Il est bien établi que la pratique d’un sport sous des conditions climatiques chaudes et humides s’accompagne d’une élévation de la température corporelle pouvant nuire à la performance. Ainsi, dans de nombreuses études, on s’est intéressé aux effets du refroidissement corporel avant ou pendant l’effort sur le délai avant l’atteinte d’une température corporelle critique. Plusieurs techniques de refroidissement on été proposées : immersion dans l’eau froide ou glacée, chambres réfrigérées, douches froides ou glacées, port d’une veste ou d’un collier de refroidissement, port d’une veste glacée, « ice packs » sur les jambes, exposition à l’air froid, « rapid thermal exchange » (RTX), etc. Dans cette méta-analyse, on s’est intéressé à l’effet de différentes méthodes de refroidissement corporel utilisées avant ou pendant (périodes de récupération) un entraînement ou une compétition, sur la performance aérobie et anaérobie.

Pour ce faire, treize études où l’on avait utilisé des méthodes de refroidissement corporel variées ont été retenues et analysées. De façon générale, les effets du refroidissement corporel sur la performance variaient en fonction de la méthode et du protocole utilisés, de même qu’en fonction du moment et de la fréquence du refroidissement. Il en ressort tout de même que sept des neuf études où l’on avait apprécié la performance aérobie se sont accompagnées d’une amélioration alors qu’une seule parmi les six études ayant utilisé des exercices anaérobies s’est accompagnée d’une amélioration de la performance. Il en ressort que le refroidissement corporel via diverses méthodes s’accompagne d’un effet supérieur et plus consistant d’une méthode à l’autre sur la performance pour des efforts aérobies comparativement à des efforts anaérobies (augmentation de la performance de 4,25 % et 0,66 % respectivement).

Ainsi, les athlètes pratiquant des sports de nature aérobie auraient avantage à utiliser une méthode de refroidissement corporel avant l’exercice et pendant les périodes de repos lorsque les conditions climatiques sont chaudes. Il ne semble pas y avoir une méthode de refroidissement corporel en particulier à privilégier, puisque toutes les méthodes étudiées se sont accompagnées d’effets semblables sur la performance. Par contre, certaines méthodes et durées de refroidissement peuvent être plus applicables et bénéfiques que d’autres selon la nature du sport et les temps de repos, de même que selon la durée et l’intensité de l’effort. Le fait de combiner diverses méthodes avant et pendant l’exercice pourrait peut-être s’accompagner d’une optimisation encore plus importante de la performance.

En revanche, pour les athlètes pratiquant des sports anaérobies, le refroidissement corporel effectué avant ou pendant l’exercice ne semble pas pertinent. Cependant, il se peut qu’une modification de la durée ou du moment du refroidissement puisse s’accompagner d’effets différents et plus bénéfiques sur la performance dans des sports anaérobies.