S31 - Les tests de sauts exécutés en laboratoire sont-ils représentatifs de l’aptitude à la performance en volley-ball de plage ?

INTRODUCTION

En volley-ball comme en volley-ball de plage, l’aptitude au saut est d’une importance capitale. Le volley-ball de plage étant un sport récent, les protocoles de test utilisés pour évaluer l’aptitude au saut des athlètes évoluant dans cette discipline ont été largement empruntés à ceux utilisés pour évaluer les joueurs de volley-ball évoluant sur terrain dur. Les tests utilisés à ce jour pour le volley-ball de plage sont, par conséquents, réalisés sur des surfaces compactes, bien que le volley-ball de plage soit joué sur du sable.

À ce jour, les effets de la surface de test sur l’aptitude au saut ne sont pas connus. L’objectif de cette étude est de déterminer si l’aptitude au saut dépend de la surface de test ou si cette aptitude peut être considérée comme une qualité physique générale, indépendante de la surface de saut.

SUJETS ET MÉTHODE

Dix joueurs et 8 joueuses de volley-ball de plage de bon niveau (âge = 23 ± 3 ans; taille = 184 ± 10,2 cm; poids = 77,3 ± 12,42 kg) ont participé à l’étude.

Les athlètes ont réalisé deux séries de sauts verticaux. Chaque série comportait 3 sauts statiques (squat jump (SJ), counter-movement jump (CMJ), block jump (BLJ) et un saut dynamique : spike jump (SPJ). La première série de sauts a été exécutée sur une surface dure (bois), la seconde sur du sable.

Trois répétitions de chaque saut ont été réalisées. Le meilleur des 3 sauts a été retenu. Les sauts exécutés sur le sable ont été réalisés pieds nus. Lors des sauts effectués sur le bois, les athlètes étaient équipés de souliers de course. Une période de récupération de 1 à 3 minutes était accordée entre chaque saut. Les hauteurs de saut ont été mesurées à l’aide d’un dispositif mécanique Yardstick.

RÉSULTATS

Tous les sauts réalisés sur surface dure ont permis d’atteindre des hauteurs significativement supérieures à ceux réalisés sur le sable (~ 8 %). Une forte corrélation (r = 0,93) a été constatée entre les hauteurs des sauts effectués sur le sable et ceux réalisés sur surface dure. Bien que de fortes corrélations aient pu être observées entre l’ensemble des sauts (0,83 < r < 0,98), une relation plus faible a été constatée entre les sauts statiques (SJ, CMJ et BLJ) et les sauts dynamiques (0,83 < r < 0,88). Les corrélations entre les sauts sur sable et ceux réalisés sur bois ont été plus faibles chez les femmes que celles observées chez les hommes, notamment lors des « spike jumps » (r = 0,61 chez les femmes vs r = 0,82 chez les hommes).

LIMITES DE L'ÉTUDE

Cette étude ne permet pas d’expliquer la différence importante de corrélation entre les hommes et les femmes lors des sauts, particulièrement lors du spike jump. De plus, la fiabilité des résultats obtenus à l’aide du dispositif Yardstick, particulièrement lors de tests précédés de pas d’élans tels que le spike jump, a été remise en question (Young et al., 1997). L’utilisation de ce matériel est, par conséquent, une source d’erreur potentielle dont il est important de tenir compte.

CONCLUSION

Cette étude démontre que l’aptitude au saut existe de façon indépendante et n’est pas influencée de façon importante par la surface de saut et que, par conséquent, des tests de saut réalisés sur une surface dure telle que du bois, peuvent être utilisé pour évaluer l’aptitude au saut chez les joueurs de volley-ball de plage.

Les fortes corrélations observées entre les sauts statiques suggère qu’un seul saut statique est suffisant pour représenter l’aptitude individuelle au saut et que l’utilisation de plusieurs sauts statiques (ex : SJ, CMJ, BLJ) peut s’avérer redondante. Finalement, cette étude met en évidence la spécificité des sauts dynamiques (spike jumps), et la nécessité d’évaluer cette aptitude avec des tests spécifiques, particulièrement chez les femmes.

Source primaire

Bishop D, A comparison between land and sand-based tests for beach volleyball assessment, J Sports Med Phys Fitness 43(4):418-23, 2003.

Rédacteur

François Gazzano
B.Sc., Services des Sports Universitaires, Université de Moncton, Centre Multisport Atlantique et Athletemonitoring.com
www.athletemonitoring.com

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

sauts, contraction musculaire, évaluation

Lectures suggérées

Lephart SM et coll. Gender differences in strength and lower extremity kinematics during landing Clin Orthop 401:162-9, 2002.

Young W, MacDonald CH, Heggen T, Fitzpatrick J An evaluation of the specificity, validity and reliability of jumping tests The Journal of Sports Medicine and Physical Fitness 37:240-245, 1997.

Sports ciblés

Volley-ball

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