S749 - Il y a souvent peu de données scientifiques supportant les promesses des fabricants de produits sportifs sensés améliorer la performance

Il existe une variété impressionnante de produits (boissons, suppléments, vêtements, souliers, etc.) sensés améliorer la performance ou la récupération. Plusieurs athlètes consomment ou utilisent ces produits. Si les fabricants n’hésitent pas à en annoncer les effets bénéfiques sur la performance, très peu de ces produits ont des effets ergogènes prouvés et certains pourraient même avoir des effets secondaires sérieux.

Les chercheurs ont donc examiné les magazines de sport et de fitness et des magazines plus génériques, ainsi que les sites web à la recherche de publicités annonçant des produits sensés améliorer la performance. Les chercheurs ont ensuite parcouru les sites Internet des différentes compagnies pour trouver les références scientifiques supportant ces allégations. Ils ont également contacté chacune des compagnies pour s’assurer que les publicités et références trouvées étaient complètes et exactes, demander si d’autres données existaient pour supporter les allégations et demander de leur acheminer toute référence pertinente, publiée ou non.

Ainsi, 74 rapports de recherche ont été dépouillés. Parmi eux, il n’y avait aucune revue systématique et près de la moitié n’avaient pas de groupe témoin. Dans les autres études, la dissimulation de l’affectation était rarement adéquate et seulement 20 études avaient été exécutées en double-aveugle. Très peu de chercheurs avaient discuté les limitations de leur étude. Ainsi, 84 % des recherches ont été jugées à haut risque de biais et leurs conclusions sont donc susceptibles d’être contredites par d’autres travaux.

Seules 3 des 74 études ont été jugées de haute qualité et à faible risque de biais. Fait intéressant, ces trois études n’ont rapporté aucun effet positif de l’intervention qui soit statistiquement significatif.

Les études où les participants savaient qu’ils recevaient une substance susceptible d’améliorer leur performance présentent un biais important. En effet, dans une étude menée auprès de cyclistes d’endurance, quand on a dit aux participants qu’ils buvaient une boisson sportive alors qu’ils recevaient en fait de l’eau, leur performance était améliorée de 2 % (voir lectures suggérées).
Ainsi, les athlètes ne peuvent faire des choix éclairés quant à la consommation de tels produits. Heureusement, certaines revues de littérature et méta-analyses existent, portant notamment sur la consommation de glucides pendant et après l’effort. Elles permettent de guider les choix des consommateurs (voir lectures suggérées).

Les promesses faites dans les annonces des différents produits visant à améliorer la performance ou la récupération sont donc rarement supportées par des études de qualité. Les entraîneurs et les athlètes devraient donc plutôt se fier aux revues de littérature et méta-analyses portant sur le métabolisme énergétique à l’effort.

Source primaire

Heneghan C (2012) The evidence underpinning sports performance products: A systematic assessment. BMJ Open 18;2(4).
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22815461cc

Rédacteur

Myriam Paquette
B.Sc., étudiante à la maîtrise en physiologie de l’exercice

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Boisson sportive, supplément sportif, gel énergétique, barre énergétique

Lectures suggérées

Clark VR et coll. (2000) Placebo effect of carbohydrate feedings during a 40-km cycling time trial. Med Sci Sports Exerc 32(9):1642-7.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10994918

Vandenbogaerde TJ et WG Hopkins (2011) Effects of acute carbohydrate supplementation on endurance performance: A meta-analysis. Sports Med 41(9):773-92.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21846165

Sports ciblés

Tous les sports où des produits alimentaires sont consommés et certains équipements sont utilisés pour améliorer la performance ou la récupération

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