S556 - Comment l'athlète peut développer la pleine conscience pour atteindre la zone de performance optimale ?
Performer dans « la zone » est une expérience qui caractérise le sport de haut niveau. Cet état dans lequel un athlète est pleinement engagé dans l’activité est un moment tellement unique et intense que, lorsqu’un athlète l’atteint une première fois, ce moment devient une source pure de motivation intrinsèque. Plus l’athlète devient habile à revenir dans cette « zone », plus on s’approche facilement de la performance optimale (peak performance) tant désirée dans le sport élite. Qu’est donc la performance optimale, et surtout, comment pouvons-nous entraîner les athlètes pour atteindre plus délibérément cette expérience de performance ultime ?
La performance optimale se manifeste dans les couloirs de la zone lorsque nos comportements excèdent notre niveau moyen de performance; elle se définit simplement comme un épisode de fonctionnement supérieur (William, 2001). La zone est un processus à 9 dimensions qui se décrit par : 1) un challenge proportionnel aux habiletés; 2) une conscience et une présence immergées dans l’action; 3) une clarté dans l’objectif à atteindre; 4) un feedback ambigu indiquant que ce qui est fait est correct; 5) une concentration entière; 6) un paradoxe de contrôle (être en contrôle sans essayer d’avoir le contrôle!); 7) un lâcher-prise sur l’autoévaluation de soi et que les autres peuvent porter sur soi; 8) une transformation du temps (plus rapide ou plus lente); 9) une expérience autotélique, là où la participation sportive devient alors la meilleure récompense (William, 2001). Étrangement, cette expérience grandiose ressemble drôlement à la « pleine conscience », cet état de conscience qui résulte du fait de porter son attention, intentionnellement, au moment présent, sans juger, sur l’expérience qui se déploie moment après moment (Kabat-Zinn, 2003).
Ce lien entre la pleine conscience et la zone de performance optimale a été reconnu par Ying and Wang (2008) qui ont ensuite étudié la relation entre la disposition d’un athlète à l’état de la zone, la pleine conscience et l’adhérence à diverses techniques d’amélioration des habiletés mentales. Plus précisément, cette étude examine si les tendances d’un athlète à vivre en pleine conscience (ex. recherche la nouveauté, produit la nouveauté, flexible et engagé), à atteindre la zone et à pratiquer les habiletés mentales (ex, fixation d’objectif, dialogue intérieur, relaxation, etc.) sont reliées les unes avec les autres. Des mesures d’évaluation portant sur les 3 domaines ont été compilées pour 182 athlètes. Les résultats démontrent que le groupe d’athlètes ayant une conscience de soi plus élevée que la moyenne a aussi rapporté vivre 6 des 9 aspects du processus de la zone, en plus de pratiquer mentalement leur sport. En d’autres mots, les athlètes « pleinement conscients » adhèrent aisément à la pratique mentale, facilitant ainsi l’expérience de la zone et de la performance optimale.
La pratique de la contemplation du moment présent serait donc un moyen pour atteindre la performance. Mais, ne vous détrompez pas, vivre la pleine conscience n’est pas une fin en soi, mais bien un processus au quotidien ! Développer cet Art de vivre chez les athlètes, facilite un esprit d'attention et de discernement qui à leurs tours améliorent la capacité à s’entraîner et à réaliser de bonnes performances. Cette notion du moment présent semble simple en théorie, mais elle reste complexe dans l’application puisque l’on travaille des aspects inconscients de l’individu-athlète. Par exemple, la personnalité d’un athlète peut en surface paraître immuable, mais en réalité elle peut évoluer ou se détériorer. C’est pourquoi des prises de conscience sur nos mécanismes bien ancrés (ex. des modèles de pensées, des mécanismes de défense, tels, la projection, le déni ou la rationalisation) peuvent avoir un effet évolutif sur la personne. La conscience amène une compréhension qui par la suite conduit vers l’acceptation et le changement.
Pour entraîner la conscience en soi chez les athlètes, quelques techniques peuvent être utilisées. Par exemple, le biofeedback, un outil qui permet de prendre les mesures des réactions physiologiques en situations réelles, conscientise l’individu sur l’interaction corps et esprit. De plus, la visualisation, la relaxation et la méditation sont d’excellents moyens d’apprentissage pour maîtriser la conscience de soi. Comme tout bon geste technique, plus on les met en pratique, plus on les perfectionne. Puisque la zone a pour passage obligé la pleine conscience, il serait donc bénéfique de l’entraîner. Ainsi, les performances optimales seraient moins le résultat d’un heureux hasard et plus l’effet positif d’un état d’esprit conscient.
La performance optimale se manifeste dans les couloirs de la zone lorsque nos comportements excèdent notre niveau moyen de performance; elle se définit simplement comme un épisode de fonctionnement supérieur (William, 2001). La zone est un processus à 9 dimensions qui se décrit par : 1) un challenge proportionnel aux habiletés; 2) une conscience et une présence immergées dans l’action; 3) une clarté dans l’objectif à atteindre; 4) un feedback ambigu indiquant que ce qui est fait est correct; 5) une concentration entière; 6) un paradoxe de contrôle (être en contrôle sans essayer d’avoir le contrôle!); 7) un lâcher-prise sur l’autoévaluation de soi et que les autres peuvent porter sur soi; 8) une transformation du temps (plus rapide ou plus lente); 9) une expérience autotélique, là où la participation sportive devient alors la meilleure récompense (William, 2001). Étrangement, cette expérience grandiose ressemble drôlement à la « pleine conscience », cet état de conscience qui résulte du fait de porter son attention, intentionnellement, au moment présent, sans juger, sur l’expérience qui se déploie moment après moment (Kabat-Zinn, 2003).
Ce lien entre la pleine conscience et la zone de performance optimale a été reconnu par Ying and Wang (2008) qui ont ensuite étudié la relation entre la disposition d’un athlète à l’état de la zone, la pleine conscience et l’adhérence à diverses techniques d’amélioration des habiletés mentales. Plus précisément, cette étude examine si les tendances d’un athlète à vivre en pleine conscience (ex. recherche la nouveauté, produit la nouveauté, flexible et engagé), à atteindre la zone et à pratiquer les habiletés mentales (ex, fixation d’objectif, dialogue intérieur, relaxation, etc.) sont reliées les unes avec les autres. Des mesures d’évaluation portant sur les 3 domaines ont été compilées pour 182 athlètes. Les résultats démontrent que le groupe d’athlètes ayant une conscience de soi plus élevée que la moyenne a aussi rapporté vivre 6 des 9 aspects du processus de la zone, en plus de pratiquer mentalement leur sport. En d’autres mots, les athlètes « pleinement conscients » adhèrent aisément à la pratique mentale, facilitant ainsi l’expérience de la zone et de la performance optimale.
La pratique de la contemplation du moment présent serait donc un moyen pour atteindre la performance. Mais, ne vous détrompez pas, vivre la pleine conscience n’est pas une fin en soi, mais bien un processus au quotidien ! Développer cet Art de vivre chez les athlètes, facilite un esprit d'attention et de discernement qui à leurs tours améliorent la capacité à s’entraîner et à réaliser de bonnes performances. Cette notion du moment présent semble simple en théorie, mais elle reste complexe dans l’application puisque l’on travaille des aspects inconscients de l’individu-athlète. Par exemple, la personnalité d’un athlète peut en surface paraître immuable, mais en réalité elle peut évoluer ou se détériorer. C’est pourquoi des prises de conscience sur nos mécanismes bien ancrés (ex. des modèles de pensées, des mécanismes de défense, tels, la projection, le déni ou la rationalisation) peuvent avoir un effet évolutif sur la personne. La conscience amène une compréhension qui par la suite conduit vers l’acceptation et le changement.
Pour entraîner la conscience en soi chez les athlètes, quelques techniques peuvent être utilisées. Par exemple, le biofeedback, un outil qui permet de prendre les mesures des réactions physiologiques en situations réelles, conscientise l’individu sur l’interaction corps et esprit. De plus, la visualisation, la relaxation et la méditation sont d’excellents moyens d’apprentissage pour maîtriser la conscience de soi. Comme tout bon geste technique, plus on les met en pratique, plus on les perfectionne. Puisque la zone a pour passage obligé la pleine conscience, il serait donc bénéfique de l’entraîner. Ainsi, les performances optimales seraient moins le résultat d’un heureux hasard et plus l’effet positif d’un état d’esprit conscient.
Source primaire
Ying H K et Jonh W (2008). Relationship between mindfulness, flow dispositions and mental skills adoption: A cluster analytic approach. Psychology of Sport and Exercise 9:393-411.Mots-clés
Pleine conscience, zone, performance optimale, habileté mentaleLectures suggérées
Williams J M (2001) Applied Sport Psychology: Personal growth to peak performance. Maidenhead: McGraw-Hill.Kabat-Zinn J (2003) Mindfulness-based interventions in context: past, present, and future. Clinical Psychology: Science and Practice 10: 144-156.
www.umassmed.edu/cfm/index.aspx
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