S94 - En sprint, le temps de réaction fluctue en fonction de la distance de la course, du type de course, de l’enjeu et de l’expérience des athlètes
INTRODUCTION
Le temps de réaction d’une personne devant réaliser une tâche motrice simple, en réaction à un stimulus auditif, est d’environ 235 millisecondes. Or, les temps de réaction des athlètes participant aux épreuves de sprints (courses de 60 au 400 m) sont souvent situés bien en dessous de cette valeur, mais presque toujours au-dessus des 100 millisecondes, temps de réaction en dessous duquel un faux départ est déclaré.
L’objectif de cette étude était d’évaluer l’influence de la distance de course, du type de course (individuelle/relais), de l’enjeu et du niveau d’expérience des athlètes sur le temps de réaction.
Les temps de réaction officiels de sprinters ayant participé aux demi-finales et à la finale des Championnats du Monde (juniors et seniors) et des Jeux olympiques ont été analysés. Les épreuves couvertes étaient le 60 m, le 60 m haies, le 100 m, le 110 m haies, le 200 m, le 400 m, le 400 m haies.
INFLUENCE DE LA DISTANCE DE COURSE SUR LE TEMPS DE RÉACTION
Les temps de réaction augmentent de façon significative en fonction de la distance à parcourir. Ainsi, les temps de réaction moyens mesurés lors des épreuves de 60 m (143,97 ms) et de 100 m (148,11 ms) étaient inférieurs à ceux mesuré lors des courses de 400 m (209,97 ms). Aucune différence significative de temps de réaction n’a été constatée entre les épreuves de 60 m et de 100 m, ainsi qu’entre les épreuves avec et sans haies réalisées sur des distances similaires.
INFLUENCE DU TYPE DE COURSE SUR LE TEMPS DE RÉACTION
Les temps de réaction observés lors des épreuves de relais augmentent en fonction de la distance totale à courir. Les temps de réaction des athlètes étaient significativement différents selon qu’ils participaient au 100 m, au 4 x 100 m, au 400 m ou au 4 x 400 m, suggérant que même si leur distance de course reste la même, les athlètes ne gèrent pas leur temps de réaction de la même façon selon qu’il s’agissait d’une course à relais ou d’une épreuve individuelle. Leur temps de réaction augmente systématiquement lors des courses à relais, comparativement à leur temps de réaction mesuré lors des épreuves individuelles.
INFLUENCE DE L'ENJEU SUR LE TEMPS DE RÉACTION
Les temps de réaction diminuent en fonction de l’enjeu de la course et reflète la stratégie utilisée par l’athlète lors de la compétition. En effet, les temps de réaction mesurés en finale du 100 m (147,61 ms) étaient significativement inférieurs à ceux observés en demi-finale (151,86 ms), ces derniers étant également inférieurs à ceux mesurés lors des quart de finale (153,41 ms) et ceux observés lors des séries de qualification (161,91 ms).
INFLUENCE DE L'EXPÉRIENCE SUR LE TEMPS DE RÉACTION
Lorsque les temps de réaction des sprinters juniors et seniors ont été comparés lors des séries, quart de finale, demi-finale, aucune différence significative n’a été constatée. Toutefois, en finale du 100 m, les temps de réaction des athlètes juniors étaient significativement plus élevés que ceux des athlètes seniors (157,39 vs 147,61 ms).
CONCLUSION
En sprint, le temps de réaction fluctue en fonction de la distance de la course, du type de course, de l’enjeu et du niveau d’expérience des athlètes. Plus la course est courte et l’enjeu élevé, plus le temps de réaction est court. Plus la course est longue et l’enjeu peu élevé, plus le temps de réaction est long.
Les sprinters semblent avoir la capacité de gérer leur temps de réaction de façon stratégique, de réduire leur temps de réaction en dessous du temps de réaction nécessaire à la réalisation d’une tâche motrice simple, voire d’anticiper le départ. Cette capacité semble plus importante chez les athlètes les plus expérimentés, suggérant que la gestion du temps de réaction est relié à une technique mentale pouvant être apprise et perfectionnée.
Puisque les athlètes qui participent aux courses à relais ont des temps de réaction plus longs, comparativement à leurs temps de réaction sur les même distances réalisés lors d’épreuves individuelles, il est possible qu’une recherche systématique de l’amélioration du temps de réaction individuel lors des courses à relais permette d’améliorer les performances d’équipe.
Le temps de réaction d’une personne devant réaliser une tâche motrice simple, en réaction à un stimulus auditif, est d’environ 235 millisecondes. Or, les temps de réaction des athlètes participant aux épreuves de sprints (courses de 60 au 400 m) sont souvent situés bien en dessous de cette valeur, mais presque toujours au-dessus des 100 millisecondes, temps de réaction en dessous duquel un faux départ est déclaré.
L’objectif de cette étude était d’évaluer l’influence de la distance de course, du type de course (individuelle/relais), de l’enjeu et du niveau d’expérience des athlètes sur le temps de réaction.
Les temps de réaction officiels de sprinters ayant participé aux demi-finales et à la finale des Championnats du Monde (juniors et seniors) et des Jeux olympiques ont été analysés. Les épreuves couvertes étaient le 60 m, le 60 m haies, le 100 m, le 110 m haies, le 200 m, le 400 m, le 400 m haies.
INFLUENCE DE LA DISTANCE DE COURSE SUR LE TEMPS DE RÉACTION
Les temps de réaction augmentent de façon significative en fonction de la distance à parcourir. Ainsi, les temps de réaction moyens mesurés lors des épreuves de 60 m (143,97 ms) et de 100 m (148,11 ms) étaient inférieurs à ceux mesuré lors des courses de 400 m (209,97 ms). Aucune différence significative de temps de réaction n’a été constatée entre les épreuves de 60 m et de 100 m, ainsi qu’entre les épreuves avec et sans haies réalisées sur des distances similaires.
INFLUENCE DU TYPE DE COURSE SUR LE TEMPS DE RÉACTION
Les temps de réaction observés lors des épreuves de relais augmentent en fonction de la distance totale à courir. Les temps de réaction des athlètes étaient significativement différents selon qu’ils participaient au 100 m, au 4 x 100 m, au 400 m ou au 4 x 400 m, suggérant que même si leur distance de course reste la même, les athlètes ne gèrent pas leur temps de réaction de la même façon selon qu’il s’agissait d’une course à relais ou d’une épreuve individuelle. Leur temps de réaction augmente systématiquement lors des courses à relais, comparativement à leur temps de réaction mesuré lors des épreuves individuelles.
INFLUENCE DE L'ENJEU SUR LE TEMPS DE RÉACTION
Les temps de réaction diminuent en fonction de l’enjeu de la course et reflète la stratégie utilisée par l’athlète lors de la compétition. En effet, les temps de réaction mesurés en finale du 100 m (147,61 ms) étaient significativement inférieurs à ceux observés en demi-finale (151,86 ms), ces derniers étant également inférieurs à ceux mesurés lors des quart de finale (153,41 ms) et ceux observés lors des séries de qualification (161,91 ms).
INFLUENCE DE L'EXPÉRIENCE SUR LE TEMPS DE RÉACTION
Lorsque les temps de réaction des sprinters juniors et seniors ont été comparés lors des séries, quart de finale, demi-finale, aucune différence significative n’a été constatée. Toutefois, en finale du 100 m, les temps de réaction des athlètes juniors étaient significativement plus élevés que ceux des athlètes seniors (157,39 vs 147,61 ms).
CONCLUSION
En sprint, le temps de réaction fluctue en fonction de la distance de la course, du type de course, de l’enjeu et du niveau d’expérience des athlètes. Plus la course est courte et l’enjeu élevé, plus le temps de réaction est court. Plus la course est longue et l’enjeu peu élevé, plus le temps de réaction est long.
Les sprinters semblent avoir la capacité de gérer leur temps de réaction de façon stratégique, de réduire leur temps de réaction en dessous du temps de réaction nécessaire à la réalisation d’une tâche motrice simple, voire d’anticiper le départ. Cette capacité semble plus importante chez les athlètes les plus expérimentés, suggérant que la gestion du temps de réaction est relié à une technique mentale pouvant être apprise et perfectionnée.
Puisque les athlètes qui participent aux courses à relais ont des temps de réaction plus longs, comparativement à leurs temps de réaction sur les même distances réalisés lors d’épreuves individuelles, il est possible qu’une recherche systématique de l’amélioration du temps de réaction individuel lors des courses à relais permette d’améliorer les performances d’équipe.
Source primaire
Collet C. Strategic aspects of reaction time in world-class sprinters. Percept Mot Skills 1999; 88(1):65-75.Rédacteur
François GazzanoB.Sc., Services des Sports Universitaires, Université de Moncton, Centre Multisport Atlantique et Athletemonitoring.com
www.athletemonitoring.com
Éditeur
Guy ThibaultPh. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec
Mots-clés
Temps de réaction, course à pied, gestion de la performanceLectures suggérées
Schimdt RA, Gordon GB. Errors in motor responding, rapid corrections and false anticipations. J Motor Behavior 1977; 9:101-111.DeFrancesco C, DeSario LF. Observation of response strategies in cycling time trials. Percept Mot Skills 1995; 81(1):299-304.
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