S566 - Des séances d'entraînement par intervalles à très haute intensité, tout autant que de longues séances d'entraînement continu, résultent en des adaptations métaboliques et des améliorations de la performance

On sait que les exercices de courte durée à haute intensité induisent des adaptations métaboliques et des améliorations de la performance comparables à ceux induits par les exercices d’endurance. Néanmoins, aucune étude n’a directement comparé de manière standardisée ces deux types d’entraînement.

Dans cette recherche, on a comparé l’effet d’un faible volume d’entraînement par intervalles à très haute intensité à celui d’un grand volume d’entraînement en endurance.

Ainsi, 16 athlètes masculins (21 ± 1 ans, VO2max = 4,0 ± 0,21 L/min) ont été divisés en 2 groupes :

A.       8 athlètes à l’entraînement par intervalles à très haute intensité, soit 4 à 6 répétitions maximales de 30 secondes de vélo (en l’occurrence, à environ 250 % de la puissance aérobie maximale) avec 4 minutes de récupération ;

B.       8 athlètes à l’entraînement en endurance, soit 90 à 120 minutes en continu de vélo à 65 % de la puissance aérobie maximale.

Tous les athlètes ont complété 6 entraînements en 14 jours (un ou deux jours de récupération entre les entraînements). À la fin des 2 semaines, le groupe A s’était entraîné au total 2,5 heures et le groupe B 10,5 heures. Le volume total d’entraînement était donc 90 % plus faible dans le groupe A comparativement au groupe B, soit 630 kj versus 6500 kj.

Le principal résultat de cette recherche est que les deux stratégies d’entraînement induisent des améliorations similaires de la capacité oxydative musculaire, de la capacité tampon musculaire et de la performance.

Le temps requis pour compléter les séances de 50 kj et 750 kj avait diminué dans les 2 groupes. Les biopsies musculaires obtenues avant et après l’entraînement ont révélé une augmentation similaire des capacités oxydatives musculaires (activité maximale du cytochrome c oxidase et de ses sous unités II et IV). Aussi, l’augmentation de la capacité tampon et les réserves de glycogène musculaires étaient similaires.

En raison de l’importante différence des volumes d’entraînement, ces résultats démontrent que, chez les jeunes athlètes masculins, l’entraînement par intervalles à très haute intensité est une stratégie efficace pour induire des adaptations rapides dans le muscle squelettique et une amélioration de la performance à l’exercice, tout autant que l’entraînement en endurance.

Cependant, le programme d’entraînement de cette recherche était relativement court. Il reste à déterminer si des adaptations similaires se manifestent après des mois d’entraînement par intervalles ou en endurance.

Source primaire

Gibala MJ et coll. (2006) Short-term sprint interval versus traditional endurance training: similar initial adaptations in human skeletal muscle and exercise performance. J Physiol 575(3):901-11.

http://jp.physoc.org/cgi/content/full/575/3/901

Rédacteur

Cynthia Brouillard
kinésiologue, M.Sc.

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Entraînement par intervalles, performance, endurance

Lectures suggérées

Coyle EF et coll. (2005) Very intense exercise-training is extremely potent and time efficient: a reminder. J Appl Physiol 98(6):1983-84.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15894535?

Dudley GA et coll. (1982) Influence of exercise intensity and duration on biochemical adaptations in skeletal muscle. J Appl Physiol 53(4):844-50.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/6295989?

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