Dans la plupart des sports, on a recours aux exercices d’étirement avant les séances d’entraînement et les compétitions. Cependant, on ne connaît pas précisément l’effet de ces exercices sur la performance subséquente, ni leur rôle dans la prévention des blessures sportives. Après avoir dépouillé des rapports de recherche publiés avant 2011, McHugh et Cosgrave arrivent aux conclusions suivantes.

Immédiatement après des exercices d’étirement, la résistance à l’étirement diminue de façon importante (9 % à 19 %, selon les protocoles), mais l’effet s’estompe rapidement : la moitié des effets disparaît généralement en 5 à 50 minutes. Et maintenir l’étirement plus longtemps augmente la durée pendant laquelle la résistance à l’étirement sera réduite.

Une séance d’étirements statiques réduit légèrement la puissance musculaire, mais altère la force musculaire de façon importante (généralement de 3 % à 10 %, et parfois jusqu’à 28 %). Ces effets temporaires sont sans doute d’ordre neural, car l’étirement d’un membre affecte aussi la force du membre du côté opposé. En revanche, les étirements dynamiques n’ont pas cet effet négatif.

Seul un nombre limité d’études, et de qualité variable, ont été menées afin de vérifier si des exercices d’étirement peuvent réduire le risque de blessure pendant la pratique d’un sport. Les résultats sont mitigés. Pour l’instant, un consensus général se dessine : les étirements effectués dans une routine d’échauffement ne réduisent pas le risque de blessure, mais d’éventuelles recherches pourraient faire ressortir un tel avantage en appliquant des meilleurs protocoles expérimentaux.

Il faudra mener des études prospectives avec assignation aléatoire des sujets et axées sur des exercices d’étirement réellement capables de réduire la résistance passive à l’étirement (conjugués ou non avec d’autres éléments d’un échauffement complet) pour en évaluer les effets sur le risque de blessure dans les sports où le système locomoteur est mis à rude épreuve.

Chose certaine, en choisissant les stratégies d’étirement à mettre en œuvre avant les séances d’entraînement et les compétitions, les entraîneurs doivent interpréter avec prudence les résultats des études sur les exercices d’étirement. En effet, on ne sait pas très bien comment les effets de ces exercices se conjuguent avec ceux des autres éléments d’un échauffement comme les routines d’exercices spécifiques au sport et les activités aérobies d’intensité faible ou moyenne, sans compter le stress précompétitif.