S831 - Les voyages qui s’étendent sur plusieurs fuseaux horaires augmentent le risque de maladies infectieuses

Les déplacements où plusieurs fuseaux horaires séparent le point de départ du point d’arrivée sont associés à divers inconvénients susceptibles d’affecter la performance sportive : décalage horaire, changements alimentaires, exposition à des nouveaux allergènes, etc. Mais, leurs effets sur le système immunitaire ne sont pas bien compris.

Les auteurs de cette recherche ont étudié l’incidence des maladies infectieuses chez des joueurs de rugby qui se sont déplacés dans trois pays (Nouvelle-Zélande, Australie et Afrique du Sud), et ont traversé plusieurs fuseaux horaires.

Huit équipes totalisant 259 athlètes ont pris part à l’étude. Avant, pendant et après la compétition, les médecins des différentes équipes ont compilé les raisons de consultation et les symptômes associés.

Résultats

Au total, 469 infections touchant 187 joueurs ont été recensées. L’incidence était de 20,7 épisodes infectieux/1000 jours-joueurs. Les infections les plus courantes touchaient : le système respiratoire (30,9/1000 jours-joueurs), le système digestif (27,5/1000 jours-joueurs), la peau et le tissu sous-cutané (22,5/1000 jours-joueurs).

L’incidence d’infections était deux à trois fois plus élevée lorsque les équipes traversaient cinq fuseaux horaires pour prendre part à une compétition. Cette augmentation du risque disparaissait toutefois lors du retour au pays d’origine, ce qui permet de croire que les désagréments associés au déplacement aérien (assèchement de l’épithélium respiratoire, contacts nombreux avec les autres passagers et exposition à de l’air climatisé sans apport d’air frais) ne sont pas en cause.

Les auteurs croient que c’est l’exposition à des nouvelles conditions (température, climat, altitude, nourriture, etc.) dues au changement brusque de fuseau horaire qui augmente le risque d’infection. À noter que ce risque ne différait pas selon que les athlètes se déplaçaient vers l’est ou vers l’ouest de leur pays d’origine.

Les déplacements sur plusieurs fuseaux horaires étant associés à un risque accru de maladies infectieuses, il importe donc de veiller à ce que les autres sources de stress ne viennent s’y ajouter ou aggraver les effets néfastes de ces longs déplacements.

Source primaire

Schwellnus MP et coll. (2012) Elite athletes travelling to international destinations >5 time zone differences from their home country have a 2-3 fold-increased risk of illness. Br J Sports Med (46):816-21.
bjsm.bmj.com/content/46/11/816.full

Rédacteur

Joanie Caron
B.Sc.,kinésiologie; étudiante à la maîtrise

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

voyage, déplacement aérien, conditions environnementales, infection, Décalage horaire, maladies infectieuses

Lectures suggérées

Engebretsen L (2010) Sports injuries and illnesses during the Winter Olympic Games. Br J Sports Med 44:772-80.
bjsportmed.com/content/44/11/772.abstract

Hanstad DV et coll. (2011) Fit for the fight? Illnesses in the Norwegian team in the Vancouver Olympic Games. Br J Sports Med 45:571-5.
bjsm.bmj.com/content/45/7/571.abstract

Sports ciblés

Tous les sports

Imprimer Ajouter à mes favoris Haut de page


© Institut national du sport du Québec,