S662 - En musculation, il vaut mieux miser sur l'expiration synchronisée avec l'exercice que sur la technique de Valsalva

Lorsqu'on doit contracter intensivement un groupe musculaire, on est spontanément tenter de bloquer sa respiration. C'est ce qu'on appelle la manoeuvre de Valsalva. Plusieurs croient que c'est la meilleure façon de respirer pour exprimer sa force maximale, par exemple au cours d'une séance de musculation intensive. Cet effet ergogène s'explique du fait que la manœuvre de Valsalva augmente la pression intraabdominale et la pression intrathoracique, ce qui, à son tour, augmente la rigidité du tronc, d’où un meilleur travail musculaire. Cependant, cette technique n’est pas sans risques. Quand on exerce une force maximale en retenant son souffle, la pression artérielle et la fréquence cardiaque augmentent considérablement, d’où un risque d’une hémorragie cérébrale ou d’un accident vasculaire cérébral.

Faisant l’hypothèse que différentes façons de respirer vont changer la force générée des gros groupes musculaires, Ikeda et coll. (2009) ont testé 10 sujets qui n’avaient pas d’expérience en musculation. Durant une séance d’extension et de flexion du genou et une séance d’adduction et d’abduction de l’épaule et d’extension et de flexion du coude, les sujets ont fait deux contractions maximales isométriques avec quatre différentes façons de respirer. Les sujets devaient :

1)     respirer normalement,
2)     synchroniser leur inspiration avec le début de la contraction,
3)     synchroniser leur expiration avec le début de la contraction,
4)     utiliser la mano euvre de Valsalva.
 
RÉSULTATS

-          La force produite variait selon l’exercice et selon la technique respiratoire;

-          La mano euvre de Valsalva n’a pas permis de développer une plus grande force que l’expiration synchronisée.

Étant donné que cette recherche ne révèle aucun avantage d’utiliser la mano euvre de Valsalva durant la musculation, et puisque cette technique ne va pas sans risques, il est sans doute préférable de recommander aux athlètes de miser plutôt sur l’expiration synchronisée.

Source primaire

Ikeda ER et coll. (2009) The Valsalva maneuver revisited: The influence of voluntary breathing on isometric muscle strength. J Strength Cond Res 23:127-32.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19050647

Rédacteur

Stephen Hung
étudiant en kinésiologie, Université de Calgary

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

musculation, Respiration, Valsalva

Lectures suggérées

Hagins M et coll. (2006) The effects of breath control on maximum force and IAP during a maximum isometric lifting task. Clin Biomech (Bristol , Avon) 21:775-80.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16757073

Narloch JA et Brandstater ME (1995) Influence of breathing technique on arterial blood pressure during heavy weight lifting. Arch Phys Med Rehabil 76:457-62.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7741618

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