S804 - L’endurance est affectée par le cycle menstruel, mais uniquement dans des conditions de chaleur et d’humidité élevées

Le cycle menstruel est associé à des variations hormonales et physiologiques susceptibles d’entraver la performance. Par ailleurs, des recherches indiquent que la thermorégulation est affectée pendant la phase lutéale (caractérisée par une concentration élevée en œstradiol et en progestérone), ce qui pourrait compromettre la tolérance à l’exercice lorsque la température et le taux d’humidité sont élevés.

Or, jusqu’à tout récemment, les effets du cycle menstruel n’ont été mesurés que dans des conditions tempérées. Cette étude avait pour objectif d’évaluer, à différents moments du cycle menstruel, les effets d’un environnement chaud et humide sur l’endurance.

Douze femmes actives ont pris part à l’étude. Les évaluations ont eu lieu à deux moments du cycle menstruel, soit au début de la phase folliculaire (jours 3-6 du cycle menstruel) et au milieu de la phase lutéale (jours 19-25). Pendant ces périodes, les évaluations ont été faites dans un environnement tempéré (20 °C, 45 % d’humidité relative) et dans un environnement chaud et humide (32 °C, 60 % d’humidité relative).

La puissance aérobie maximale à été mesurée sur ergocycle, ainsi que l’endurance (temps d’effort jusqu’à épuisement au cours d’un test progressif précédé d’une heure d’exercice à 60 % du VO2max). La température corporelle, la fréquence cardiaque, la ventilation et la perception de l’effort ont aussi été mesurées.

Résultats

Dans un environnement tempéré, aucune différence de performance à l’effort maximal ou sous-maximal n’a été observée entre les deux phases du cycle.

Toutefois, en environnement chaud et humide, la phase lutéale était associée à une moins bonne endurance, l’effort ayant été maintenu 5,7 % moins longtemps qu’en phase folliculaire. L’exercice était perçu plus difficile en phase lutéale.

Dans les deux types d’environnement, la température corporelle était plus élevée en phase lutéale, et l’augmentation de la fréquence cardiaque à l’exercice plus prononcée.

Ces résultats indiquent que, pendant la phase lutéale (jours 19-25) du cycle menstruel, une température et un taux d’humidité élevés sont associés à une moins grande endurance. Il serait donc pertinent de tenir compte de la période du cycle menstruel pour bien interpréter l’aptitude de l’athlète à s’entraîner dans un environnement chaud et humide.

Source primaire

Janse DE et coll. (2012) Exercise performance over the menstrual cycle in temperate and hot, humid conditions. Med Sci Sports Exerc 44(11):2190-8.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22776870

Rédacteur

Joanie Caron
B.Sc.,kinésiologie; étudiante à la maîtrise

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Menstruations, hormones, thermorégulation, aptitude aérobie, endurance

Lectures suggérées

Janse DE et Jonge XA (2003) Effects of the menstrual cycle on exercise performance. Sports Med 33(11):833-51.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12959622

Lebrun CM (1993) Effect of the different phases of the menstrual cycle and oral contraceptives on athletic performance. Sports Med 16(6):400-30.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8303141

Sports ciblés

Sports d’endurance

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