S759 - En course de demi-fond, un échauffement actif incluant des sprints à intensité élevée pourrait améliorer sensiblement la performance

Si pratiquement tous les athlètes ont leur routine d’échauffement, il existe peu de données scientifiques permettant de cerner la meilleure formule. Dans la présente étude, on a examiné l’effet d’un échauffement actif incluant des sprints à intensité élevée sur l’efficacité de la foulée, sur certains paramètres aérobies, anaérobies et métaboliques, ainsi que sur la performance dans la course à intensité supra-maximale jusqu’à épuisement, épreuve apparentée à une de course de demi-fond.

Neuf coureurs entraînés possédant un VO2max moyen de 61,9 mL/kg/min ont participé à trois essais jusqu’à épuisement sur tapis roulant à une vitesse correspondant à 105 % de leur VO2max : 1) un essai sans échauffement; 2) un essai précédé d’un échauffement de 10 min de course à pied à 60 % du VO2max; 3) un essai précédé d’un échauffement (combiné) à 60 % du VO2max suivi de 6 sprints de 15 secondes, à une intensité correspondant à 105 % du VO2max.

L’échauffement combiné ne s’est accompagné d’aucune différence significative de la concentration sanguine de lactate pré-course, de la consommation nette d’O2, ni de l’efficacité de la foulée par rapport aux deux autres conditions. On nota par ailleurs certains effets bénéfiques sur le plan métabolique suite à l’échauffement combiné : augmentation de l’amplitude initiale de la réponse cardiovasculaire, diminution du taux d’augmentation de lactate sanguin. La performance quant à elle, est passée de 290 s (essai sans échauffement) à 316 s lors de l’essai avec échauffement combiné. Si on note une amélioration, la différence n’est cependant pas suffisante pour être considérée significative sur le plan statistique.

Les auteurs de l’étude, qui visaient principalement à déterminer les effets d’un échauffement combiné, n’ont pas discuté de l’échauffement à intensité constante (non-combiné). Pourtant, dans cette condition expérimentale, la performance a atteint 324 s, soit un résultat supérieur à celui obtenu avec échauffement combiné. Cette étude, sans être concluante, permet de supposer que l’échauffement (combiné ou non) pourrait s’accompagner d’une meilleure performance. Il faudra mener d’autres recherches pour déterminer les paramètres d’échauffement (durée, intensité, période de récupération) maximisant la performance.

Source primaire

Wittekind AL et Beneke R (2009) Effect of warm-up on run time to exhaustion J Sci Med Sport 12(4):480-4.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18550433

Rédacteur

Xavier Bonacorsi
étudiant en kinésiologie, Université Laval

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Échauffement actif, Efficacité de la foulée

Lectures suggérées

Billat VL et coll. (2000) Effect of a prior intermittent run at VO2max on oxygen kinetics during an all-out severe run in humans J Sports Med Phys Fitness 40(3):185-94.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11125760

Billat VL et coll. (2000) Intermittent runs at the velocity associated with maximal oxygen uptake enables subjects to remain at maximal oxygen uptake for a longer time than intense but submaximal runs Eur J Appl Physiol 81(3):188-96.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10638376

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