Lors de la conception de programmes sportifs, plusieurs entraîneur(e)s sont confronté(e)s aux problématiques suivantes :

(1) déterminer l’agencement optimal dans le temps des activités d’entraînement et de compétition, et
(2) établir une progression adéquate de la charge de travail.

Malheureusement, l’information disponible en cette matière dans la documentation spécialisée et dans la littérature scientifique n’est pas très riche. En effet, bien que les connaissances relatives aux méthodes qui permettent d’améliorer ou de maintenir le niveau des principaux déterminants de la performance sportive (p. ex. la puissance aérobie maximale, l’endurance aérobie, la capacité anaérobie, la flexibilité, la puissance musculaire, la préparation technico-tactique, etc.) soient assez bien établies, et que certaines données soient également disponibles quant aux effets de l’entraînement simultané des qualités musculaires et aérobies, on ne dispose pas encore de cadres de référence précis permettant de :

1- prédire avec un degré acceptable de précision les adaptations susceptibles de se produire suite à l’administration concomitante de différents protocoles de surcharge;
2- prescrire les activités d’entraînement et de compétition selon une séquence et dans des proportions que l’on pourrait considérer « optimales » compte tenu des exigences spécifiques d’un sport;
3- déterminer de quelle manière il faudrait faire évoluer, sur une base annuelle ou pluriannuelle, la charge d’entraînement des différents déterminants de la performance dans un sport donné.

Pour enrichir nos connaissances dans ces domaines, une piste de solution consiste à quantifier à la fois le processus de la préparation à la performance et les résultats qui en découlent, puis à mettre en évidence de façon rigoureuse comment ils sont reliés. Cependant, et malgré sa relative simplicité du point de vue strictement conceptuel, la mise en œuvre d’une telle approche constitue un défi opérationnel de taille. En effet, on évalue généralement l'effet des programmes sportifs par la performance en compétition, à l’aide de tests effectués en laboratoire ou sur le terrain, et/ou en se basant sur des indicateurs de performance spécifiques au sport; par ailleurs, c’est à l’aide du carnet de l’athlète ou de l’entraîneur que l’on enregistre les informations se rapportant aux activités d’entraînement et de compétition de même qu’aux conditions dans lesquelles celles-ci sont effectuées, et ce en vue d’une interprétation a posteriori du niveau de stress, réel ou perçu, subi ou ressenti par l’athlète. Traditionnellement, ces données ont pour la plupart été colligées de façon manuscrite, ce qui rend difficile le tri et le croisement systématiques de l’information. Une grande partie des données empiriques recueillies par les entraîneur(e)s au fil des ans demeurent donc largement inexploitées à ce jour, et ne peuvent être utilisées en vue de raffiner les paradigmes de préparation à la performance, ou encore adapter ceux-ci à la réalité de chaque sport. Pour pallier à cette situation, l’Association canadienne des entraîneurs (www.coach.ca) et CardiSport (www.cardisport.com) ont développé ProPulses PLAN+, un logiciel de gestion de programmes sportifs. Cette application spécialisée permet aux entraîneur(e)s :

- de concevoir des programmes d’entraînement de façon rapide et efficace; 
- d’enregistrer les informations relatives aux activités d’entraînement et de compétition;
- de rehausser le niveau de sophistication des analyses portant sur les programmes sportifs, afin de prendre des décisions plus éclairées en la matière; 
- de raffiner leurs connaissances en ce qui a trait aux conditions et aux charges d’entraînement les plus susceptibles de contribuer à l’amélioration de la performance sportive.

Le logiciel ProPulses PLAN+ permet de fixer soi-même la structure, la terminologie et les variables qu’on désire utiliser pour concevoir un programme sportif. On peut décrire les activités de chaque séance à l’aide de paramètres qualitatifs ou quantitatifs, y inclus les exercices et les unités de volume et d’intensité les plus pertinentes. Pour faire le suivi de l’état d’entraînement des athlètes, on peut définir des tests et archiver les résultats d’évaluation. Des données normatives peuvent également être associées à chaque test, ce qui permet de mettre en perspective tout résultat. Au fur et à mesure que sont saisies les données relatives aux activités de compétition et d’entraînement, de même que celles se rapportant aux évaluations, une base de données avec référence temporelle est créée pour l’athlète. Plusieurs bases de données distinctes peuvent aussi être créées et exploitées, ce qui favorise l’échange d’informations en matière de programmation sportive, entre autres via le web.

Les fonctions de Quantification et Suivi de l’état d’entraînement permettent d’effectuer des analyses quantitatives et statistiques de ces données. L’entraîneur(e) peut ainsi jeter un regard critique sur l’efficacité de son programme, et procéder aux ajustements qui s’imposent. De façon plus spécifique, un tel système permet de :

- vérifier si le programme, tel que conçu, produit les effets escomptés.
- prendre des décisions éclairées en ce qui a trait aux mesures correctrices qui devraient être mises en place à court, moyen ou long termes. 
- comparer la nature et le volume des activités du programme à des points de références connus, et/ou produire ce type de données normatives au besoin.
- comparer les activités réalisées par l’athlète à celles qui étaient initialement prévues dans le programme, et apprécier dans quelle mesure les écarts observés peuvent expliquer la performance.
- déterminer les approches d’entraînement (protocoles de surcharge, proportions relatives de travail et agencement temporel) les plus susceptibles de mener aux résultats désirés compte tenu des exigences propres à la discipline, des facteurs de la performance mis en jeu de façon concomitante et du stade de développement de l’athlète.
- accumuler des données quant à la réponse et à la capacité d’adaptation de l’athlète suite à la mise en oeuvre de différents protocoles de surcharge.