S180 - Les effets négatifs d’un important travail excentrique peuvent être réduits par quelques contractions musculaires excentriques effectuées préalablement
Il existe 3 types de contractions musculaires squelettiques. Elles sont dénommées selon ce qui advient de la longueur du muscle lors de la contraction. Une contraction est dite isométrique lorsque la tension développée dans le muscle ne modifie pas sa longueur, comme pousser contre un mur. Une contraction est dite concentrique lorsque la tension développée dans le muscle raccourcit sa longueur, comme le lever d’une charge. Finalement, une contraction est dite excentrique lorsque la tension développée dans le muscle est plus faible que celle appliquée par un autre élément comme la gravité ou lorsque l’on dépose une charge par exemple. L’exemple du skieur acrobatique descendant dans les bosses est probant : malgré le fait qu’il développe continuellement de la tension dans ses quadriceps, cette tension est vaincue par l’inertie du skieur de sorte que ses muscles s’allongent momentanément lorsqu’il ‘absorbe’ chaque bosse. Ce sont principalement les contractions musculaires excentriques et les micro-déchirures du tissu musculaire qu’elles occasionnent qui sont responsables des raideurs musculaires bien caractéristiques ressenties particulièrement au retour d’une période d’inactivité. Outre le fait qu’un muscle endommagé développe une moins grande tension maximale, il est sans contredit que ces douleurs ont des effets néfastes sur la capacité de performance de l’athlète ce qui peut retarder inutilement l’augmentation de la charge d’entraînement dans la périodisation annuelle de l’athlète.
En considérant certains résultats expérimentaux déjà publiés, les auteurs de la présente étude ont émis l’hypothèse selon laquelle l’exécution d’un nombre restreint de contractions musculaires excentriques n’entraînant pas de dommage musculaire, pouvait prévenir, ou du moins amoindrir les dommages musculaires entraînés par l’exécution d’un nombre important de contractions musculaires excentrique.
Les 23 sujets (12 ? et 11 ?) ont été répartis équitablement parmi les 3 groupes groupes suivants : témoin (TEM), épreuve excentrique seulement (EXC) ou faible volume de contractions excentriques précédant l’épreuve excentrique (FV EXC). Ils ont tous suivi 2 séances de familiarisation 10 et 7 jours avant la tenue de l’épreuve excentrique. Au cours de ces séances, tous les sujets ont effectué 3 contractions isométriques maximales des fléchisseurs du coude à deux vitesses angulaires soit 0,52 et 3,14 rad•s-1. Les sujets du groupe FV EXC ont, de plus, exécuté 3 contractions excentriques maximales aux même vitesses angulaires. L’épreuve excentrique proprement dite, effectuée 7 jours après la deuxième séance de familiarisation, consistait en 6 séries de 6 répétitions d’une contraction excentrique maximale à 0,52 rad•s-1 avec 60 sec de repos entre chacune des séries. Des indices de performances et de dommage musculaire ont été recueillis jusqu’à 10 jours après l’épreuve excentrique. Les résultats obtenus immédiatement après l’épreuve ne révèlent pas de différences entre les groupes EXC et FV EXC en ce qui concerne la tension musculaire requise pour ressentir de la douleur, la circonférence du bras, l’angle au coude au repos, et l’activité de la créatine kinase (marqueur enzymatique du dommage musculaire) et des couples maximaux isométriques, concentriques et excentriques. Comme la majorité de ces indices étaient différents de ceux du groupe TEM, ceci indique que le protocole a effectivement entraîné des bris musculaires significatifs. Toutefois, l’élément principal à noter est qu’à l’exception de la douleur musculaire et du couple concentrique, toutes les valeurs des autres indices ont rejoint celles du groupe TEM significativement plus rapidement chez les sujets du groupe FV EXC, notamment les valeurs de créatine kinase qui se sont avérés plus élevées chez le groupe EXC à partir de la 2e journée.
Ces résultats indiquent donc qu’un nombre restreint de contractions excentriques peut faciliter un certain processus d’adaptation qui améliore la vitesse de récupération des propriétés musculaires après un important exercice excentrique. Il est à noter que ce nombre restreint de contractions excentriques prédisposant le muscle à une récupération plus rapide n’ont pas causé de dommages musculaires significatifs réfutant ainsi l’hypothèse selon laquelle un certain dommage musculaire soit nécessaire afin de créer une adaptation au stimulus excentrique.
Après une période d’inactivité plus ou moins longue, soit une période de transition ou de repos après une blessure, la pratique habituelle de la part ses entraîneurs consiste à prescrire à l’athlète des exercices dits généraux comme de la course et de multiples exercices de musculation en salle. Malgré le fait que le principe d’une augmentation progressive de la charge soit respecté, ces deux activités comportent une part importante de contractions musculaires excentriques et il en résulte, le plus souvent, des douleurs musculaires bien caractéristiques des débuts de saisons. Considérant les résultats de la présente étude, il serait tout à fait approprié d’inclure d’abord dans le programme d’entraînement de l’athlète quelques contractions excentriques spécifiques avant de débuter le programme d’entraînement traditionnel et de répéter la stratégie au besoin.
En considérant certains résultats expérimentaux déjà publiés, les auteurs de la présente étude ont émis l’hypothèse selon laquelle l’exécution d’un nombre restreint de contractions musculaires excentriques n’entraînant pas de dommage musculaire, pouvait prévenir, ou du moins amoindrir les dommages musculaires entraînés par l’exécution d’un nombre important de contractions musculaires excentrique.
Les 23 sujets (12 ? et 11 ?) ont été répartis équitablement parmi les 3 groupes groupes suivants : témoin (TEM), épreuve excentrique seulement (EXC) ou faible volume de contractions excentriques précédant l’épreuve excentrique (FV EXC). Ils ont tous suivi 2 séances de familiarisation 10 et 7 jours avant la tenue de l’épreuve excentrique. Au cours de ces séances, tous les sujets ont effectué 3 contractions isométriques maximales des fléchisseurs du coude à deux vitesses angulaires soit 0,52 et 3,14 rad•s-1. Les sujets du groupe FV EXC ont, de plus, exécuté 3 contractions excentriques maximales aux même vitesses angulaires. L’épreuve excentrique proprement dite, effectuée 7 jours après la deuxième séance de familiarisation, consistait en 6 séries de 6 répétitions d’une contraction excentrique maximale à 0,52 rad•s-1 avec 60 sec de repos entre chacune des séries. Des indices de performances et de dommage musculaire ont été recueillis jusqu’à 10 jours après l’épreuve excentrique. Les résultats obtenus immédiatement après l’épreuve ne révèlent pas de différences entre les groupes EXC et FV EXC en ce qui concerne la tension musculaire requise pour ressentir de la douleur, la circonférence du bras, l’angle au coude au repos, et l’activité de la créatine kinase (marqueur enzymatique du dommage musculaire) et des couples maximaux isométriques, concentriques et excentriques. Comme la majorité de ces indices étaient différents de ceux du groupe TEM, ceci indique que le protocole a effectivement entraîné des bris musculaires significatifs. Toutefois, l’élément principal à noter est qu’à l’exception de la douleur musculaire et du couple concentrique, toutes les valeurs des autres indices ont rejoint celles du groupe TEM significativement plus rapidement chez les sujets du groupe FV EXC, notamment les valeurs de créatine kinase qui se sont avérés plus élevées chez le groupe EXC à partir de la 2e journée.
Ces résultats indiquent donc qu’un nombre restreint de contractions excentriques peut faciliter un certain processus d’adaptation qui améliore la vitesse de récupération des propriétés musculaires après un important exercice excentrique. Il est à noter que ce nombre restreint de contractions excentriques prédisposant le muscle à une récupération plus rapide n’ont pas causé de dommages musculaires significatifs réfutant ainsi l’hypothèse selon laquelle un certain dommage musculaire soit nécessaire afin de créer une adaptation au stimulus excentrique.
Après une période d’inactivité plus ou moins longue, soit une période de transition ou de repos après une blessure, la pratique habituelle de la part ses entraîneurs consiste à prescrire à l’athlète des exercices dits généraux comme de la course et de multiples exercices de musculation en salle. Malgré le fait que le principe d’une augmentation progressive de la charge soit respecté, ces deux activités comportent une part importante de contractions musculaires excentriques et il en résulte, le plus souvent, des douleurs musculaires bien caractéristiques des débuts de saisons. Considérant les résultats de la présente étude, il serait tout à fait approprié d’inclure d’abord dans le programme d’entraînement de l’athlète quelques contractions excentriques spécifiques avant de débuter le programme d’entraînement traditionnel et de répéter la stratégie au besoin.
Source primaire
Pardon-Jones D et al. Acute adaptations to low volume eccentric exercise. Med Sci Sports Exerc 2001; 33(7):1213-19.Éditeur
Guy ThibaultPh. D., Direction du sport et de l’activité physique, gouvernement du Québec; Département de kinésiologie de l’Université de Montréal; et INS Québec
Mots-clés
créatine kinase, douleur musculaire, force musculaire, muscle, santé de l'athlèteLectures suggérées
Pardon-Jones D, Muthalib M ,Jenkins D. The effects of a repeated bout of maximal eccentric exercise on indices of muscle damage and delayed onset muscle soreness. Sci Med Sports 2000; 3:35-44.Brown SJ, Child RB, Day H, Donnely AE. Exercise-induced skeletal muscle damage and adaptation following repeated bouts of eccentric muscle contractions. J Sports Sci 1997; 15:215-22.
Sports ciblés
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