S100 - L’effet du port du « wetsuit » sur la coordination motrice des triathlètes pendant la nage
De nombreuses études ont démontré que le port du wetsuit favorise la performance des triathlètes. Premièrement parce que les nageurs dépensent beaucoup moins d’énergie à maintenir une position horizontale ce qui leur permet d’avoir une meilleure propulsion. Deuxièmement, la flottaison diminue considérablement la résistance offerte par l’eau lors du déplacement. Troisièmement le wetsuit permet d’augmenter la fréquence de rotation des bras. Mais quant est-il de la coordination? Il a été prouvé que certains modes de coordination sont plus économiques que d’autres. Or, cette étude a quantifié l’index de coordination des triathlètes avec et sans wetsuit, afin de mesurer son impact.
12 athlètes de l’équipe française de niveau national et international ont participé à l’étude. Chaque athlète a nagé selon des vitesses spécifiques de course aux épreuves de 800 mètres (V800), 100m (V100), 50m (V50), dans deux conditions; avec wetsuit et sans wetsuit. Les épreuves ont été nagées aléatoirement. Les athlètes devaient maintenir une vitesse de + 2,5% du temps estimé à partir de leur meilleure performance; dans le cas contraire l’athlète devait reprendre l’épreuve. Toutes les épreuves étaient nagées avec un repos de 30 secondes à 2 minutes. Les nageurs portaient tous le même wetsuit, d’une épaisseur de 5 mm recouvrant le tronc, les bras et les jambes.
Les phases de coordination du mouvement des bras et des jambes ont été analysées à partir du vidéo. Deux caméras sous-marines, une placée sur le côté et l’autre de face échantillonnent les images à une fréquence de 50hz. Les images des deux caméras sont synchronisées afin d’avoir sur un même écran l’image de face et de côté du nageur. Une troisième caméra placée à l’extérieur permet de mesure la fréquence par cycle, le nombre coup de bras et la vitesse. Par la suite une analyse vidéo permet de décortiquer la durée des 4 phases[1] du mouvement : 1. L’entrée et l’appui de la main dans l’eau, 2. La traction, 3. La poussée, 4. Le recouvrement. Par la suite, il mesure le temps entre la phase de propulsion du bras droit (LT1) et du bras gauche (LT2). Ces deux valeurs sont ensuite exprimées en pourcentage de la durée total du mouvement (IdC1 et IdC2). Ainsi l’index de coordination s’exprime comme la moyenne de ces deux valeurs : (IdC1 + IdC2) ? 2
Une analyse du battement de jambe a également été faite. Toutes les valeurs retenues ont été soumises à une analyse de variance.
Les résultats démontrent que le port du wetsuit améliore significativement la distance et la fréquence par cycle pour les distances de 50 mètres et de 100 mètres. De plus, l’index de coordination est significativement plus élevé pour les trois vitesses. Il semble également que la prise d’appui et l’index de coordination, sont moins élevés pour la V800 et qu’à V100 la prise d’appuis soit plus longue lorsque les athlètes portent le wetsuit. Il n’y a aucune modification du battement de jambes avec ou sans le wetsuit.
En somme, l’augmentation de l’index de traction présenté dans cette étude démontre que le port du wetsuit améliore la performance technique des nageurs. Dans un premier temps, parce que la position du corps est optimisée diminuant ainsi les résistances. De plus, puisque les triathlètes utilisent majoritairement le style de rattrapage au crawl; il semble que le wetsuit permette d’adapter le patron moteur de coordination. Ainsi, celui-ci devient encore plus économique et efficace sans modifier la fréquence par cycle, la phase de recouvrement et le mouvement des jambes. Par conséquent, on peut affirmer que nager avec un wetsuit demande une technique ou habileté spécifique. En terme d’entraînement le mode de coordination de rattrapage n’est pas en soit mauvais; puisqu’il permet une meilleure position de glissement chez les triathlètes.
12 athlètes de l’équipe française de niveau national et international ont participé à l’étude. Chaque athlète a nagé selon des vitesses spécifiques de course aux épreuves de 800 mètres (V800), 100m (V100), 50m (V50), dans deux conditions; avec wetsuit et sans wetsuit. Les épreuves ont été nagées aléatoirement. Les athlètes devaient maintenir une vitesse de + 2,5% du temps estimé à partir de leur meilleure performance; dans le cas contraire l’athlète devait reprendre l’épreuve. Toutes les épreuves étaient nagées avec un repos de 30 secondes à 2 minutes. Les nageurs portaient tous le même wetsuit, d’une épaisseur de 5 mm recouvrant le tronc, les bras et les jambes.
Les phases de coordination du mouvement des bras et des jambes ont été analysées à partir du vidéo. Deux caméras sous-marines, une placée sur le côté et l’autre de face échantillonnent les images à une fréquence de 50hz. Les images des deux caméras sont synchronisées afin d’avoir sur un même écran l’image de face et de côté du nageur. Une troisième caméra placée à l’extérieur permet de mesure la fréquence par cycle, le nombre coup de bras et la vitesse. Par la suite une analyse vidéo permet de décortiquer la durée des 4 phases[1] du mouvement : 1. L’entrée et l’appui de la main dans l’eau, 2. La traction, 3. La poussée, 4. Le recouvrement. Par la suite, il mesure le temps entre la phase de propulsion du bras droit (LT1) et du bras gauche (LT2). Ces deux valeurs sont ensuite exprimées en pourcentage de la durée total du mouvement (IdC1 et IdC2). Ainsi l’index de coordination s’exprime comme la moyenne de ces deux valeurs : (IdC1 + IdC2) ? 2
Une analyse du battement de jambe a également été faite. Toutes les valeurs retenues ont été soumises à une analyse de variance.
Les résultats démontrent que le port du wetsuit améliore significativement la distance et la fréquence par cycle pour les distances de 50 mètres et de 100 mètres. De plus, l’index de coordination est significativement plus élevé pour les trois vitesses. Il semble également que la prise d’appui et l’index de coordination, sont moins élevés pour la V800 et qu’à V100 la prise d’appuis soit plus longue lorsque les athlètes portent le wetsuit. Il n’y a aucune modification du battement de jambes avec ou sans le wetsuit.
En somme, l’augmentation de l’index de traction présenté dans cette étude démontre que le port du wetsuit améliore la performance technique des nageurs. Dans un premier temps, parce que la position du corps est optimisée diminuant ainsi les résistances. De plus, puisque les triathlètes utilisent majoritairement le style de rattrapage au crawl; il semble que le wetsuit permette d’adapter le patron moteur de coordination. Ainsi, celui-ci devient encore plus économique et efficace sans modifier la fréquence par cycle, la phase de recouvrement et le mouvement des jambes. Par conséquent, on peut affirmer que nager avec un wetsuit demande une technique ou habileté spécifique. En terme d’entraînement le mode de coordination de rattrapage n’est pas en soit mauvais; puisqu’il permet une meilleure position de glissement chez les triathlètes.
Source primaire
Hue O, Benavente H, Cholet D.The effects of wetsuit use by triathletes: analysis of the different phase of arm movement. J Sports Sci 2003.Mots-clés
biomécanique, crawl, Coordination motrice, analyse vidéoLectures suggérées
Chartrand JC, Millet G. Effects of wetsuit use in swimming event: practical recommendations. Sport Medicine 1996; (22):70-75.Chollet D, Charlies S, Chartrand JC. A New Index of Coordination for front Crawl: Description and Usefulness. Int J Sports med 2000; (20): 54-59.
Chollet D. Crawl evaluation with index of coordination. In Proceeding of IX International Symposium on Biomechanics’ and medicine in Swimming. Place: Publisher. 2002; P53.
[1] Chollet D, Charlies S, Chartrand JC. A New Index of Coordination for front Crawl: Description and Usefulness. Int J Sports med (20): 54-59, 1999.
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