Les nageurs sont conscients de l’importance du travail des bras, et ce, peu importe le style. Toutefois, peu d’études ont évalué l’effet de l’entraînement des bras seulement sur les qualités physiques et la performance. Il semble que l’exécution d’une fraction de l’entraînement avec bras seulement (20 %) conduit à des adaptations potentiellement intéressantes, sans toutefois mener à une augmentation de la performance en piscine.

Quinze nageurs de haut niveau ont été divisés en deux groupes, soit le groupe expérimental, ayant remplacé 20 % de la distance hebdomadaire parcourue par un travail exclusif des bras pendant six semaines et le groupe témoin, qui a poursuivi son entraînement.

Avant et après l’étude, la performance avec et sans utilisation des jambes (sur des distances de 186 et 372 m respectivement) a été mesurée. Un test progressif sur ergocycle à main a également été effectué afin de mesurer l’intensité atteinte au seuil ventilatoire et au VO2max, de même que la consommation d’oxygène à intensité sous-maximale (60 watts).

Les tests effectués sur ergocycle à main ont révélé, uniquement chez le groupe expérimental :

- Une diminution du VO2 à intensité sous-maximale ;
- Une augmentation du VO2max;
- Une augmentation du seuil ventilatoire.

En piscine, la performance au 186 m avec bras seulement a été améliorée chez le groupe expérimental et aucun des deux groupes n’a connu d’amélioration au 372 m régulier.

Ainsi, remplacer 20 % de l’entraînement par le travail exclusif du haut du corps permet une meilleure économie du mouvement, telle qu’appréciée par un test non spécifique de pédalage à main, mais ne se traduit pas par une amélioration de la performance en natation normale. Il faudrait mener d’autres recherches pour vérifier si un entraînement « bras seulement » plus intensif et plus long pourrait s’accompagner d’une amélioration de l’efficacité de la nage et de la performance en natation.