S15 - Les techniques d’étirement par mobilisation passive continue et par maintien statique ont des effets différents sur le système musculo-tendineux
Les étirements passifs sont fréquemment utilisés dans un cadre sportif ou de rééducation. Parmi les méthodes d’étirement dites "passives", il est possible de distinguer les techniques de mobilisation passive continue (MPC) et les techniques de mobilisation passive statique (MPS).
La MPC se caractérise par la réitération d’un étirement quasi-maximal du système musculo-articulaire, suivi sans délai d’un retour à la position de départ.
En ce qui concerne la MPS, le système musculo-articulaire est étiré puis maintenu pendant un temps donné dans la position d’étirement quasi-maximal.
Il est bien établi que les étirements passifs affectent certaines propriétés mécaniques musculaires. Par exemple, ils peuvent affecter la raideur du système musculo-articulaire : lorsqu’un individu mobilise une articulation, les muscles, les tendons et les autres tissus étirés offrent une résistance à partir d’une certaine élongation. La raideur musculo-articulaire est alors définie par le rapport entre la variation de résistance et la variation de longueur imposée par l’étirement. Les étirements peuvent également affecter la viscosité musculo-articulaire généralement représentée par un paramètre simple dans le cadre d’étirements : la diminution du pic de la résistance entre le début et la fin de la phase statique lors d’une MPS. Dans le cas d’une MPC, cet indice est représenté par la diminution du pic de la résistance observé lors du premier étirement et celui observé lors des répétitions suivantes. L’objet de l’étude est de comparer l’effet des techniques d’étirements par MPC et MPS sur la réponse viscoélastique des fléchisseurs plantaires.
Vingt-quatre sujets participent à cette expérimentation. Les mobilisations passives sont réalisées à l’aide d’un dynamomètre isocinétique qui permet d’amener (à 5°/s) l’articulation de la cheville de la position neutre (0° de dorsiflexion) à une position correspondant à 80 % de l’amplitude maximale de dorsiflexion (voir figure 1: https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=711&fichier=S15_figure1%2b2.doc ). L’activité électromyographique (EMG) des fléchisseurs plantaires et dorsaux est recueillie afin d’attester de la passivité des sujets lors de l’expérimentation. Chaque sujet réalise, dans un ordre aléatoire, chacune des 4 conditions suivantes. (chaque condition s’effectue à une semaine d’intervalle) :
- étirements suivis d’un maintien statique de 60 secondes (MPS1),
- étirements suivis d’un maintien statique de 30 secondes (MPS2),
- étirements suivis d’un maintien statique de 15 secondes (MPS4),
- mobilisation continue pendant 60 s (MPC).
Une période de 10 secondes est prévue entre les maintiens statiques. Les paramètres recueillis sont :
- la raideur elle est calculée sur les amplitudes initiale (0-10 %) et finale (90-100 %) du mouvement imposé (voir figure 2A: https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=711&fichier=S15_figure1%2b2.doc ) lors de la première répétition et lors de la répétition réalisée au bout de 30 secondes (sauf pour MPS1, pas de calcul de raideur);
- l’indice de viscosité il est représenté par la diminution du pic de résistance lorsque la cheville est à 80 % de la dorsiflexion passive maximale (voir figure 2B: https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=711&fichier=S15_figure1%2b2.doc ).
Les résultats montrent que les niveaux d’activité EMG sont inférieurs à 0,5 % de la valeur maximale EMG et attestent donc de la passivité des groupes musculaires étudiés pendant les expérimentations. En ce qui concerne la raideur, elle évolue différemment en fonction des conditions d’expérimentation : alors qu’elle ne varie pas lors des MPS, elle diminue significativement (16 %) dans les conditions de MPC. En ce qui concerne l’indice de viscosité, on observe également des différences suivant les conditions d’expérimentation. À l’issue de 60 secondes, la force de résistance diminue significativement quelle que soit la modalité d’étirement. Cependant, cette diminution mesurée lors de MPC (-10,5 %) est environ deux fois moins élevée que celles mesurées lors des MPS (-21.7 %, -21,5 % et -19 % respectivement pour MPS4, MPS2 et MSP1). Dans les conditions de MPS, la partie essentielle de la diminution intervient durant les 20 premières secondes. De la même manière, dans des conditions de MPC, la résistance passive diminue principalement à l’issue de 2 répétitions (2/3 de la diminution totale obtenue à 60 secondes).
Les conclusions de cette étude peuvent avoir des applications dans le cadre de la prévention de blessure ou de la préparation à la performance. Les résultats indiquent que si l’objectif premier est de diminuer la raideur musculo-articulaire, les étirements statiques (MPS) sont moins efficaces que les étirements où la mobilisation passive est continue (MPC). En revanche, si c’est la diminution de la résistance passive qui est recherchée, les étirements par MPS semblent alors plus appropriés. De plus, dans le cadre d’étirements statiques, l’analyse montre qu’une durée d’exercice d’environ 20 secondes est recommandée pour induire une réponse viscoélastique efficace. De même, dans le cadre d’une mobilisation continue, très peu de répétitions sont nécessaires pour obtenir la réponse mécanique recherchée. Ce résultat est particulièrement intéressant dans un cadre de rééducation où les étirements musculaires par mobilisation continue sont largement utilisés.
La MPC se caractérise par la réitération d’un étirement quasi-maximal du système musculo-articulaire, suivi sans délai d’un retour à la position de départ.
En ce qui concerne la MPS, le système musculo-articulaire est étiré puis maintenu pendant un temps donné dans la position d’étirement quasi-maximal.
Il est bien établi que les étirements passifs affectent certaines propriétés mécaniques musculaires. Par exemple, ils peuvent affecter la raideur du système musculo-articulaire : lorsqu’un individu mobilise une articulation, les muscles, les tendons et les autres tissus étirés offrent une résistance à partir d’une certaine élongation. La raideur musculo-articulaire est alors définie par le rapport entre la variation de résistance et la variation de longueur imposée par l’étirement. Les étirements peuvent également affecter la viscosité musculo-articulaire généralement représentée par un paramètre simple dans le cadre d’étirements : la diminution du pic de la résistance entre le début et la fin de la phase statique lors d’une MPS. Dans le cas d’une MPC, cet indice est représenté par la diminution du pic de la résistance observé lors du premier étirement et celui observé lors des répétitions suivantes. L’objet de l’étude est de comparer l’effet des techniques d’étirements par MPC et MPS sur la réponse viscoélastique des fléchisseurs plantaires.
Vingt-quatre sujets participent à cette expérimentation. Les mobilisations passives sont réalisées à l’aide d’un dynamomètre isocinétique qui permet d’amener (à 5°/s) l’articulation de la cheville de la position neutre (0° de dorsiflexion) à une position correspondant à 80 % de l’amplitude maximale de dorsiflexion (voir figure 1: https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=711&fichier=S15_figure1%2b2.doc ). L’activité électromyographique (EMG) des fléchisseurs plantaires et dorsaux est recueillie afin d’attester de la passivité des sujets lors de l’expérimentation. Chaque sujet réalise, dans un ordre aléatoire, chacune des 4 conditions suivantes. (chaque condition s’effectue à une semaine d’intervalle) :
- étirements suivis d’un maintien statique de 60 secondes (MPS1),
- étirements suivis d’un maintien statique de 30 secondes (MPS2),
- étirements suivis d’un maintien statique de 15 secondes (MPS4),
- mobilisation continue pendant 60 s (MPC).
Une période de 10 secondes est prévue entre les maintiens statiques. Les paramètres recueillis sont :
- la raideur elle est calculée sur les amplitudes initiale (0-10 %) et finale (90-100 %) du mouvement imposé (voir figure 2A: https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=711&fichier=S15_figure1%2b2.doc ) lors de la première répétition et lors de la répétition réalisée au bout de 30 secondes (sauf pour MPS1, pas de calcul de raideur);
- l’indice de viscosité il est représenté par la diminution du pic de résistance lorsque la cheville est à 80 % de la dorsiflexion passive maximale (voir figure 2B: https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=711&fichier=S15_figure1%2b2.doc ).
Les résultats montrent que les niveaux d’activité EMG sont inférieurs à 0,5 % de la valeur maximale EMG et attestent donc de la passivité des groupes musculaires étudiés pendant les expérimentations. En ce qui concerne la raideur, elle évolue différemment en fonction des conditions d’expérimentation : alors qu’elle ne varie pas lors des MPS, elle diminue significativement (16 %) dans les conditions de MPC. En ce qui concerne l’indice de viscosité, on observe également des différences suivant les conditions d’expérimentation. À l’issue de 60 secondes, la force de résistance diminue significativement quelle que soit la modalité d’étirement. Cependant, cette diminution mesurée lors de MPC (-10,5 %) est environ deux fois moins élevée que celles mesurées lors des MPS (-21.7 %, -21,5 % et -19 % respectivement pour MPS4, MPS2 et MSP1). Dans les conditions de MPS, la partie essentielle de la diminution intervient durant les 20 premières secondes. De la même manière, dans des conditions de MPC, la résistance passive diminue principalement à l’issue de 2 répétitions (2/3 de la diminution totale obtenue à 60 secondes).
Les conclusions de cette étude peuvent avoir des applications dans le cadre de la prévention de blessure ou de la préparation à la performance. Les résultats indiquent que si l’objectif premier est de diminuer la raideur musculo-articulaire, les étirements statiques (MPS) sont moins efficaces que les étirements où la mobilisation passive est continue (MPC). En revanche, si c’est la diminution de la résistance passive qui est recherchée, les étirements par MPS semblent alors plus appropriés. De plus, dans le cadre d’étirements statiques, l’analyse montre qu’une durée d’exercice d’environ 20 secondes est recommandée pour induire une réponse viscoélastique efficace. De même, dans le cadre d’une mobilisation continue, très peu de répétitions sont nécessaires pour obtenir la réponse mécanique recherchée. Ce résultat est particulièrement intéressant dans un cadre de rééducation où les étirements musculaires par mobilisation continue sont largement utilisés.
Source primaire
Stretching at the ankle joint : viscoelastic responses to holds and continuous passive motion - Mc NAIR P.-J., DOMBROWSKI E.-W., HEWSON D.-J., STANLEY S.-N. - 2001 Med. Sci. Sports Exerc.; 33 (3) : 354-8.Rédacteur
Giuseppe Rabitaenseignant-chercheur, laboratoire de biomécanique et de physiologie
http://biomeca.campus-insep.com/
Mots-clés
Électromyographe, contraction musculaire, Étirement, laxité ostéo articulaire, prévention, souplesseLectures suggérées
KUBO K., KANEHISA H., FUKUNAGA T. Effect of stretching training on the viscoelastic properties of human tendon structures in vivo. 2002 J. Appl. Physiol.; 92 (2) : 595-601.MAGNUSSON S.-P., SIMONSEN E.-B., AAGAARD P., GLEIM G.-W., Mc HUGH M.-P., KJAER M. Viscoelastic response to repeated static stretching in the human hamstring muscle. 1995 Scand. J. Med. Sci. Sports.; 5 (6) : 342-7.
MAGNUSSON S.-P. Passive properties of human skeletal muscle during stretching manœuvres 1998 Scand. J Med. Sci. Sports.;5(6):342-7.
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