S621 - L’entraînement de sprint en pente améliore davantage la vitesse de course maximale et la cinématique de la foulée que l’entraînement sur surface horizontale

Diverses méthodes d’entraînement améliorent la vitesse maximale de course à pied et la cinématique de la foulée. La course de haute intensité en pente (montée et descente) est une méthode très répandue pour l’amélioration de la performance des sprinteurs, mais peu de chercheurs se sont penchés sur le sujet.

La présente étude avait pour but de comparer l’effet d’un entraînement en pente (EP) et d’un entraînement sur surface horizontale (EH) sur la vitesse de course maximale (VCM) et la cinématique de la foulée. Ainsi, 45 athlètes non-sprinteurs ont été recrutés. Le groupe EP (18 athlètes) a effectué 6 sprints de 80 m à intensité maximale sur une plateforme avec dénivellation de 3° (montée et descente) à raison de 3 séances par semaine pendant 8 sem. Une répétition était ajoutée à chaque séance à partir de la quatrième semaine, pour un total final de 10 sprints de 80 m à la dixième semaine. Un repos passif de 10 min était accordé entre chaque répétition. Le groupe EH (également 18 athlètes) a suivi le même cheminement, mais avec des entraînements sur surface horizontale. Le groupe témoin (9 athlètes) n’a rien changé à son entraînement habituel pendant les 8 sem : aucune séance spécifique de sprints n’a été ajoutée à leur entraînement habituel. Avant et après les 8 sem d’expérimentation, chaque sujet a participé à un test pour évaluer les effets de l’entraînement sur la VCM et la cinématique de la foulée (fréquence des pas, temps de contact du pied avec le sol et durée de chaque foulée) : 3 sprints filmés de 35 m à intensité maximale, avec départ en position debout.

La comparaison des performances des deux groupes révèle des changements significatifs pour le groupe EP. La VCM, la fréquence des pas, le temps de contact du pied avec le sol et la durée de chaque foulée du groupe EP se sont améliorés, respectivement de 0,35 m/s (8,25 m/s c. 8,60 m/s, soit 4,3 %), de 0,17 Hz (soit 4,3 %), de -7 ms (soit -5,1 %) et de -10 ms (soit -3,9 %), tandis que les améliorations du groupe EH étaient moins importantes : respectivement de 0,14 m/s (8,12 m/s c. 8,26 m/s, soit 1,7 %), de 0,5 Hz (soit 1,2 %), de -3 ms (soit -1,7 %) et de -3 ms (soit – 1,2 %) pour les mêmes critères. Aucun changement significatif n’a été enregistré pour le groupe témoin.

Les entraîneurs évoluant dans les nombreux sports où la vitesse maximale de course est un déterminant de la performance auraient donc intérêt à miser sur des séances d’entraînement comprenant des sprints en pente ascendante et descendante. Cependant, la course en pente peut être associée à un risque élevé de blessure, surtout en descente. Il est donc primordial de suivre une progression bien dosée.

Source primaire

Paradisis GP, Bissas A, Cooke CB (2009) Combined uphill and downhill sprint running training is more efficacious than horizontal. Int J Sports Physiol Perform, 4:229-43.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19567926

Rédacteur

Charles Castonguay
étudiant en kinésiologie, Université Laval

Éditeur

Guy Thibault
Ph. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec

Mots-clés

course à pied, Sprint, foulée, vitesse de course maximale, entraînement en pentes

Lectures suggérées

Paradisis GP, Cooke CB (2006) The effects of sprint running training on sloping surfaces. J Strength Cond Res 20:767-77.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17194229
 
Paradisis GP, Cooke CB (2001) Kinematic and postural characteristics of sprint running on sloping surfaces. J Sports Sci 19:149-59.

www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11217013

Sports ciblés

Sprint en course à pied, et tous sports où la vitesse de course maximale est un déterminant de la performance

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