S21 - La performance lors d’une épreuve de 30 minutes en cross-country est meilleure avec un vélo à suspension arrière et avant qu’avec un vélo avec suspension avant seulement

En vélo de montagne (VTT), il n’y a pas encore consensus sur l’intérêt que présentent les vélos à suspension arrière et avant par rapport à ceux qui n’ont qu’une suspension avant. Bien qu’elle augmente le poids de la monture, une suspension arrière est plus confortable et assure une meilleure adhérence. L’objet de cette étude était de comparer les réponses biomécaniques et physiologiques de cyclistes lors d’une course hors piste, selon qu’ils utilisent un vélo à une ou à deux suspensions.

Huit hommes (21,3 ± 3 ans; VO2max : 67,8 ± 5,8 ml/min/kg) avec 3 à 10 ans d’expérience en vélo de montagne ont participé à l’étude. Sept d’entre eux utilisaient couramment un vélo à suspension avant seulement, tandis que l’autre sujet utilisait un vélo à suspension complète.

Deux vélos de montagne équipés du même système de suspension avant (SID, Rock Shox, ÉU), ont été utilisés dans cette étude : - l'un, pesant 10,4 kg, avec uniquement une suspension avant; - l’autre, pesant 10,8 kg, avec un système de suspension arrière supplémentaire (Sugar – 1, Gary Fisher, É.U.).

Tous les sujets ont pris part à une course hors piste de 30 min avec chacun des deux types de vélos (une semaine d’intervalles entre les tests, ordre aléatoire). D’un niveau de difficulté technique moyen, le tracé de 950 m au tour ressemblait à un tracé type de cross-country et avait une élévation moyenne d’à peu près 50 m. En 30 minutes, les cyclistes ont réussi à parcourir le tracé 12 fois (température ambiante moyenne de 19 ± 3ºC et taux relatif d’humidité variant entre 43 et 45 % durant la période expérimentale). La fréquence cardiaque, la puissance de pédalage, la fréquence de pédalage, la vitesse moyenne de course et la distance parcourue ont été mesurées, de même que la concentration plasmatique de lactate (avant et immédiatement après chaque test, et 3 et 5 minutes après). On a aussi mesuré la concentration plasmatique de certaines enzymes afin d’apprécier le degré de sollicitation musculaire.

Il n’y avait pas de différence significative entre les conditions en ce qui a trait à la fréquence cardiaque et à la puissance moyenne de pédalage. Par contre, les mesures suivantes étaient significativement plus élevées lors du test avec vélo à suspension complète que lors du test avec suspension avant seulement : la fréquence de pédalage (73,6 ± 6,1 vs 70,2 ± 6,2 rpm) et la vitesse moyenne (24,1 ± 2,6 vs 22,9 ± 2,4 km/h). À noter cependant que la puissance moyenne de pédalage ne différait pas d’une condition à l’autre (242,2 ± 28,8 vs 240,7 ± 26,6 watts). La concentration plasmatique de créatine kinase 24 h après la course était plus élevée lorsqu’un vélo à suspension avant seulement avait été utilisé, ce qui suggère que le « traumatisme physique » était plus important que lors du test avec vélo muni d’une double suspension.

On peut penser que l’avantage de la double suspension est une moins grande instabilité du tronc et une atténuation des vibrations des membres, dues au terrain. Dans les études antérieures sur le même thème, on n’a pas toujours trouvé un avantage aux vélos à double suspension, mais cela pourrait s’expliquer par la différence de poids entre les systèmes. Dans la présente étude, la suspension arrière n’ajoutait que 400 g au poids total de la monture.

Il semble que la performance lors d’une épreuve courte en cross-country soit meilleure avec un vélo à suspension arrière et avant qu’avec un vélo avec suspension avant seulement : fréquence de pédalage plus élevée, plus grande vitesse moyenne de course et moins grand traumatisme physique. Cependant, il faudra mener d’autres études afin de vérifier si cette conclusion s’applique également aux épreuves de plus longue durée.

Source primaire

Nishii T et al. Full suspension mountain bike improves off-road cycling performance. J Sports Med Phys Fitness 2004; 44:356-60.

Rédacteur

Fabien Morand
B.Sc., kinésiologue

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

Fréquence de pédalage et créatine kinase, suspension, préparation à la performance

Lectures suggérées

Baron R. Aerobic and anaerobic power characteristics of off-road cyclists. Med Sci Sports Exerc 2001; 33:1387-93.

MacRae HS-H, Hise KJ et Allen PJ. Effects of front and dual suspension mountain bike systems on uphill cycling performance. Med Sci Sports Exerc 2000; 32(7):1276-80.

Sports ciblés

Vélo de montagne, VTT

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