S59 - La récupération active : efficace ou non ?

La fatigue musculaire est, depuis de longues années, supposée associée à la concentration sanguine de lactate. Or, une récupération active post-exercice semble permettre l’amélioration de l’élimination du lactate, donc réduirait le temps nécessaire pour retrouver le niveau de performance initial. Il s’agit, cependant, de déterminer les modalités optimales de récupération active. Dans cet objectif, trois modalités de récupération active ont été testées :

Les sujets réalisent 4 exercices de 2 minutes de pédalage des jambes à une intensité correspondant à 130 % de la puissance maximale aérobie (PMA), séparés pour chacun d’eux par une période de récupération de 20 minutes, dans une des trois modalités :
- Récupération passive (P)
- Récupération active des jambes (AJ) : pédalage à 30 % PMA
- Récupération active des bras (AB) : pédalage à 30 % PMA

Une réduction significative de la quantité de travail fourni est observée pour les trois conditions entre le premier et le quatrième exercice (voir figure 1: https://notyss.com/savoirsport/downloadfile?id=669&fichier=S59_figure1.doc ). Il est à noter que, pour la condition P, la quantité de travail développé est réduite dès le deuxième exercice. Cette étude montre, également, que la réduction de la performance semble indépendante de la concentration de lactate sanguin.

Cette étude confirme l’influence de la modalité de récupération sur la cinétique d’élimination du lactate, en montrant notamment que la réalisation d’un exercice, pendant la période de récupération, améliore l’élimination de lactate, certainement au travers d’une augmentation de son oxydation par les muscles actifs. Ce phénomène est plus marqué au fur et à mesure du déroulement des exercices. Le niveau d’élimination du lactate pourrait dépendre de la masse musculaire mise en jeu lors de la récupération. En effet, le niveau d’élimination du lactate, pendant la récupération d’un exercice maximal, pourrait être limité par la masse musculaire impliquée dans le processus de récupération. En d’autres termes, plus la masse musculaire sollicitée lors de la récupération est importante, plus l’élimination du lactate est rapide. Même si aucune relation de cause à effet n'a été observée entre l’augmentation de la concentration de lactate et la diminution de la performance sportive, une telle hypothèse ne peut être rejetée. En effet, la récupération active, surtout dans la modalité AJ, permet de maintenir constant le niveau de performance sportive, en association à une plus faible concentration de lactate.

Une période de récupération active, réalisée à la suite d’un exercice d’intensité supra-maximale, permet de préserver la performance sportive pour les exercices ultérieurs. Afin d’optimiser les effets de la récupération active, l’exercice de récupération doit préférentiellement solliciter les muscles impliqués lors de l’exercice fatigant.

Source primaire

The effect of various recovery modalities on subsequent performance, in consecutive supramaximal exercise. THIRIET, GOZAL, WOUASSI, OUMAROU, GELAS, LACOUR. . J. Sports Med. Phys. Fitness 33 118-129, 1993.

Rédacteur

Anne Michaut
Docteur en sciences et techniques des activités physiques et sportives - Laboratoire de biomécanique et de physiologie - INSEP

Éditeur

Chantalle Thépaut-Mathieu
Docteur es sciences, chef du département des sciences du sport, INSEP
http://sciences.campus-insep.com

Mots-clés

fatigue, intensité de l'effort, Lactate, récupération active, récupération passive, préparation à la performance, gestion de la compétition

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