S125 - En cyclisme sur route une augmentation de la fréquence de pédalage de 15 % réduit la tolérance à l’exercice
Les cyclistes sur route ont des cadences de pédalage préférées (CPP) généralement situées entre 90 et 100 rpm. Cependant, en compétition, ils doivent souvent produire et maintenir des augmentations de cadence supérieures à 100 rpm, notamment lors de sprints, de départs d’échappées et de façon générale, dès que la vitesse dépasse 55 km/h.
S’il a été démontré que chez des cyclistes inexpérimentés, une augmentation de cadence au-delà de la CPP, pouvait se traduire par une réduction de la tolérance à l’effort et une réduction du temps d’épuisement, ce phénomène n’a jamais été étudié chez des cyclistes entraînés.
L’objectif de l’étude était d’évaluer, chez des cyclistes sur route entraînés, l’impact d’une augmentation de 15 % de la fréquence de pédalage préférée sur la durée de l’effort jusqu’à l’épuisement (Tlim) et la réponse de la consommation d’oxygène (VO2) lors d’un effort intense à charge constante.
SUJETS ET MÉTHODE
Sept cyclistes sur route entraînés (âge = 27,4 ± 4,2 ans; volume d’entraînement hebdomadaire = 12,1 ± 2,6 h/sem.) ont participé à l’étude.
Le protocole expérimental demandait aux cyclistes de réaliser : 1) un test maximal progressif au cours duquel la puissance aérobie maximale (PAM), la consommation maximale d’oxygène (VO2max) et les seuils ventilatoires (VT1 et VT2) ont été identifiés; 2) deux tests à puissance constante, l’un utilisant la fréquence de pédalage préférée du cycliste (CPTFPP), l’autre utilisant une cadence supérieure de 15 % à la FPP (CPT+15%). Les tests ont effectué en ordre aléatoire et s’arrêtaient lorsque le cycliste ne pouvait plus maintenir la puissance de travail imposée.
Les cyclistes ont été évalués sur leur propre vélo et étaient libres de choisir leurs braquets et leurs fréquences de pédalage. Les fréquences cardiaques ont été mesurées en continu et les concentrations plasmatiques de lactate ont été mesurées 3 minutes après la fin de chaque test.
RÉSULTATS
La FPP moyenne des cyclistes était de 94 ± 4 rpm et le Tlim a été significativement plus long lors du CPTFPP, comparativement au CPT+15% (respectivement 465 ± 139 vs 303 ± 42 s). Lors du CPT+15%, les VO2 en début d’effort ont été inférieurs à ceux mesurés lors du CPTFPP mais la composante lente du VO2 supérieure. Les concentrations plasmatiques de lactate et les VO2 mesurés en fin d’effort ont été similaires lors des deux tests.
CONCLUSION
Cette étude démontre que lors d’un effort intense à une puissance équivalente, une augmentation de la cadence de pédalage préférée de l’ordre de 15 % résulte en une réduction de la tolérance à l’effort et une réduction du temps d’effort provoquant l’épuisement. Les auteurs suggèrent que cette réduction de la tolérance à l’effort est le résultat de la fatigue neuromusculaire des fibres de type II provoquée par l’augmentation de la fréquence de pédalage hors des limites spontanément choisies par le cycliste.
Il est par conséquent recommandé aux cyclistes sur route d’utiliser des braquets suffisamment élevés de façon à pouvoir maintenir, le plus souvent possible, une fréquence de pédalage la plus proche possible de leur FPP, notamment lors d’attaques, départs d’échappées, sprints ou de descentes.
De plus amples recherches sont nécessaires pour déterminer si l’utilisation de fréquences de pédalages supramaximales (115-120 rpm) à l’entraînement peut s’avérer un moyen efficace pour augmenter la tolérance à l’effort et améliorer la performance en compétition.
S’il a été démontré que chez des cyclistes inexpérimentés, une augmentation de cadence au-delà de la CPP, pouvait se traduire par une réduction de la tolérance à l’effort et une réduction du temps d’épuisement, ce phénomène n’a jamais été étudié chez des cyclistes entraînés.
L’objectif de l’étude était d’évaluer, chez des cyclistes sur route entraînés, l’impact d’une augmentation de 15 % de la fréquence de pédalage préférée sur la durée de l’effort jusqu’à l’épuisement (Tlim) et la réponse de la consommation d’oxygène (VO2) lors d’un effort intense à charge constante.
SUJETS ET MÉTHODE
Sept cyclistes sur route entraînés (âge = 27,4 ± 4,2 ans; volume d’entraînement hebdomadaire = 12,1 ± 2,6 h/sem.) ont participé à l’étude.
Le protocole expérimental demandait aux cyclistes de réaliser : 1) un test maximal progressif au cours duquel la puissance aérobie maximale (PAM), la consommation maximale d’oxygène (VO2max) et les seuils ventilatoires (VT1 et VT2) ont été identifiés; 2) deux tests à puissance constante, l’un utilisant la fréquence de pédalage préférée du cycliste (CPTFPP), l’autre utilisant une cadence supérieure de 15 % à la FPP (CPT+15%). Les tests ont effectué en ordre aléatoire et s’arrêtaient lorsque le cycliste ne pouvait plus maintenir la puissance de travail imposée.
Les cyclistes ont été évalués sur leur propre vélo et étaient libres de choisir leurs braquets et leurs fréquences de pédalage. Les fréquences cardiaques ont été mesurées en continu et les concentrations plasmatiques de lactate ont été mesurées 3 minutes après la fin de chaque test.
RÉSULTATS
La FPP moyenne des cyclistes était de 94 ± 4 rpm et le Tlim a été significativement plus long lors du CPTFPP, comparativement au CPT+15% (respectivement 465 ± 139 vs 303 ± 42 s). Lors du CPT+15%, les VO2 en début d’effort ont été inférieurs à ceux mesurés lors du CPTFPP mais la composante lente du VO2 supérieure. Les concentrations plasmatiques de lactate et les VO2 mesurés en fin d’effort ont été similaires lors des deux tests.
CONCLUSION
Cette étude démontre que lors d’un effort intense à une puissance équivalente, une augmentation de la cadence de pédalage préférée de l’ordre de 15 % résulte en une réduction de la tolérance à l’effort et une réduction du temps d’effort provoquant l’épuisement. Les auteurs suggèrent que cette réduction de la tolérance à l’effort est le résultat de la fatigue neuromusculaire des fibres de type II provoquée par l’augmentation de la fréquence de pédalage hors des limites spontanément choisies par le cycliste.
Il est par conséquent recommandé aux cyclistes sur route d’utiliser des braquets suffisamment élevés de façon à pouvoir maintenir, le plus souvent possible, une fréquence de pédalage la plus proche possible de leur FPP, notamment lors d’attaques, départs d’échappées, sprints ou de descentes.
De plus amples recherches sont nécessaires pour déterminer si l’utilisation de fréquences de pédalages supramaximales (115-120 rpm) à l’entraînement peut s’avérer un moyen efficace pour augmenter la tolérance à l’effort et améliorer la performance en compétition.
Source primaire
Nesi X et al. Effect of a 15% increase in preferred pedal rate on time to exhaustion during heavy exercise.Can J Appl Physiol 2004; 29(2):146-56.Rédacteur
François GazzanoB.Sc., Services des Sports Universitaires, Université de Moncton, Centre Multisport Atlantique et Athletemonitoring.com
www.athletemonitoring.com
Éditeur
Guy ThibaultPh. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec
Mots-clés
fréquence de pédalage, Cadence, coût métabolique, tolérance à l’exerciceLectures suggérées
Chavarren J, Calbet JA. Cycling efficiency and pedalling frequency in road cyclists. Eur J Appl Physiol Occup Physiol 1999; 80(6):555-63.Martin JC, Spirduso WW. Determinants of maximal cycling power: crank length, pedaling rate and pedal speed . Eur J Appl Physiol 2001; 84(5):413-8.
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