 % respectivement). Les deux groupes ont effectué le même entraînement tout au long de l’étude.

 Les évaluations suivantes ont été effectuées sur un simulateur de kayak, avant d’entreprendre le protocole, et les jours suivant la fin de celui-ci :

- une évaluation à charge progressive, afin d’estimer la puissance aérobie maximale, le VO2max, l’économie de mouvement et le seuil du lactate;    
- un contre-la-montre de 500 mètres, mesurant la puissance moyenne;
- cinq sprints de 100 mètres, mesurant la puissance moyenne.

Des augmentations significatives ont été observées chez ceux ayant bénéficié du traitement en hypoxie, trois jours après la fin du traitement. En effet, une différence de puissance de 6,2 % a été observée entre les deux groupes, de même qu’une différence de la puissance moyenne lors des sprints de 8,3 % plus élevée chez les athlètes du groupe expérimental. Ces valeurs ont diminué légèrement dans les jours suivant le traitement, tout en demeurant supérieures chez les athlètes soumis à l’hypoxie dans les dix jours suivants.

Des effets substantiels ont été observés sur les paramètres sanguins dix jours après le traitement : augmentation du taux d’hémoglobine (4 %) et de l’hématocrite (4 %), et diminution importante du taux de ferritine pendant et après l’intervention (5 et 19 %, respectivement).

Ces résultats démontrent qu’une simulation d’environnement hypoxique pendant trois semaines apporte des modifications physiologiques importantes, en plus d’améliorer l’aptitude anaérobie des kayakistes. Cependant, de telles conditions demandent une observation constante de l’état de santé de l’athlète, et doit s’effectuer sous la supervision d’un personnel qualifié.

Source primaire

Bonetti DL, WG Hopkins et AE Kilding (2006) High-intensity kayak performance after adaptation to intermittent hypoxia Int J of Sports Phys Perf 1:246-60.
www.humankinetics.com/IJSPP/viewarticle.cfm?aid=6068

Rédacteur

Joanie Caron
B.Sc.,kinésiologie; étudiante à la maîtrise

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

altitude, hypoxie, kayak

Lectures suggérées

Levine BD et J Stray-Gundersen (1997) “Living high-training low”: effect of moderate altitude acclimatization with low-altitude training on performance. J Appl Physiol 83:102-12.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9216951?

Rodriguez FA et coll. (1999) Intermittent hypobaric hypoxia stimulates erythropoiesis and improves aerobic capacity Med Sci Sports Exerc 31:264-8.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10063816?

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