S592 - Un échauffement prolongé n’est pas nécessaire avant la pratique de sprints intermittents à la chaleur

L’échauffement fait généralement partie intégrante de l’entraînement des athlètes. Il permet d’élever la température corporelle et de préparer le corps à l’effort tout en prévenant les blessures. Par contre, l’utilité d’un échauffement prolongé pour un entraînement sous des températures élevées est souvent remise en question. Dans cette étude, on a examiné les effets de différentes durées d’échauffement sur la performance d’athlètes entraînés effectuant des sprints intermittents à la chaleur.

Pour ce faire, 8 athlètes masculins entraînés ont effectué un test de sprints intermittents d’une durée de 36 minutes sous une température élevée (35,5 ± 0,6 oC) à trois reprises après n’avoir fait aucun échauffement, après un échauffement de 10 minutes ou après un échauffement de 20 minutes. Le test comprenait des blocs de 2 minutes constitués d’un sprint de 4 secondes suivi d’une récupération active de 100 secondes, elle-même suivie d’une récupération passive de 20 secondes (récupération complète). À deux reprises pendant le test, les athlètes devaient effectuer 5 sprints de 2 secondes séparés de 20 secondes de récupération, afin d’évaluer leur aptitude à répéter des sprints avec récupération incomplète.

Bien qu’un échauffement prolongé se soit accompagné d’une plus grande augmentation de la température corporelle, aucune différence significative n’a été observée en ce qui concerne la performance des athlètes lorsque la récupération était complète. Par contre, après l’échauffement le plus long (20 minutes), la performance des athlètes pendant la deuxième série de sprints avec récupération incomplète s’est avérée inférieure, ce qui n’a pas été le cas en l’absence d’un échauffement et suite à un échauffement de seulement 10 minutes.

Puisqu’un échauffement prolongé avant la pratique de sprints intermittents à la chaleur ne semble pas avoir d’effet positif sur la performance et semble même avoir un impact négatif lorsque les athlètes ont peu de temps pour récupérer, les entraîneurs de sports où il y a des efforts intermittents ont peut-être intérêt à écourter l’échauffement de leurs athlètes lorsqu’il fait chaud.

Source primaire

Bishop D et Maxwell NS (2009) Effects of active warm up on thermoregulation and intermittent-sprint performance in hot conditions.

J Sci Med Sport 12(1):196-204. 

Rédacteur

Kathryn Adel
kinésiologue

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Sprint intermittent, Échauffement, chaleur

Lectures suggérées

Castle PC et coll. (2006) Precooling leg muscle improves intermittent sprint exercise performance in hot, humid conditions. J Appl Physiol 100(4):1377-84.
 
Uckert S et Joch W. (2007) Effects of warm-up and precooling on endurance performance in the heat. J Sports Med 41(6):380-4.

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