S791 - L’amplitude du squat et ses différents effets sur la potentialisation de post-activation des membres inférieurs

La potentialisation de post-activation (PAP) est l’augmentation de la force musculaire générée immédiatement, ou dans un court délai, après un exercice de pré-sollicitation des muscles concernés. Puisque le recrutement des fibres musculaires et leur angle de pennation sont affectés par le degré d’étirement du muscle, l’amplitude de mouvement dans l’exécution du squat pourrait avoir un impact sur les effets de la potentialisation.

Le but de cette étude était de vérifier si l’amplitude d’un squat comme exercice de pré-activation pouvait modifier la performance lors d’un saut vertical sans contre-mouvement (SSCM). Deux amplitudes de squat ont été comparées : le squat parallèle (SP), lorsque l’angle aux genoux atteint 60° à 70° dans la phase descendante, et le quart de squat (QS), lorsque les genoux sont fléchis à environ 135° à la fin de la descente.

Après un échauffement standardisé comprenant 5 minutes sur vélo stationnaire à faible intensité et des étirements dynamiques des membres inférieurs, 27 joueurs de rugby semi-professionnels ont effectué un premier SSCM, suivi d'un repos de 10 minutes. Par la suite, dans un ordre aléatoire, les participants devaient effectuer soit une série de 3 SP ou de 3 QS, avec une charge sur les épaules pouvant être soulevée un maximum de 3 répétitions (3RM). Après un repos de 5 minutes, un autre SSCM était réalisé (post-SSCM) afin de vérifier l’effet de l’amplitude du squat sur le saut vertical. La hauteur du SSCM, la puissance de crête (PC), l'impulsion (I) et le temps d’envol (TE) étaient les variables de performance mesurées à l’aide d’un tapis de contact. Le jour suivant, dans les mêmes conditions expérimentales, les sujets ayant effectué un type de squat (SP ou QS) devaient répéter le protocole en effectuant l’autre type de squat.

Les résultats montrent d’abord qu’indépendamment de l’angle du genou au squat, la performance d’un SSCM est améliorée par une tâche de pré-sollicitation. En effet, la hauteur des post-SSCM est supérieure dans les deux conditions expérimentales (3,5 vs 4,6 cm, respectivement pour QS et SP). On observe toutefois que l’exécution du SP améliore davantage la hauteur du saut, mais aussi toutes les autres variables de performance mesurées. Par exemple, la PC est augmentée en moyenne de 285 W avec des SP comparativement à 215 W avec des QS. Les 2 types de squats induisent une PAP, et ce, au niveau de toutes les variables mesurées, bien que le SP mène à de meilleurs résultats que le QS.

Ces résultats suggèrent que la plus grande amplitude de mouvement lors du SP permet une activation maximale des fessiers et serait ainsi responsable de l’amélioration des performances au SSCM. L’étirement accru du grand fessier lors de l’exécution du SP semble mener à un recrutement musculaire plus important qui contribue à améliorer la vitesse de contraction, menant à une amélioration de la performance. Dans le but de bénéficier des effets de la PAP, les auteurs de l’article recommandent donc d’effectuer des exercices avec une grande amplitude de mouvement en utilisant une charge lourde, de sorte à maximiser le recrutement musculaire. Au terme de cette étude, il est toutefois impossible de savoir si l’utilisation d’une charge plus importante avec une amplitude de mouvement réduite pourrait mener à des résultats similaires à ceux rapportés ici.

Ces travaux supportent l’idée que l’exécution de quelques répétitions de mouvements favorisant un recrutement important des muscles agonistes dans une tâche motrice peut mener à une amélioration de la performance dans la tâche dans les 5 minutes qui suivent la pré-sollicitation. Ces informations, si utilisées à bon escient, pourraient permettre d’optimiser les pratiques d’activation et d’échauffement de l’athlète en préparation à une performance.

Source primaire

Joseph I. Esformes & Theodoros M. Bampouras (2013) Effect of Back Squat Depth on Lower-Body Postactivation Potentiation, Journal of Strength and Conditioning Research, 2013 Nov; 27(11): 2997-3000. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23442291

Rédacteur

Amélie Whissell
étudiante au B.Sc. en kinésiologie à l’Université de Montréal

Éditeur

Jonathan Tremblay
Professeur au Département de kinésiologie, Université de Montréal

Mots-clés

saut vertical, potentiation, activation, Échauffement, puissance

Lectures suggérées

Kilduff, L. P., Finn, C. V., Baker, J. S., Cook, C. J., & West, D. J. (2013). Preconditioning Strategies to Enhance Physical Performance on the Day of Competition.

Tillin, N. A., & Bishop, D. (2009). Factors modulating post-activation potentiation and its effect on performance of subsequent explosive activities., 39(2), 147–166.

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