T8 - Intérêt de la puissance maximale aérobie et de la capacité aérobie pour le joueur de volley-ball
Les résultats que nous présentons concernent les volleyeurs de plus de 20 ans. Pour les années antérieures à 1990 En effet, avant cette date, les entraîneurs des sports collectifs pensaient pouvoir utiliser la mesure de la VO2 MAX dans le suivi de l’entraînement. Ils se sont aperçu à l’usage, qu’elle évoluait peu pendant la saison, d’où l’abandon progressif de la VO2 MAX comme indicateur de l’état d’entraînement. C’est pourquoi les demandes de mesures de VO2 MAX sont rares depuis 1990, sauf pour les jeunes du pôle Espoir à l’INSEP. Les quelques épreuves que nous réalisons depuis sur les volleyeurs, nous montrent que les valeurs actuelles ne sont guère différentes d’alors. La même équipe médicale a réalisé les mesures à partir de protocoles discutés avec les entraîneurs, mais qui sont tous de type triangulaire. L’ergomètre utilisé, et le plus adapté, du sport considéré, y compris pour le volley ball étant le tapis roulant. Le protocole classique consiste à s’échauffer pendant cinq minutes à 8 km h -1 (- ou 7 km h -1 pour les plus jeunes) et à monter la vitesse par pallier de 2 km h -1 jusqu’à épuisement, c’est-à-dire 14 à 16 km h -1 pour les filles et 16 à 20 km h-1 pour les garçons. Les paliers d’une durée de quatre minutes sont entrecoupés d’une minute de repos, mise à profit pour prélever un micro-échantillon sanguin à l’oreille, destiné à mesurer la lactémie. La VO2 MAX est analysée en cycle par cycle et moyennée sur 30 secondes. Le tracé électrocardiographie est visualisé et enregistré pendant l’épreuve. Il permet entre autre de mesurer la fréquence cardiaque.
Pour ce qui concerne les sports collectifs français, on constate que le volley a la plus faible VO2 MAX chez les hommes - 53,6 ml min -1 kg -1 contre une moyenne de 56,3 pour l’ensemble des autres sports de ballons : (hockey sur glace 55,4 ; hockey sur gazon 55,5 ; rugby 56,3 ; hand ball 56,6 ; basket ball 57,5 ; water polo 57,7 et football 59, - alors que l’on constate l’inverse chez les femmes. Les volleyeuses ont la valeur la plus élevée 52,6 ml min -1 kg -1 des sports collectifs (moyenne de 51,8) pour le water polo 48,9 le hand ball 49,9 et le basket ball 51,6 ml min -1 kg -1. On constate à ces chiffres qu’il n’y a pas de rapport entre la VO2 MAX et la dimension du terrain.
Au volley-ball il est difficile de faire une comparaison entre les postes de jeu. Seuls les sports de grand terrain permettent d’observer des différences, entre avants et arrières par exemple.
Que peut-on dire des résultats du volley-ball ? Cette valeur légèrement supérieure à 50 ml min -1 kg -1 est-elle le fait d’un potentiel aérobie moyen des joueurs ? Ce qui se constate dans les autres sports de ballon. Il est difficile de l’affirmer tant il est vraisemblable que ces sportifs n’ont jamais eu de séances d’entraînement spécifiques visant à développer la puissance maximale aérobie. En fait, il est plus raisonnable de penser que ces valeurs de VO2 MAX résultent en partie des qualités propres des individus et en grande partie de l’entraînement auquel ils s’astreignent depuis plusieurs années.
Est-il vraiment nécessaire de tenter d’améliorer la valeur de la VO2 MAX ? Pour y arriver, il faudrait programmer une à deux fois par semaine une séance sur piste d’athlétisme incluant par exemple des répétitions de 300m à la vitesse maximale aérobie, séparée par des intervalles de repos égaux aux temps de course. Ce type d’expérience a déjà été réalisé dans d’autres sports (football, basket, escrime...) par différents entraîneurs. Le résultat a toujours montré une amélioration de la VO2 MAX, mais aussi une moindre efficacité technique parce que ces entraînements spécifiques de puissance maximale aérobie remplaçaient des séances techniques ou tactiques. Le premier enseignement à tirer de ces expériences - dans le cas où l’on pense que l’amélioration de la VO2 MAX est utile au joueur - est que les séances d’entraînement spécifique de puissance aérobie doivent s’envisager sur plusieurs années et s’inclure dans la programmation sans prendre la place d’autres séances.
Cette exigence fait que les entraîneurs s’en désintéressent. Pourtant le développement de la filière aérobie est nécessaire au volley-ball, comme dans tous les sports techniques et tactiques. Mais ce n’est pas la puissance maximale aérobie qu’il faut développer, c’est la capacité aérobie. C’est en effet l’amélioration de cette capacité aérobie qui va permettre au joueur de supporter la quantité d’entraînement et de mieux récupérer pendant l’entraînement ou en matchs et tournois.
La capacité aérobie est une qualité beaucoup, plus facile à développer que la puissance aérobie. Le plus simple est de le faire sous forme de footings de 30 à 40 minutes en veillant à ne pas dépasser la vitesse où apparaît la dyspnée - ce qui représente en fait le seuil anaérobie ventilatoire -. Le footing peut-être remplacé par des exercices technico-tactiques de durée suffisante qui donnent les mêmes résultats, ce que les entraîneurs appellent « entraînement intégré ». Un entraînement visant à développer la capacité aérobie peut être couplé à d’autres activités, dans la même séance d’entraînement, ce qui n’est pas le cas de la puissance maximale aérobie. Enfin, à condition de réaliser ce travail une à deux fois par semaine, et de former des groupes de même niveau de capacité, l’amélioration est spectaculaire en quelques mois. Ce travail a déjà été entrepris avec succès par de nombreuses équipes (basket, rugby, foot....). La détermination de la capacité aérobie, peut se faire en laboratoire - à partir de tests triangulaires - mais aussi sur le terrain avec le contrôle de la ventilation par exemple, lors d’exercices continus de type footing.
Pour ce qui concerne les sports collectifs français, on constate que le volley a la plus faible VO2 MAX chez les hommes - 53,6 ml min -1 kg -1 contre une moyenne de 56,3 pour l’ensemble des autres sports de ballons : (hockey sur glace 55,4 ; hockey sur gazon 55,5 ; rugby 56,3 ; hand ball 56,6 ; basket ball 57,5 ; water polo 57,7 et football 59, - alors que l’on constate l’inverse chez les femmes. Les volleyeuses ont la valeur la plus élevée 52,6 ml min -1 kg -1 des sports collectifs (moyenne de 51,8) pour le water polo 48,9 le hand ball 49,9 et le basket ball 51,6 ml min -1 kg -1. On constate à ces chiffres qu’il n’y a pas de rapport entre la VO2 MAX et la dimension du terrain.
Au volley-ball il est difficile de faire une comparaison entre les postes de jeu. Seuls les sports de grand terrain permettent d’observer des différences, entre avants et arrières par exemple.
Que peut-on dire des résultats du volley-ball ? Cette valeur légèrement supérieure à 50 ml min -1 kg -1 est-elle le fait d’un potentiel aérobie moyen des joueurs ? Ce qui se constate dans les autres sports de ballon. Il est difficile de l’affirmer tant il est vraisemblable que ces sportifs n’ont jamais eu de séances d’entraînement spécifiques visant à développer la puissance maximale aérobie. En fait, il est plus raisonnable de penser que ces valeurs de VO2 MAX résultent en partie des qualités propres des individus et en grande partie de l’entraînement auquel ils s’astreignent depuis plusieurs années.
Est-il vraiment nécessaire de tenter d’améliorer la valeur de la VO2 MAX ? Pour y arriver, il faudrait programmer une à deux fois par semaine une séance sur piste d’athlétisme incluant par exemple des répétitions de 300m à la vitesse maximale aérobie, séparée par des intervalles de repos égaux aux temps de course. Ce type d’expérience a déjà été réalisé dans d’autres sports (football, basket, escrime...) par différents entraîneurs. Le résultat a toujours montré une amélioration de la VO2 MAX, mais aussi une moindre efficacité technique parce que ces entraînements spécifiques de puissance maximale aérobie remplaçaient des séances techniques ou tactiques. Le premier enseignement à tirer de ces expériences - dans le cas où l’on pense que l’amélioration de la VO2 MAX est utile au joueur - est que les séances d’entraînement spécifique de puissance aérobie doivent s’envisager sur plusieurs années et s’inclure dans la programmation sans prendre la place d’autres séances.
Cette exigence fait que les entraîneurs s’en désintéressent. Pourtant le développement de la filière aérobie est nécessaire au volley-ball, comme dans tous les sports techniques et tactiques. Mais ce n’est pas la puissance maximale aérobie qu’il faut développer, c’est la capacité aérobie. C’est en effet l’amélioration de cette capacité aérobie qui va permettre au joueur de supporter la quantité d’entraînement et de mieux récupérer pendant l’entraînement ou en matchs et tournois.
La capacité aérobie est une qualité beaucoup, plus facile à développer que la puissance aérobie. Le plus simple est de le faire sous forme de footings de 30 à 40 minutes en veillant à ne pas dépasser la vitesse où apparaît la dyspnée - ce qui représente en fait le seuil anaérobie ventilatoire -. Le footing peut-être remplacé par des exercices technico-tactiques de durée suffisante qui donnent les mêmes résultats, ce que les entraîneurs appellent « entraînement intégré ». Un entraînement visant à développer la capacité aérobie peut être couplé à d’autres activités, dans la même séance d’entraînement, ce qui n’est pas le cas de la puissance maximale aérobie. Enfin, à condition de réaliser ce travail une à deux fois par semaine, et de former des groupes de même niveau de capacité, l’amélioration est spectaculaire en quelques mois. Ce travail a déjà été entrepris avec succès par de nombreuses équipes (basket, rugby, foot....). La détermination de la capacité aérobie, peut se faire en laboratoire - à partir de tests triangulaires - mais aussi sur le terrain avec le contrôle de la ventilation par exemple, lors d’exercices continus de type footing.
Source primaire
Communication aux « ENTRETIENS de BICHAT » Colloque de Médecine du Sport Eric JOUSSELLIN Septembre 1999Éditeur
Eric JoussellinDocteur en médecine, Médecin du sport, Chef du département médical de l’INSEP
Mots-clés
préparation à la performance, capacité aérobie, puissance maximale aérobie, VO2 MAX.Sports ciblés
Volley-ball, Sports collectifs.Ajouter à mes favoris Haut de page