La cohésion d’une équipe peut être définie comme étant « un processus dynamique reflété par la tendance qu’ont les membres d’un groupe à rester proche les uns des autres et demeurer unis dans la poursuite de ses objectifs et/ou de la satisfaction de leurs besoins affectifs » Carron (1998).

L’objectif principal de l’étude était d’examiner la relation pouvant exister entre la perception collective de la cohésion d’équipe et le succès de l’équipe. L’objectif secondaire était de déterminer le degré de consistance entre les perceptions individuelles de la cohésion de l’équipe et de combiner les réponses individuelles pour créer un indice composite de cohésion collective.

SUJETS ET MÉTHODE

Dix-huit équipes représentant 294 athlètes (âge = 20,9 ± 3,3 ans) évoluant dans le championnat universitaire canadien (basketball et football canadien) ont participé à l’étude.

Les Questionnaire d’Ambiance du Groupe (QAG) ou Group Environment Questionnaire proposé par Carron, a été utilisé pour évaluer le degré de cohésion d’équipe. Pour réduire le nombre de questions devant être posées aux athlètes et, puisque les éléments portant sur la cohésion opératoire (représentée par l’attirance individuelle pour l’activité du groupe, les objectifs de l’équipe et le niveau de jeu du groupe) semblent être ceux qui démontrent la plus forte relation avec la performance de l’équipe, seules les questions portant sur éléments de cohésion opératoire ont été utilisées.

Le succès de l’équipe a été défini comme le pourcentage de victoires pour l’ensemble des matches disputés dans le calendrier du championnat national. Les parties jouées lors des phases finales ont été exclues de l’analyse. Le pourcentage de succès a été calculé en divisant le nombre de points obtenus en fonction de l’issue du match (2 points pour une victoire, 0 point pour une défaite) par le nombre de points maximal pouvant être attribué en cas de victoire.

Les athlètes ont rempli le QAG de façon individuelle deux semaines avant la fin de la saison régulière de leurs championnats respectifs.

RÉSULTATS

Des corrélations élevées ont été constatées entre la cohésion opératoire et le succès de l’équipe, à la fois chez les athlètes pratiquant le basketball (r = 0,62) et ceux pratiquant le football (r = 0,71). La perception du degré de cohésion opératoire collective était de niveaux similaires pour l’ensemble des membres d’une même chaque équipe mais différait sensiblement selon les groupes.

Globalement, la relation entre le degré de cohésion et le succès de l’équipe a été forte  ?(r = 0,55 à 0,67).

CONCLUSION

Cette étude démontre qu’en sports collectifs le succès d’une équipe est fortement lié à la cohésion sociale et opératoire de ses membres mais qu’un indice global de cohésion ne peut être calculé à partir des réponses individuelles.

Ces résultats invitent les entraîneurs et psychologues du sport à ne pas négliger le développement de la cohésion sociale et opératoire au sein de l’équipe car ces deux variables peuvent avoir un effet important sur le succès de l’équipe.

Le degré de relation pouvant exister entre le succès d’athlètes évoluant en sports individuels et le degré de cohésion de leur équipe sportive demande à être vérifié.