T7 - Imagerie interne, imagerie externe : quelle perspective adopter ?
Dans le champ sportif, il existe un réel débat sur la perspective d'imagerie [(interne ou externe)-(voir Tableau 1)] à adopter, lors de la simulation mentale d'une tâche spécifique. Dans de nombreuses disciplines sportives, les entraîneurs et les psychologues ont valorisé et valorisent le plus souvent la perspective interne en imposant aux sportifs son utilisation, cette perspective ayant bien souvent été assimilée à l’imagerie kinesthésique. Bien que, peut-être, plus propice à la génération de sensations kinesthésiques, il ne faut pas occulter les effets positifs de l’imagerie externe, avec ou sans sensations kinesthésiques, sur la performance. Des travaux récents (e.g., Hardy & Callow, 1999 ; White & Hardy, 1995) ont d’ailleurs montré la supériorité de la perspective externe sur la perspective interne lors de phases initiales de l’apprentissage. Par exemple, cette supériorité a été mise en évidence par White et Hardy (1995) dans une tâche où les gymnastes devaient reproduire des séquences gestuelles avec ou sans massues, lors des phases d’acquisition et lors de tests de rétention. Plus récemment, Hardy et Callow (1999) sont parvenus à la même conclusion pour des habiletés morphocinétiques, telles que la gymnastique, l’escalade, et le karaté (i.e., les katas). La possibilité fournie à l’athlète de " voir " des postures corporelles, des gestes, expliquerait cette supériorité (e.g., Hardy & Callow, 1999). Holmes et Collins (2001) ont, par ailleurs, suggéré que l’imagerie externe soit également efficace, car elle contiendrait des informations suffisantes pour accéder à la représentation motrice et fortifier la trace stockée dans la mémoire. De ce fait, il n’existe pas de perspective préférentielle en imagerie. Le choix de la perspective d’imagerie dépendra principalement des connaissances implicites de l’athlète en imagerie, de son adaptation au contexte, ainsi que de la fonction allouée à l’utilisation de l’imagerie. Par exemple, en gymnastique, la perspective préférentielle en imagerie dépendra surtout de la fonction que le (ou la) gymnaste attribuera à l’utilisation de l’imagerie. Si l’imagerie mentale est préconisée dans le but d’augmenter la confiance en soi et/ou de diminuer l’anxiété, une perspective externe sera plus appropriée. En revanche, si l’imagerie est utilisée à des fins de remémoration des sensations juste avant l’exécution du mouvement (par exemple, se remémorer les temps de fouet lors d’un soleil aux barres asymétriques), alors le choix de la perspective interne sera plus judicieux. Mais, il est également possible qu’une gymnaste utilise au sein d’une même action la perspective interne et la perspective externe, ceci pour répondre à des fonctions différentes. Par exemple, au saut de cheval, une gymnaste peut se voir réaliser sa course d’élan en qualité de spectatrice (perspective externe), puis la phase d’impulsion, le premier envol, la pose des mains sur le cheval, le deuxième envol ainsi que la réception comme si elle se voyait à travers ses propres yeux (perspective interne).
Définition
L’imagerie mentale est une expérience qui est identique à l’expérience réelle. Nous sommes conscients de voir une image, de ressentir des sensations, de sentir les odeurs, le goût, d’entendre des bruits sans réellement les vivre. De temps en temps, certains pensent que fermer les yeux aide à former une image mentale. Cette expérience est différente de celle du rêve, car nous sommes éveillés et conscients de former une image (White & Hardy, 1998).
Définition
L’imagerie mentale est une expérience qui est identique à l’expérience réelle. Nous sommes conscients de voir une image, de ressentir des sensations, de sentir les odeurs, le goût, d’entendre des bruits sans réellement les vivre. De temps en temps, certains pensent que fermer les yeux aide à former une image mentale. Cette expérience est différente de celle du rêve, car nous sommes éveillés et conscients de former une image (White & Hardy, 1998).
Source primaire
Le modèle du PETTLEP ou comment optimiser l’efficacité de l’imagerie mentale. LOPEZ E., CALMELS C., NAMAN V.& HOLMES P. 2004 GymTechnic, 46, 3-10Rédacteur
Claire CalmelsDocteur en STAPS qualifié MC, enseignant-chercheur, département des sciences du sport, INSEP, Paris
Éditeur
Nadine DeboisDocteur en STAPS qualifié MC, diplôme de l’INSEP, agrégation d’EPS, enseignant-chercheur, département des sciences du sport, INSEP, Paris
http://labopsycho.campus-insep.com/
Mots-clés
préparation à la performance, apprentissage, imagerie mentale, perspective externe, perspective interne, représentation mentale.Lectures suggérées
HOLMES P. & COLLINS D. The PETTLEP approach to motor imagery : A functional equivalence model for sport psychologists. 2001 Journal of Applied Sport Psychology, 13, 60-83.HARDY L. & CALLOW N. Efficacy of external and internal visual imagery perspective for the enhancement of performance on tasks in which form is important. 1999 Journal of Sport and Exercise Psychology, 21, 95-112.
WHITE A. & HARDY L. Use of different imagery perspectives on the learning and performance of different motor skills. 1995 British Journal of Psychology, 86, 169-180.
WHITE A. & HARDY L. An in-depth analysis of uses of imagery by high level slalom canoeists and artistic gymnasts. 1998 The Sport Psychologist, 12, 387-403
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