S142 - L’entraînement par intervalles courts a un effet plus prononcé que l’entraînement continu sur le développement du VO2max et la capacité anaérobie

On a comparé l’effet d’un entraînement traditionnel (ergocycle, 60 minutes à intensité modérée, 5 fois par semaine pendant 6 semaines) à celui d’un entraînement par intervalles courts consistant à effectuer 7 à 8 fractions d’effort intense (170 % de la puissance aérobie maximale) d’une durée de 20 secondes sur ergocycle, entrecoupées de périodes de récupération de 10 secondes (5 fois par semaine, pendant 6 semaines).

En moyenne, la consommation maximale d’oxygène (VO2max) a augmenté de 5 unités (passant de 53 à 58 mL/kg/min) chez les 7 sujets effectuant l’entraînement de type continu, alors qu’elle est a augmenté de 7 unités (passant de 48 à 55 mL/kg/min) chez ceux (7 sujets également) qui ont effectué l’entraînement par intervalles courts, en dépit du fait que le volume total d’entraînement du second groupe était nettement inférieur à celui du premier.

La capacité anaérobie n’avait pas augmenté chez les sujets soumis à l’entraînement continu prolongé, alors qu’elle avait augmenté de 28% parmi ceux qui ont pratiqué l’entraînement par intervalles courts. L’entraînement par intervalles courts aurait donc un meilleur effet que l’entraînement continu sur le développement de la consommation maximale d’oxygène et permettrait également d’améliorer la capacité anaérobie. Évidemment, les résultats de cette étude ne prouvent pas que toutes les formes d’entraînement par intervalles courts ont un meilleur effet sur le développement de déterminants de la performance que toutes les formes d’entraînement de type continu, mais ils confirment l’intérêt que présente l’entraînement intermittent comprenant de courtes fractions d’effort, compte tenu du volume particulièrement élevé de travail à très haute intensité qu’il permet d’effectuer sans nécessairement taxer l’athlète outre mesure.

Après que l’entraînement par intervalles courts a été introduit au cours des années 1960, on a constaté qu’au cours d’une séance d’entraînement de ce type, la concentration d’acide lactique n’augmente pas beaucoup, en dépit des très hautes intensités atteintes lors des fractions d’effort. Lors des périodes de récupération, le muscle se recharge en oxygène, si bien que l’athlète peut travailler à plusieurs reprises à des intensités qu’il ne saurait maintenir pendant plus de quelques minutes autrement.

Pour les athlètes chez qui il faut développer la puissance aérobie maximale et la capacité anaérobie, une séance d’entraînement par intervalles courts pourrait, par exemple, prendre la forme suivante : 3 périodes de 10 minutes (entrecoupées de périodes de récupération active ou inactive de 5 à 10 minutes) de travail fractionné où l’on alterne systématiquement des efforts de 10 à 15 secondes et des périodes de récupération de 10 à 30 secondes. Ce genre de séances s’effectue très bien dans la plupart des « activités aérobies » et même en musculation pour des mouvements sollicitant de grosses masses musculaires.

Les auteurs de l’étude précisent que l’ex-entraîneur en chef de l’équipe nationale du Japon en patinage de vitesse sur piste courte a obtenu beaucoup de succès avec ce type de séances d’entraînement.

Source primaire

Tabata I et al.Effects of moderate-intensity endurance and high-intensity intermittent training on anaerobic capacity and VO2max. Med Sci Sports Exerc 1996; 28:1327-30.

Rédacteur

Guy Thibault
Ph.D., Direction des sports et de l’activité physique, ministère de l’Éducation du Québec

Éditeur



Mots-clés

Développement de la capacité anaérobie, développement de la consommation maximale d’oxygène, entraînement intermittent, entraînement par intervalles courts, VO2max, préparation à la performance

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