S7 - La nécessité ou non d’étirement d’une chaîne musculaire doit être considérée en fonction de son implication dans le geste sportif
L’efficacité des techniques d’étirement est classiquement mesurée par les modifications de l’amplitude articulaire maximale (ROM). Ce travail se propose d’examiner les modifications des propriétés viscoélastiques et de l’activité musculaire des ischios-jambiers, lors d’étirements passifs répétés. Les " étirements passifs " sont réalisés en allongeant lentement le complexe musculo-tendineux à une longueur maximale limitée par la douleur, et en le maintenant à cette nouvelle longueur pendant un temps déterminé (Etnyre et coll. 1988).
PROTOCOLE
La résistance passive, offerte à l’étirement par les muscles ischio-jambiers pendant l’extension du genou, est mesurée dans un ergomètre, type isocinétique, imposant la vitesse du mouvement. Dix sujets ont participé à l’expérimentation. La procédure d’étirement comprend 2 phases :
- une phase dynamique, pendant laquelle le genou est étendu passivement, à la vitesse de 5°. s-1, jusqu’à la position finale déterminée par l’apparition de la douleur ;
- une phase statique, où le genou est maintenu pendant 90 s dans la position d’extension maximale.
L’activité musculaire (EMG) des ischio-jambiers est enregistrée pendant la totalité des deux phases d’étirement (voir figure 1: http://savoir-sport.org/apps/fiche/soleweb/Download.aspx?id=719&fichier=S7_figure1.doc ). Le protocole comprend au total six procédures complètes d’étirement. Les cinq premières procédures sont séparées par un intervalle de 30 secondes. La sixième est effectuée après un délai d’1 heure.
RÉSULTATS
Avec 5 étirements passifs de 90 secondes :
- la résistance à l’étirement diminue de façon significative. Cette modification a pour corollaire une diminution de la raideur (dF/dl) et d’une réduction des capacités de stockage de l’énergie pendant la phase d’étirement ;
- la viscosité et l’activité musculaire (EMG) restent inchangées (voir figure 2: http://savoir-sport.org/apps/fiche/soleweb/Download.aspx?id=719&fichier=S7_figure2.doc ).
Cependant, après un délai d’une heure, les valeurs de tension maximale et de raideur ont retrouvé leurs valeurs initiales. En outre, la tension mesurée pendant la phase statique est également identique avant et 1 heure après la série de 5 étirements. De sorte que l’effet de la série de 5 étirements successifs apparaît comme transitoire. En outre, dans les deux cas, la tension décline pendant les 90 secondes que dure le maintien statique : ce déclin est significatif pendant les 45 premières secondes pour chacun des étirements, tandis que parallèlement l’activité EMG reste constante.
CONCLUSION
La résistance passive diminue de façon significative pendant la phase dynamique de l’étirement, série après série. Cependant, ces modifications restent très transitoires, puisque la tension résistante retrouve ses valeurs d’origine 1 heure après le dernier étirement. L’absence de modification de l’activité EMG, entre la 1re et la 5e répétition, donne à penser que la diminution de la tension résistante obtenue après 5 répétitions d’étirement ne peut être attribuée à des modifications d’ordre neurophysiologique.
Notes de lecture :
Dans les conditions expérimentales mises en place par les auteurs, nous ignorons si la ROM a été augmentée au cours des 5 répétitions, car les répétitions étaient réalisées à la longueur d’étirement déterminée au 1er essai. Cependant, d’autres expérimentations réalisées par les mêmes auteurs ont pu mettre en évidence une amélioration de la ROM avec 5 séries d’étirement de 45 secondes. Ainsi, cette routine d’étirement semble pertinente pour mettre en condition les chaînes musculaires, s’il s’agit de réaliser des gestes de grande amplitude articulaire. En revanche, pour les articulations qui sont susceptibles d’être sollicitées dans le freinage ou l’inversion de mouvement, ces étirements semblent moins pertinents dans la mesure où ils diminuent la capacité de stockage de l’énergie du système musculo-tendineux. En tout état de cause, il faut se souvenir que l’effet de cette routine est annulée au bout d’une heure.
PROTOCOLE
La résistance passive, offerte à l’étirement par les muscles ischio-jambiers pendant l’extension du genou, est mesurée dans un ergomètre, type isocinétique, imposant la vitesse du mouvement. Dix sujets ont participé à l’expérimentation. La procédure d’étirement comprend 2 phases :
- une phase dynamique, pendant laquelle le genou est étendu passivement, à la vitesse de 5°. s-1, jusqu’à la position finale déterminée par l’apparition de la douleur ;
- une phase statique, où le genou est maintenu pendant 90 s dans la position d’extension maximale.
L’activité musculaire (EMG) des ischio-jambiers est enregistrée pendant la totalité des deux phases d’étirement (voir figure 1: http://savoir-sport.org/apps/fiche/soleweb/Download.aspx?id=719&fichier=S7_figure1.doc ). Le protocole comprend au total six procédures complètes d’étirement. Les cinq premières procédures sont séparées par un intervalle de 30 secondes. La sixième est effectuée après un délai d’1 heure.
RÉSULTATS
Avec 5 étirements passifs de 90 secondes :
- la résistance à l’étirement diminue de façon significative. Cette modification a pour corollaire une diminution de la raideur (dF/dl) et d’une réduction des capacités de stockage de l’énergie pendant la phase d’étirement ;
- la viscosité et l’activité musculaire (EMG) restent inchangées (voir figure 2: http://savoir-sport.org/apps/fiche/soleweb/Download.aspx?id=719&fichier=S7_figure2.doc ).
Cependant, après un délai d’une heure, les valeurs de tension maximale et de raideur ont retrouvé leurs valeurs initiales. En outre, la tension mesurée pendant la phase statique est également identique avant et 1 heure après la série de 5 étirements. De sorte que l’effet de la série de 5 étirements successifs apparaît comme transitoire. En outre, dans les deux cas, la tension décline pendant les 90 secondes que dure le maintien statique : ce déclin est significatif pendant les 45 premières secondes pour chacun des étirements, tandis que parallèlement l’activité EMG reste constante.
CONCLUSION
La résistance passive diminue de façon significative pendant la phase dynamique de l’étirement, série après série. Cependant, ces modifications restent très transitoires, puisque la tension résistante retrouve ses valeurs d’origine 1 heure après le dernier étirement. L’absence de modification de l’activité EMG, entre la 1re et la 5e répétition, donne à penser que la diminution de la tension résistante obtenue après 5 répétitions d’étirement ne peut être attribuée à des modifications d’ordre neurophysiologique.
Notes de lecture :
Dans les conditions expérimentales mises en place par les auteurs, nous ignorons si la ROM a été augmentée au cours des 5 répétitions, car les répétitions étaient réalisées à la longueur d’étirement déterminée au 1er essai. Cependant, d’autres expérimentations réalisées par les mêmes auteurs ont pu mettre en évidence une amélioration de la ROM avec 5 séries d’étirement de 45 secondes. Ainsi, cette routine d’étirement semble pertinente pour mettre en condition les chaînes musculaires, s’il s’agit de réaliser des gestes de grande amplitude articulaire. En revanche, pour les articulations qui sont susceptibles d’être sollicitées dans le freinage ou l’inversion de mouvement, ces étirements semblent moins pertinents dans la mesure où ils diminuent la capacité de stockage de l’énergie du système musculo-tendineux. En tout état de cause, il faut se souvenir que l’effet de cette routine est annulée au bout d’une heure.
Source primaire
Viscoelastic responses to repeated static stretching in the human hamstring muscle. MAGNUSSON S.-P. ; SIMONSEN E.-B. ; AAGARD P. ; GLEIM G.-W. ; Mc HUGH M.-P. and KJAER M. 1995 Scand. J. Med. Sci. Sports. n° 5, pp 342-347.Rédacteur
Christian MillerDocteur es Sciences de la vie, Laboratoire de Biomécanique et de Physiologie, INSEP
Éditeur
Chantalle Thépaut-MathieuDocteur es sciences, chef du département des sciences du sport, INSEP
http://sciences.campus-insep.com
Mots-clés
Échauffement, élasticité musculaire, Étirement, geste sportif, muscle, musculation, préparation physique, souplesse, tendon, préparation à la performanceLectures suggérées
ETNYRE B.-R., LEE E.-J. Chronic and acute flexilibity of men and women using three different stretching techniques. 1988 Res. Q., 59 : 222-228.Geoffroy C. Guide des étirements du sportif. 1999 Éd. Vigot - Paris
MILLER C. Comportement mécanique des muscles ischio-jambiers soumis à un étirement maximal. Apport de l’analyse biomécanique à la définition de ces qualités musculaires [Fiche savoir-sport. org (site internet)]
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