S652 - Les athlètes présentant une lésion de la moelle épinière ont avantage à effectuer de l’entraînement en musculation afin d’augmenter la force de leurs membres supérieurs

Il existe peu de données concernant l’entraînement des athlètes en fauteuil roulant présentant une lésion de la moelle épinière. Certains ont soulevé l’hypothèse qu’étant donné leur condition, les adaptations du système nerveux, notamment le recrutement d’unités motrices supplémentaires menant au gain en force, serait compromis. La présente étude indique toutefois que des athlètes tétraplégiques ou paraplégiques en fauteuil roulant profitent d’adaptations tout comme des sujets sans lésion, en effectuant de la musculation pendant quelques semaines.

Des étudiants en éducation physique représentant le groupe témoin, de même que des athlètes de différents sports en fauteuil roulant ont été soumis à un protocole de musculation des membres supérieurs pendant huit semaines, à raison de deux séances hebdomadaires. Les séances comprenaient cinq séries de dix à douze répétitions chacune, à une intensité de 80 % de 1 RM. Les exercices ciblaient les principaux groupes musculaires recrutés dans les sports collectifs en fauteuil roulant. On a fait plusieurs mesures de force statique, de force dynamique et de vitesse.

Après la période d’entraînement, certaines différences ont été observées entre les groupes. Les athlètes en fauteuil roulant ont augmenté de façon significative leur force maximale au développé couché (38,6 %) alors que les athlètes sans lésion n’ont pas connu d’augmentation jugée significative (18,5 %). Même chose du côté de la vitesse de développement de la force en position statique (71,5 % vs 8,8 %), et de l’accélération maximale (24,6 % vs 5,9 %), conférant ainsi aux athlètes en fauteuil roulant un potentiel adaptatif supérieur. Cependant, les deux groupes n’ont pas connu d’adaptations significatives de la « force endurance » ni de la force maximale.

En conclusion, deux séances hebdomadaires de cinq séries de dix à douze répétitions maximales améliorent les qualités musculaires des athlètes en fauteuil roulant au moins autant que des athlètes sans lésion. On peut supposer qu’un nombre inférieur de répétitions (5 RM et moins) pourrait engendrer des gains supérieurs en force maximale. Il va sans dire que les athlètes doivent être supervisés de façon adéquate afin que les exercices soient effectués de manière appropriée.

Source primaire

Turbanski S et Schmidtbleicher D (2010) Effects of heavy resistance training on strength and power in upper extremities in wheelchair athletes J Strenght Cond Res 24(1):8-16.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19996772

Rédacteur

Joanie Caron
B.Sc.,kinésiologie; étudiante à la maîtrise

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Paralympique, musculation, fauteuil roulant, lésion médullaire

Lectures suggérées

Bhambhani Y (2002) Physiology of wheelchair racing in athletes with spinal cord injury Sports Med 32(1):23:51.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11772160

Goosey-Tolfrey V et coll. (2008) The effectiveness of hand cooling at reducing exercise-induced hyperthermia and improving distance-race performance in wheelchair and able-bodied athletes J Appl Physiol 105(1):37-43.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18436695

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