L’entraînement par intervalles est une méthode d’entraînement couramment utilisée par les sprinters. Par contre, la durée optimale du repos entre chaque intervalle de course n’est pas connue. Dans cette étude, on a voulu comparer les effets d’un entraînement par intervalles avec récupération courte (ratio 1:10) à ceux d’un entraînement par intervalles avec récupération longue (ratio 1:20) sur les réponses métaboliques de même que sur la performance au 300 mètres chez des sprinteurs entraînés.

Quatorze athlètes masculins (âge moyen = 21,9 ± 3,2 ans) suivant tous déjà un programme d’entraînement de sprint et étant soit des spécialistes de niveau régional du 800 mètres, soit des joueurs de rugby ou de soccer, ont suivi un programme d’entraînement d’une durée de deux semaines et comprenant six séances d’entraînement de sprint par intervalles, chacune d’elle étant séparée par 48 heures. Après avoir effectué un pré-test consistant en trois sprints maximaux (50, 100 et 300 mètres), ils ont été divisés en deux groupes, de sorte que la performance moyenne au 300 mètres était identique dans les deux groupes. Les séances d’entraînement assignées à chacun des groupes comportaient la même charge de travail et comprenaient les mêmes intervalles de sprint (150, 200 ou 250 m) devant être effectués à vitesse maximale. Seule la durée du repos entre les intervalles différait entre les deux groupes. Ainsi, pour les athlètes du groupe ayant un repos court, le repos entre chaque sprint était 10 fois plus long que la durée du sprint (1:10) alors que pour les athlètes du groupe ayant un repos long, le repos entre chaque intervalle était 20 fois plus long que la durée du sprint (1:20). Après les deux semaines d’entraînement, les athlètes ont effectué à nouveau des tests de sprint sur 50, 100 et 300 mètres. De plus, pendant la troisième séance d’entraînement et les sprints de 300 mètres du pré-test et du post-test, on a mesuré des paramètres métaboliques (pH, [lactate], [HCO3-], excès de base).

Les deux formules d’entraînement se sont accompagnées d’une amélioration semblable de la performance au 300 mètres, mais d’aucune amélioration significative au 50 et au 100 mètres. Lors de la troisième séance d’entraînement, les changements des paramètres métaboliques étaient semblables pour les deux groupes, et un long repos (12 minutes) n’a pas été suffisant pour que les paramètres métaboliques retrouvent leurs valeurs initiales.

En conclusion, un entraînement par intervalles avec des sprints de 150 à 250 mètres semble efficace pour améliorer la performance dans des épreuves de sprint long comme le 300 mètres, mais allonger le repos entre les sprints n’apporte pas de gain supplémentaire. À noter qu’on ne sait pas si ces résultats obtenus avec des athlètes de niveau moyen sont transférables à des athlètes de très haut niveau.