S649 - On commence à cerner les effets du massage sportif

Les associations regroupant des masseurs et les écoles qui en forment avancent que les massages ont de nombreux effets salutaires : moins de tensions musculaires et de raideurs, guérison accélérée des muscles et des ligaments, atténuation de l’œdème, des douleurs et des spasmes musculaires, restauration de la flexibilité et amélioration de la performance sportive. Les manipulations et les pressions «briseraient» les adhérences et préviendraient la formation du tissu fibreux. On dit aussi que le massage favorise la circulation du sang et de la lymphe. Mais, comme les autres trucs « douillets » de régénération et de récupération, les massages n’ont pas nécessairement des effets ergogènes bien démontrés.

Récemment, des chercheurs de l’Ohio State University Sport Medicine Center ont dépouillé les 27 plus percutants rapports de recherche. Il en ressort que 17 de ceux-ci apportent très peu d’arguments pour soutenir l’idée qu’on récupère plus rapidement d’une séance intensive si on se fait masser : les résultats ne sont pas concluants ou le protocole n’avait pas toute la rigueur requise.

Cependant, une dizaine de recherches où les sujets étaient assignés aléatoirement aux conditions expérimentales (avec ou sans massage) sont un peu plus encourageantes. Elles suggèrent qu’il est possible d’obtenir un petit gain en se faisant masser. Ces études ne permettent toutefois pas de cerner le meilleur type de massage, ni le meilleur moment pour se faire masser (avant ou après un délai plus ou moins long suivant l’effort exténuant). Les techniques de massage investiguées comprenaient, à des degrés divers, de l’effleurage, du pétrissage, des frictions, des vibrations et des percussions.

Peu de chercheurs ont essayé de cerner les mécanismes par lesquels un massage pourrait avoir des effets salutaires, mais quelques hypothèses ont été avancées. Selon l’une d’elle, la stimulation des nerfs sensoriels liée au massage entrerait en compétition avec la transmission nerveuse de la sensation de douleur, d’où la sensation de bien-être. Une autre veut que le massage favorise l’activité du système nerveux parasympathique (associé au repos) au détriment du sympathique (associé à l’activité). Il est aussi possible que le massage augmente la quantité de sérotonine, un neurotransmetteur qui a notamment la propriété d’inhiber la transmission de signaux de douleur au cerveau.

En conclusion, on commence à cerner les effets du massage sur la performance sportive, mais il reste encore des questions sans réponse. Les facteurs comme la force utilisée, le type de massage, le moment pour faire le massage et la durée du massage sont quelques points importants sur lesquels il faudra se pencher pour maximiser les effets ergogènes du massage.

Source primaire

Best TM et coll. (2008) Effectiveness of sports massage for recovery of skeletal muscle from strenuous exercise. Clin J Sport Med 18:446-60.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18806553

Rédacteur

Stephen Hung
étudiant en kinésiologie, Université de Calgary

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Massage, récupération

Lectures suggérées

Farr T et coll. (2002) The effects of therapeutic massage on delayed onset muscle soreness and muscle function following downhill walking. J Sci Med Sports Exercise 5:297-306.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12585613

 

Moyer CA et coll. (2004) A meta-analysis of massage therapy research. Psychological Bull 130:3-18.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14717648

Ogai M et coll. (2008) Effects of petrissage massage on fatigue and exercise performance following intensive cycle pedalling. Br J Sports Med 42:834-8.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18385196

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